PUF 1950
Reference : 2174
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Le Bréviaire romain - partie d’hiver - imprimé en 1533 en deux forts volumes in-8 somptueusement reliés dans la seconde partie du XVIe siècle pour le prieur des bénédictines de Sainte Suzanne, avec son nom « Chastellain » frappé en lettres d’or au centre du plat inférieur et illustré par Geoffroy Tory. Pars hyemalis brevarii impressa 1533.2 volumes in-8. Impression en rouge et noir sur double colonne. Plein maroquin olive, plats ornés en leur centre des instruments de la passion, plats supérieurs portant en lettres plein or le nom du monastère de Sainte Suzanne, plats inférieurs portant en leur centre en lettres plein or le nom du prieur des bénédictines de Sainte Suzanne, « Chastellain », encadrement d’une large roulette dorée de motifs à la fanfare : fers évidés, pointillés, fleurettes et feuillage dorés insérés dans des motifs géométriques évidés, dos lisses magnifiquement ornés de décors à la fanfare avec, en leur centre, les instruments de la passion, filet or sur les coupes, tranches dorées, trois attaches. Reliures du XVIe siècle. 155 x 99 mm.
Le Bréviaire romain - partie d’hiver - imprimé en 1533 en deux forts volumes in-8 somptueusement reliés dans la seconde partie du XVIe siècle pour le prieur des bénédictines de Sainte Suzanne, avec son nom « Chastellain » frappé en lettres d’or au centre du plat inférieur et illustré par Geoffroy Tory.Imprimé sur deux colonnes en rouge et noir, il commence par le calendrier de l’année et est orné de belles gravures sur bois dans le texte et à pleine page, la première portant la Croix de Lorraine, signature de Geoffroy Tory (1480-1533), et la date 1533.La lecture approfondie de la biographie de Geoffroy Tory par A. Bernard nous apprend que la signature d’une gravure de cette époque de la seule Croix de Lorraine signifie que Tory a dessiné et gravé la pièce où elle figure (Réf : Geoffroy Tory - Peintre et graveur par Auguste Bernard, Paris, 1865, p. 241).« Geoffroy Tory est le plus anciennement connu de ces excellents artistes à qui la typographie dut sa première splendeur.L’homme qui contribua le plus à la triple évolution dont je viens de parler est Geoffroy Tory, qui reçut en 1530, comme récompense de ses travaux, le titre d’Imprimeur du Roi, que François Ier n’avait encore accordé à personne, on doit à Tory la rénovation de la gravure en France. Le point capital de mon travail est de faire connaître Tory comme l'un des plus habiles graveurs que nous ayons eus. Sans doute je ne pouvais oublier en lui l’éditeur érudit de la Cosmographie du pape Pie II, de l’Itinéraire d’Antonin, etc. ; le libraire de goût qui a publié les Heures de 1525, 1527, etc. ; l’imprimeur élégant du Sacre de la reine Éléonore ; le philologue distingué du Champfleury, auquel on doit, comme nous le verrons, l’invention des signes orthographiques particuliers à la langue française, mais ce qui en Tory m’a surtout captivé, c’est son rôle de graveur. Là il fut sans prédécesseur et sans émule, car ceux qu'on pourrait vouloir lui donner pour tels ne purent être que ses élèves. Jean Duvet seul a le droit de repousser cette qualification ; mais, s’il fut le contemporain de Tory, il ne fut pas son maître, car celui-ci était allé s’initier à l’art aux sources mêmes, en Italie, avant que Duvet eût rien produit. Quant à Jean Cousin, à de Laulne, à du Cerceau, à Léonard Gauthier, etc., ils ne vinrent qu’après Tory. L’honneur d’avoir rénové la gravure en France appartient à Tory seul, à cheval sur deux siècles, le quinzième et le seizième. » A. Bernard. Magnifique exemplaire du bréviaire des bénédictines de Sainte Suzanne illustré par Geoffroy Tory et conservé dans ses remarquables et fort rares reliures à la fanfare du XVIe siècle en parfait état de conservation.
Reference : LCS-18476
Provenance: Rothschild; Baron Alexis de Rédé. Vredeman de Vries, Jan (1527-1609), Floris, Cornelis (1514-1575) et Galle, Philippe (1537-1612). - Hortorum viridariorumque elegantes & multiplicis formae… Anvers, Philippe Galle, 1583. In-folio oblong (260 x 323 mm). Titre-frontispice et 20 planches de jardins, numérotées. Edition originale. Berlin Kat. 3390 ; Hollstein XLVIII, 470-490. - [Relié avec] : du même : Jardins. Anvers, Philippe Galle, c. 1583. 6 gravures numérotées. Edition originale. - [Relié avec] : du même : Artis Perspectiuae plurium generum elegantissimae Formulae, [graphic], multigenis Fontibus, nonnullisq[ue] Hortulis affabre factis exornatae, in comodum Artificum, eorumq[ue] qui Architectura, aedificiorumq[ue] comensurata uarietate delectantur, antea nunquam impressae. Anvers, Gerardus de Jode, 1568. Titre-frontispice et 17 gravures. Edition originale. - [Relié avec] : du même : Puits et fontaines. Anvers, Philippe Galle, 1573. 24 gravures numérotées sur 12 feuillets, minime déchirure à une planche. - [Relié avec] : Floris, Cornelis. Veelderleij niewe inventien van antijcksche sepultueren diemen nou zeere ghebruijkende is met noch zeer fraeije grotissen... Anvers, Jerôme Cock, 1557. Titre et 15 planches gravées montrant des décorations fantastiques, et des monuments funéraires dans le style grotesque. Edition originale rarissime. Reliure en vélin ancien, gardes renouvelées. Titre de la première suite frotté et effrangé avec déchirures marginales et pliure et joint à la garde ; taches à quelques planches. 257 x 326 mm.
“Important album of 5 suites of 16th century Dutch engravings by Vredeman de Vries et Conerlis Floris comprising 3 engraved titles and 82 engravings of gardens, fountains and wells, and grotesque tombs. All bound in an old parchment binding». Rare première édition de cette série de 20 planches de jardins associées aux ordres dorique (6), ionique (7) et corinthien (7) : parterres, allées, cours, avec en arrières plans de beaux édifices. Beau titre gravé, sur fond architectural fleuri. Le graveur n'a pas été identifié. Some of the plates have later been copied by Hans Puechfelder and are used in his work on gardens, published in 1591. «Un cabinet de curiosités à ciel ouvert. La Nature conduite par la providence Divine est admirable, en comprenant sous la connexité des cieux, sur la superficie & estendue de la terre tant de sortes d’animaux & vegetaux. Des Vegetaux & plantes, eu esgard aux diverses parties du monde & provinces, le nombre n’en peut estre exprimé, & en une telle multitude & amas il y auroit de la confusion, n’estoit que l’art & industrie humaine, pour perfectionner la Nature a excogité divers compartimens & parterres en forme de croix, de roses, de cœur &c. quelques fois separés, quelquefois entremeslés, pour loger lesdites plantes, comme dans des chambrettes & lieux de reserve.» Daniel Loris, Le thrésor des Parterres de l’univers, 1629. Dans Le thrésor des Parterres de l’univers Daniel Loris, médecin des ducs de Wurtemberg, invoque la nécessité de perfectionner la nature en compartimentant l’espace, en concevant des «chambrettes » et « lieux de réserves » jardinés destinés à recevoir une collection de végétaux cultivés remarquables. Un « programme » pour « Jardins de plaisir, tracés en compartimans, & garnis de plantes, & arbres curieux » nous est donné, il s’apparente à celui des cabinets de curiosités. Le mot allemand Wunderkammer signifie « chambre de merveilles » et désigne les collections des princes d’Europe à partir des années 1560-1570. Ce phénomène repose sur un regain d’intérêt pour l’antique, pour les sciences naturelles et la géographie. L’organisation du jardin, telle qu’on la perçoit notamment dans les œuvres de du Cerceau, s’établit clairement selon une composition à un ou plusieurs axes de fuite. Mais cette perspective n’unifie pas la surface du jardin d’une façon tout à fait linéaire. La juxtaposition des parterres, comme le pavement des scènes de Serlio préfigurées par les peintures du quattrocento, compartimente et séquence l’espace du jardin. Le livre IV du Regole generali di architettura publié en 1537 comprend six illustrations de parterre, quatre carreaux rompus et deux dédales. Serlio produit les plus anciens modèles pour la compartimentation et l’ornementation des jardins qui nous soient parvenus. De fait, il s’intéresse à la scénographie de ces espaces et il l’écrit : Li giardini sono ancor l’oro, parte de l’ornamento della fabrica, per il che queste quatro figure differente qui sotto, sono per compartimenti d’essi giardini, ancora che per altre cose potrebbono seruire, oltra li dua Labirinthi qui adietro che a tal proposito sono. Ainsi, le jardin de la Renaissance, lieu théâtral a fortiori, est une scène d’illusion en perspective. Dans ce « site idéal », ce microcosme, espace fictif unifié par la « construction perspective », chaque chose, même la plus curieuse, peut trouver sa place. Les premiers jardins botaniques naquirent à partir du milieu du XVIe siècle et se multiplièrent sur une période assez courte. L’invention des jardins botaniques résulte d’un projet de « didactique du regard» qui s’appuie sur un dispositif scénographique. Rappelons que Daniele Barbaro, un des concepteurs de l’Horto de’i simplici de Padoue (1545), est un traducteur de Vitruve. Dans La Prattica della Perspettiva (1569), il est aussi l’auteur d’une réflexion sur la scénographie comme perspective artificielle ; mais ce n’est pas cet effet de scène qui domine à Padoue. Le jardin est compris dans un cercle de 84 mètres de diamètre, qui symbolise l’univers. À l’intérieur du cercle est inscrit un carré divisé en quatre Spaldi représentant les quatre continents d’où proviennent les plantes. Vus à vol d’oiseau, les Spaldi offrent une profusion de formes et de couleurs obtenues par le fractionnement caractéristique du Parterre de carreaux rompus – ainsi nommé par Charles Estienne dans La Maison rustique (1583). De fait, la parcelle cultivée dessinée à partir d’un pourtraict devient un ornement du jardin. Mais à Padoue, le parterre n’est pas seulement l’élément d’une architecture de jardin à effets décoratifs. Les formes particulières et diverses des Compartiments aident à reconnaître et à situer les espaces. Ainsi, la scénographie codifierait visuellement l’emplacement où se cultive telle ou telle plante et faciliterait l’apprentissage de la botanique basé sur l’identification des végétaux ; il pourrait s’agir d’une forme d’Art de la mémoire ou de méthode des lieux. L’ordonnancement mis au point à Padoue va se retrouver dans presque tous les jardins botaniques fondés aux XVIè et XVIIè siècles. Les formes élaborées dans ces institutions sont les modèles de la plupart des jardins de plantes médicinales et de plantes curieuses. Le succès de ces « théâtres de terre » encourage donc à la création de collections privées. Selon Claudia Lazzaro, ces espaces nommés giardini variati par Ulisse Aldrovandi, se distinguent des giardini volgari et des medicinali purement pratiques. Agostino del Riccio recommande de suivre le modèle du jardin des plantes de Florence pour la plantation de végétaux exotiques et nouveaux. Une série de planches exécutée pour le jardin botanique de Pise comprend certains modèles de parterres répétant exactement les motifs de Serlio. D’après Lucia Tongiorgi Tomasi cet exemple montre le transfert de l’institution vers le jardin aristocratique. En effet, cette compilation est à la base d’une autre série de dessins réalisée par Bartholomeus Memkins, et destinée au jardin de l’électeur Palatin Ludwig VII de Bavière, amateur de plantes rares. Memkins propose de cultiver une seule plante sur chaque planche du compartiment. Les travaux de Lucia Tongiorgi Tomasi et d’Ada Segré ont montré le détail de la composition des parterres. Sur la période qui nous intéresse, plusieurs traités d’architecture, d’agriculture ou d’horticulture - Serlio (1537), Estienne (1584), de Serres (1600), Vinet et Mizault (1607), Lauremberg (1631-2), Ferrari (1633) - montrent des plans destinés au dessin des parterres. Un recueil de projets de jardins dessiné par Hans Vredeman de Vries (1587) demeure un précieux témoignage et une source d’inspiration. Un seul véritable livre de modèles rédigé par Daniel Loris en 1629 est connu, il rassemble une suite de plus de deux cents motifs. Des compositions complexes, raffinées et souvent « contre-nature» qui nient parfois l’ordre régulier de la perspective artificielle. Ces modules juxtaposés à l’échelle du jardin, la virtuosité du tracé convertissaient certainement un certain aspect répétitif en une profusion de formes et de couleurs, probable allégorie de « la puissance germinative de la nature ». Aussi, la multiplicité des éléments perceptibles devait effacer et dissoudre dans la masse le dessin des motifs. De fait, la compartimentation en des carreaux garnis de plantes rares cultivées sur des planches aux formes chaotiques, est aussi, en tant que « processus sériel », un phénomène excessif. La compartimentation, outil de la pensée rationnelle, fut-elle détournée par le mouvement maniériste ? Compartir un jardin en diverses fleurs et figures. Durant la deuxième moitié du XVIe siècle les compositions à base de fleurs se caractérisaient certainement par leur légèreté. Les floraisons encore très proches de leurs parentes sauvages étaient relativement discrètes tant par la taille que par l’abondance. En résumé, l’évolution des parterres de fleurs se fait du Préau, d’origine médiévale, vers le parterre de bulbes des premières années du XVIIesiècle. Dans les années 1550 on fabrique encore les couronnes et les bouquets de fleurs sauvages dans des préaux en carreaux rompus. On y apprécie l’effet mil fleur ou esmaillé qu’évoque ici Maurice Scève et ailleurs Ronsard ou Catherine des Roches : Les jardins agencer en maints lieux tournoyés De promenoirs croisés de berseaux voutoyés, D’herbes, plantes, semés communes, & satives, Et odorantes fleurs de mille couleurs vives. À propos de la dernière suite, de Cornelis Floris: «These panels belong to a series of sixteen diverse ornament and tomb designs after drawings by one of the most prominent architects and sculptors in the Netherlands at the time, Cornelis Floris. Floris drew inspiration from the grotesque ornamentation unearthed in Roman ruins and from the work of contemporary Italian artists influenced by the motifs. These lighthearted inventions were intended to inspire craftsmen and artists”. (Met Museum). Exceptionnel ensemble à grandes marges réunissant 5 éditions originales rares et rarissimes ornées de 82 gravures du XVIe siècle sur les jardins, et leur embellissement: puits, fontaines etc… Provenances: Rothschild; Baron Alexis de Rédé.
Précieux exemplaire grand de marges de ce rare traité de géométrie finement illustré. Venetia, Francesco Franceschi Sanese, 1564.In-4 de (4) ff. y compris un frontispice gravé et un portrait de l’auteur, 141, (3). Nombreuses gravures sur bois : 156 gravures dans le texte dont 4 à pleine page, 2 planches dépliantes, 2 tableaux de calcul sur double-page. Déchirure réparée sans manque dans l’une des 2 planches dépliantes, qq. petites taches sans gravité. Demi-vélin, pièce de titre de maroquin vert. Reliure du XVIIIe siècle.226 x 165 mm.
Rare édition originale de l’un des meilleurs traités de géométrie du XVIe siècle, dans lequel Bartoli aborde la mesure des distances et des superficies.Smith, Rara Arithmetica, 315 (qui ne décrit que la seconde édition de 1589) ; Berlin Kat. 1701; Kiely, Surveying Instruments, p. 190 ; Mortimer 45.« Prima edizione col ritratto dell’autore intagliato in legno, non meno che le figure inserite fra il testo » (Cicoganra, Catalogo ragionato dei libri d’arte e d’antichita, I, 421).Le présent traité explique comment mesurer de grandes distances, hauteurs ou superficies, par le biais de méthodes géométriques. L’auteur y aborde aussi le problème de la perspective et de la projection géométrique. Le quatrième livre est consacré à la construction et à l’emploi du compas et de la boussole, tandis que dans le livre V Bartoli traite de la géométrie euclidienne. Enfin, dans le livre VI, l’auteur étudie les racines carrées.Bartoli donne dans son Del modo di misurare un exposé détaillé des méthodes de topographie et des instruments utilisés au XVIe siècle.Bartoli avait traduit de nombreux ouvrages scientifiques, et il reprend dans son traité certains éléments mathématiques étudiés par les auteurs qu’il a traduits: Frisius, Apian, Durer, Alberti, Oronce Finé, Stoeffler, Peurbach...L’abondante illustration se compose d’un superbe frontispice gravé, d’un portrait de l’auteur, et de 160 gravures sur bois dont 4 à pleine page et 2 dépliantes.Précieux exemplaire grand de marges de ce rare traité de géométrie finement illustré.Provenance : Theodoro Piressi (ex libris manuscrit sur le titre).
Splendide exemplaire en séduisante condition d’époque. Lyon, Sébastien Gryphe, 1555; Antoine Gryphe, 1574, 1585, 1586; Guillaume Rouillé 1589-1591. Ensemble 9 volumes in-8, maroquin rouge, plats ornés d’un décor de filets dorés et de filets à froid, fleurons dorés aux angles, armoiries dorées au centre du plat supérieur, armoiries différentes au centre du plat inférieur, dos à nerfs ornés de pièces d’armoiries, tranches dorées. Reliure de l’époque. 157 x 101 mm.
Exceptionnel exemplaire imprimé sur papier fin par les célèbres presses lyonnaises du XVIe siècle revêtu d’élégantes reliures uniformes de la fin du XVIe siècle en maroquin rouge aux armes de l’illustre famille Giustiniani de Gènes et Rome. Antoine Gryphe, fils de Sébastien, continua fort honorablement en 1558 l’imprimerie du Père sous le nom des Héritiers de Sébastien Gryphe. Ces œuvres contiennent Epistolae Ad Atticum (1555, 1 volume), De Philosophia (1574, 2 volumes), Orationum (1586, 3 volumes), Rhetorica (1585, 1 volume), Epistolae Familiares (1589, 1 volume), De Officiis (1591, 1 volume). Baudrier, Bibliographie lyonnaise, 364, 391, 397. Splendide exemplaire en séduisante condition d’époque. La famille Giustiniani est une famille patricienne d’Italie qui se rendit, par ses diverses branches, illustre à Venise, d’où elle parait originaire, puis à Gênes, à Naples, en Corse et même en Grèce.
Chatoyant manuscrit enluminé orné de 6 peintures à pleine page d’une qualité d’exécution remarquable. Paris, vers 1485. Petit in-8 de 150 ff. sur peau de vélin, le premier et le dernier blancs. Exemplaire réglé. Ecriture gothique à l’encre brune, le calendrier en français en encre bleue, rouge et or. Justification du calendrier : 80 x 50 mm, 17 longues lignes, Justification du texte en latin : 81 x 50 mm, 16 longues lignes, écriture textura, ff. 25v et 86v blancs. Veau brun, plats entièrement ornés d’un décor doré, large motif losangé au centre portant un supra-libris, dos à nerfs, tranches dorées, traces de liens. Reliure lyonnaise du milieu du XVIe siècle. 155 x 103 mm.
Chatoyant manuscrit enluminé orné de 6 peintures à pleine page d’une qualité d’exécution remarquable et de coloris chatoyants, témoignant de l’art des artistes enlumineurs français sous le règne de Charles VIII. Le texte : Ff. 1-12v Calendrier en français avec un saint pour chaque jour de l’année à l’encre or, bleue et rouge dérivé de Perdrizet 1933 (présence de Sainte Arragonde le 30 janvier, de Saint Amant le 6 février, de saint Vaast le 8 août). Ff. 13-18v Péricopes des 4 évangiles. Ff. 18v-25 Obsecro te et O Intemerata rédigés au masculin. Ff. 26-86 Heures de la Vierge à l’usage de Paris. Ff. 87-105v Psaumes de la Pénitence suivis avec s. Denis, s. Gervais, s. Prothais et s. Germain. Ff. 106-112v Heures de la Croix et Heures du s. Esprit. Ff. 113-148v Office des morts à l’usage de Paris. Ornementation : l’ornementation comprend 6 grandes miniatures à pleine page de belle facture. F. 13 Saint Jean l’évangéliste sur l’île de Patmos avec l’aigle et un gros rocher derrière lui. F. 26 Annonciation : la Vierge a les mains croisées sur sa poitrine, son livre est déposé derrière elle, l’ange la salue. F. 87 David vainqueur de Goliath dans un beau paysage formé de collines bleues et vertes. F. 106 Crucifixion : la Vierge et Saint-Jean prient à gauche, le centurion et ses soldats sont sur la droite. Le centurion porte une ceinture nouée. Le ciel est rempli de petits points d’or. F. 110 Pentecôte : la scène est construite sur une diagonale. La Vierge prie devant suivie des apôtres. Saint-Jean est à côté d’elle et Saint-Pierre derrière elle. F. 113 Job sur le fumier avec un ami qui porte une ceinture nouée. Superbes bordures sur quatre coté des miniatures avec troncs écotés et un hybride au f. 13, un héron au f. 87, une femme hybride sur fond d’or au f. 110, un hybride aux ff. 26 et 113 sur fond de parchemin compartimenté. Bordures latérales au f. 18v, 22v, en tête des Heures ff. 48v, 60, 65, 68, 71v, 75, 81v. Initiales sur 1 et 2 lignes à fond rouge et bleu lettre en or, initiales sur 3 lignes parisiennes fond d’or lettre en rouleau blanc et rose et fond rouge lettre en rouleau blanc et bleu. Très beau manuscrit en parfait état enluminé par un artiste à plusieurs noms. J. Plummer et J. Lauga le nomment le Maître du Morgan 26 et situent le début de sa carrière à Langres (J. Lauga, Les manuscrits liturgiques dans le diocèse de Langres à la fin du Moyen Age. Les commanditaires et leurs artistes, 2007, Université de Paris IV, direction F. Joubert, vol. 1, p. 273-284, vol. 2, notice 58, p. 577-611, notice 56, p. 541-560). J. Plummer et Fr. Avril lui attribuent le Jeu des échecs moralisés (Paris BnF., Ms. Fr. 2000). Fr. Avril lui donne le nom de Maître du Romuléon du Musée de Cluny d’après les fragments (Cl. 1804 et Cl 1819) de Limoges, Niort Rés. G.2.F. L’artiste s’inspire de modèles germaniques. Ainsi la comparaison de Jésus devant Pilate du Morgan 26 est l’exacte réplique d’une gravure d’Israël van Meckenem reproduite dans le Bartsch ilustrated 493 (fig. 354-355) comme l’a reconnu J. Lauga. Les échecs moralisés portent les armes de Nicolas d’Anjou, petit fils du roi René fils de Jean de Galabre qui meurt en 1473 mais le style évoque plutôt les années 1480 comme le suggére N. Reynaud en 1993 (Les manuscrits à peintures en France 1440-1520, cat. 213). L’auteur propose que le manuscrit laissé en souffrance aurait pu être achevé pour René II de Lorraine. M. Herman propose à la suite de Fr. Avril que le manuscrit ait été offert par Yolande D’Aragon à son fils René II de Lorraine (« Enluminure et commande de manuscrit enluminés », Langres à la Renaissance, cat. expo. 19 mai au 7 oct. 2018 Musée d’Art et d’histoire de Langres, Ars-en-Moselle, Langres 2018, p. 336-340 notice 83). N. Reynaud lui attribue le codex 2538 de Vienne La Guerre des Juifs qui semble avoir été peint pour Louis de Laval ou François de Laval. Le manuscrit a été copié par Pierre Rouche de Langres qui a également travaillé à Paris. I. Delaunay propose de l’identifier à Pierre Garnier peintre au service du roi René de 1476 à 1480 qui vient s’installer à Paris vers 1485 (Echanges artistiques entre livres d’heures manuscrits et imprimés produits à Paris vers 1480-1500, Paris université de Paris, ss. La direction de f. Joubert, thése 2000, t. I, p. 186, t. II, p. 57-60). De plus il s’inspire d’un artiste actif à la cour de Lorraine : Georges Trubert. Il reprend ses cadrages à mi-corps dans plusieurs de ses manuscrits. On retrouve le même rocher derrière saint Jean dans les Heures à l’usage de Langres Pierpont Morgan Library M. 26 et la miniature du même sujet dans Chaumont 34. Des petits points dorés pour éclairer le ciel sont communs à la Piéta de New York. Les visages rosés sont très beaux. L’artiste enlumine d’autres manuscrits parisiens (Paris, BnF. Ms. Latin 13295 et 1423). Le manuscrit a été revêtu au milieu du XVIe siècle d’une élégante reliure décorée de style lyonnais. Provenance : de la bibliothèque Marie//de/Lisle avec supra libris partagé entre les deux plats.