Venezia, nella Stamperia di Pietro Batta Pasquali, 1798. Un vol. au format pt in-8 (178 x 112 mm) de 142 pp. Reliure de l'époque de demi-basane fauve, dos lisse orné de fleurons dorés, pièce de titre de maroquin ébène, doubles filets dorés, semis de cercles dorés, titre doré,
Reference : 13987
''Publié à Rome en 1792, l'ouvrage fut sévèrement proscrit, et son auteur, persécuté. Milizia, homme d'esprit profondément versé dans l'étude de l'architecture, de la société intime de Mengs et du chevalier Azara, ne s'attendait guère à pareille opposition. Son plan était d'analyser et de juger les tableaux et les statues avec le même détail auquel il a soumis les objets de l'architecture. S'il n'a pu donner à son ouvrage tous les développements dont il était susceptible, s'il s'est borné à l'examen d'un petit nombre de monuments de la sculpture et de la peinture, il a du moins ici posé les bases de l'art de les voir avec assez d'étendue, de justesse et de précision, pour que les jugements de ceux qui auront médité ses principes, ne puissent pas s'égarer. Dans le labyrinthe, il leur a présenté le fil d'Ariane. Il a osé sortir des routes communes, juger par lui-même et secouer les chaînes de la servile superstition avec laquelle la plupart de ceux qui ont écrit sur les arts se sont fait l'écho d'autrui, et n'ont ainsi que perpétué et consacré leurs erreurs.'' (François-René Pommereul). Milizia est considéré comme l’un des principaux auteurs qui théorisèrent par leurs écrits le néo-classicisme dans sa première phase. Il préconisait d’imiter les chefs-d’œuvre de l’art grec ancien, au motif que les artistes de cette époque avaient pu s’inspirer d’une nature et d’une société non encore corrompues. Il fut le porte-voix d’une critique architecturale influencée par le fonctionnalisme du franciscain Carlo Lodoli, toutefois assortie d’une bonne dose de pragmatisme et surtout fondée sur l’étude des traités et des essais français sur l’art. Il critiqua les abus stylistiques et penchait pour une simplification progressive des styles, telle qu’elle sera mise en œuvre dans le néo-classicisme. Il fut porté ainsi, par exemple, à désapprouver la sacristie de Saint-Pierre de Rome, dont la conception avait été confiée à Carlo Marchionni en 1776, et dont Milizia fustigea la facture par trop somptueuse, qualifiant cet édifice de «plus déraisonnable du globe». En 1761, il s’établit à Rome pour administrer les bâtiments que le roi de Naples possédait dans les États pontificaux. Il remplit cette charge pendant un quart de siècle, jusqu’en 1786, pour ensuite vouer son temps aux études historiques et théoriques sur l’art et l’architecture. Rousseurs éparses dans le texte. Nonobstant, belle condition.
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