Paris, Auguste Belloc, 1851 - 1860, Petites salissures sinon bel état, coloris attrayants, annotations manuscrites (références) au crayon et au stylo au dos. Avant 1860, épreuves originales d’époque sur papier albuminé, au format stéréoscopique, 7,6 x 8 cm, arrondies en haut, montées sur carton, 8,6 x 14,4 cm. Petites salissures sinon bel état, coloris attrayants, annotations manuscrites (références) au crayon et au stylo au dos. Joint : Aubenas Sylvie, Colmar Philippe. Obscénités. Photographies interdites d'Auguste Belloc. Paris, Albin Michel - BNF, 2001, in-12 carré, br. couv. ill., ill. ph.
Reference : SHL-28
La photographie de nu apparaît avec la photographie. Son commerce, d'abord limité par le coût de l'image daguerrienne, s'émancipe des blocages économiques et moraux à la faveur des percées techniques du procédé photographique et du développement de Paris, centre du monde des plaisirs, sous le Second-Empire. En 1851, la mise au point du procédé stéréoscopique qui rend la perception du relief au moyen d'une visionneuse, trouve une application pratique singulière : partout dans Paris, la photographie obscène s'étale en stéréoscopie : "La vision en relief accentuait le réalisme de la photographie, et le petit format des clichés réduisait le temps de pose...Cette branche particulière de l'industrie photographique devint si prospère qu'on en fit le symbole de la dégénérescence des moeurs..." Les procès verbaux des saisies policières pour les années 1860 nous renseigne sur le mode de fonctionnement de ce commerce "Le photographe emploie des modèles des deux sexes recrutés, pour les femmes, parmi les prostituées ou les petits métiers traditionnellement liés à la prostitution occasionnelle...et pour les hommes parmi une population plus variée....de l'amant du modèle...jusqu'au militaire ou, le plus souvent, les employés de l'atelier...Les photographies sont ensuite confiées aux coloristes, en grande majorité des femmes, employées à l'atelier ou en chambre, pour une mise en couleurs à l'aquarelle transparente. Puis elles sont revendues en librairies ou chez les marchands de gravure, dans les maisons closes ou à la sauvette sur les Grands Boulevards. Du photographe au revendeur, tous sont passibles d'amendes et de peines de prison. Des stocks saisis, on relève surtout "un florilège de vues dont l'esthétique se ressent beaucoup du mode de production : modèles maladroits et désabusés, poses attendues, décors sordides, lits défoncés...c'est un euphémisme de dire que peu de chefs-d'oeuvre sortirent de ces officines, Il est néanmoins un cas à part...parce qu'il réconcilie, si fugitivement que ce soit, l'art et la vue stéréoscopique pornographique. Il s'agit du photographe Auguste Belloc." Photographe professionnel dès 1845, connu honorablement, membre fondateur de la Société française de photographie, auteur de manuels techniques,"loué par la critique à l'occasion des expositions nombreuses auxquelles il participe entre 1851 et 1858, A. Belloc a eu une seconde vie...une activité parallèle que révéla la perquisition de police dans son atelier de la rue de Lancry en octobre 1860 et la saisie extraordinaire des photographies qui s'y trouvaient : 19 photographies obscènes "entre les mains de la femme Ducellier...qu'elle coloriait" ; deux coffres-forts, un secrétaire et un cabinet noir de 1200 photographies obscènes, cartonnier d'un certain nombre de boites sous forme de volumes portant pour légende Oeuvres complètes de Buffon qui renfermaient un certain nombre de photographies ; 3000 photographies obscènes sur papier, 307 clichés ayant servi à la fabrication des photographies susmentionnées ; trois cuvettes en gutta-percha renfermant un certain nombre d'épreuves en voie de fabrication ; quatre albums renfermant un certain nombre de photographies représentant des femmes nues ; 102 photographies sur papier (grand modèle) représentant des femmes nues dans des attitudes licencieuses...", cette oeuvre parallèle fut, bien évidemment, à la différence des travaux officiels ou de ses nus académiques, anonyme. Six ans plus tard, le lot saisi est déposé à la bibliothèque impériale, réduit à 195 clichés, le reste sans doute détruit, ou distribué dans les bureaux de la préfecture, il en est ainsi pour la majorité de la production de cette industrie si particulière. Aujourd'hui, dans l'enfer du département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque Nationale de France, est conservée, dans les fausses reliures de Buffon, une très belle série de 26 vues stéréoscopiques obscènes de Belloc à laquelle se rattache cette épreuve "mettant en scène sur le "thème du retroussé", une femme seule, entièrement vêtue, montrant sans dissimulation aucune, au milieu des remous du tissu, du fouillis des soies, le sexe comme une fleur pourpre"
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