1954 1954. . EXCEPTIONNELLE ARCHIVE concernantla gene?se dun chef duvre de Salvador Dali?, E?tude paranoi?aque-critique de La Dentellie?re de Vermeer, conserve? au muse?e Guggenheim de New York. IMPORTANTE PROVENANCE :toutes les pièces présentées proviennent des archives de Magdeleine Hours, amie de Salvador Dali? et directrice du Laboratoire du musée du Louvre grâce à qui Dali? put effectuer sa "copie" de La Dentellière de Vermeer. Comprend : · La palette signe?e de Dali?, seul vestige en couleurs de la premie?re e?tape de LE?tude-paranoi?aque critique de La Dentellie?re de Vermeer. Les palettes de Dali? sont de toute rarete?. Selon Nicolas Descharnes, on ne connai?t que 7 autres palettes sur bois dont seules 5 sont signe?es. La palette que nous pre?sentons est par ailleurs la seule dentre elles a? avoir e?te? utilise?e dans le cadre dun projet de performance ; · Un double te?moignage photographique, en partie inédit, documentant une performance de Salvador Dali? réalisée au musée du Louvre : 5 grands formats de Robert Descharnes annotés au dos par Magdeleine Hours, et 35 photos inédites prises par les membres du Laboratoire du musée du Louvre. · Un grand dessin autographe signésur une double page - contenu dans l'exemplaire de Magdeleine Hours de La vie secrète de Salvador Dalí ·photo, correspondance et envoi autographe témoignant d'une amitié et d'une collaboration féconde entre Magdeleine Hours et Salvador Dali?. Les pièces originales de Dalí que nous présentons sont enregistrées dans les archives de Nicolas Descharnes - l'expert attitré de Salvador Dali (les références seront communiquées à l'acheteur). Un certificat dauthenticité pourra être obtenu auprès de celui-ci à la charge de lacquéreur. Un catalogue présentant l'archive est consultable sur notre site ;une version contenant le détail des pièces est disponible sur demande. PROVENANCE Historienne de lart, épigraphiste et archéologue, Magdeleine Hours rejoint en 1933 le laboratoire du musée du Louvre, premier organe officiel consacré à lanalyse scientifique des tableaux. Elle prend sa direction en 1946. Sa contribution au succès du projet est inestimable : elle étend le champ dexpertise du laboratoire des tableaux aux vestiges archéologiques, met en place des partenariats avec dautres structures scientifiques, et surtout fait connaître ses travaux à travers une série dexpositions. Leur succès est tel que leur mode de présentation - où documents scientifiques confrontent loeuvre originaleest systématisé. Par lintermédiaire de Montserrat Dalí et de son époux Camillo Bas, Madgeleine Hours fait à Cadaquès lacquisition dune propriété ayant appartenu à Anna-Maria Dalí, soeur de lartiste. Elle rencontre Salvador Dalí en juillet 1954 et se lie d'amitié avec lui. Magdeleine Hours mettra à sa disposition pour copie La Dentellière de Vermeer, conservée au Musée du Louvre. À la demande de son ami, elle effectuera également des analyses radiographiques sur l'Angélus de Millet : ses découvertes l'aideront à soutenir la thèse paranoïaque-critique qu'il expose dans Le Mythe tragique de lAngélus de Millet (1963) AUTOUR DE L'ÉTUDE PARANOÏAQUE-CRITIQUE DE LA DENTELLIÈRE DE VERMEER La Dentellie?re de Vermeer figure en bonne place dans les cortège des images "Dali?niennes" qui constituent le court-me?trage Un chien andalou (1929), re?alise? en collaboration avec Luis Bun?uel. Invoque?e de?s les premie?res anne?es de sa "conversion surre?aliste", elle accompagne Dali? dans un projet denvergure, LAventure prodigieuse de la Dentellie?re et du rhinoce?ros, qui loccupera de 1954 a? 1961, alors quil e?largit le champ des applications de sa "me?thode paranoi?aque-critique". Mêlant peinture, cine?ma, photographie et performance, cette uvre totale est amorce?e en de?cembre 1954, lorsque Dali? annonce son de?sir de re?aliser une copie de La Dentellie?re. Il fait appel a? son amie Magdeleine Hours, directrice du laboratoire du muse?e du Louvre, qui consent a? mettre la toile de Vermeer a? sa disposition. Dali? se pre?sente au muse?e, accompagne? de trois journalistes, du photographe Robert Descharnes et du Dr Pierre Roumegue?re, psychiatre de la Faculte? de Me?decine qui lui aurait diagnostique? la veille "une simulation chronique de cet orgueil pathologique quon nomme la paranoi?a". On dispose La Dentellie?re face a? son chevalet dans les locaux du laboratoire. La?, devant le conservateur des peintures, Michel Florissoone,et le?quipe de Magdeleine Hours, il contemple la toile pendant plus dun quart dheure, annonce avoir analyse? les lignes de force concentre?es autour de laiguille, sinstalle a? son chevalet et peinten moins dune heure... trois cornes de rhinoce?ros. (Jours de France, 2-9 de?cembre 1954) Cette premie?re phase de le?tude accomplie, il laisse derrie?re lui lassemble?e stupe?faite et sa palette, qu'il signe et offre au fils de Magdeleine Hours. Pour beaucoup, la correspondance entre luvre originale et la triple-corne brosse?e par Dali? semble bien lointaine. Magdeleine Hours, dans ses me?moires, souligne cependant lidentite? des couleurs dont te?moigne la palette : "Tre?s vite, le peintre (la palette en te?moigne), avec une mai?trise certaine, mit surla palette les tons et les couleurs de Vermeer : les jaunes, les bleus, les gris e?taient pre?pare?s pour faire une oeuvre sur un châssis de format plus petit que celui de La Dentellie?re et pour lequel il mit en place la composition ; mesurant les proportions a? laide dune longue baguette (un jonc). Alors nous avons vu nai?tre un petit tableau avec les couleurs, la correspondance chromatique du Vermeer, mais qui ne?voquait que de tre?s loinLa Dentellie?re. Il sagissait "dune corne de rhinoce?ros" qui, pour des raisons qui me?chappent, e?tait, parai?t-il, dans lesprit de Salvador, le?quivalent de la compositionde la Dentellie?re. Le Laboratoire fut le?ge?rement perturbe?, mes collaborateurs ouvraient des yeux comme des portes coche?res, peu habitue?s a? voir un artiste cre?er parmi nous. Je dois dire que Dali? avait fait preuve dune grande gentillesse : il avait signe? une se?rie d'autographes et de croquis. C'est à la fin de cette séance mémorable qu'il me remit pour "le peintre Laurent", mon fils, sa palette pour le remercier du portrait qu'il avait fait de lui deux ou trois ans auparavant".(Une vie au Louvre, p. 134) Déjà en 1954, Dalí ambitionne de réunir un ensemble de performances imaginées autour de La Dentellière dans un film demeuré inachevé, LAventure prodigieuse de la dentellière et du rhinocéros. La séance est à ce titre filmée et photographiée par Robert Descharnes, qui collabore avec le peintre à ce projet. Il nest cependant pas le seul à sêtre muni dun appareil photo, et des clichés inédits de lévénement sont capturées par les membres du laboratoire. Cest au printemps 1955, au Zoo de Vincennes, que Dalí réalise la seconde étape de son projet. Filmé, encore une fois, par Robert Descharnes, il installe dans lenclos du rhinocéros "François" une immense reproduction imprimée de La Dentellière et cherche à provoquer lanimal pour quil la perce de sa corne. Sans succès. Dalí complète néanmoins son Étude : assis sur une brouette,"encorné " dun quignon de pain posé en équilibre sur son crâne, il ajoute à lintersection des lignes de force une dentellière atomiquement décomposéeavant de perforer la reproduction imprimée à laide dune corne de narval. Entretiens, films, happenings, conférences dont lune, donnée à la Sorbonne en décembre 1955, fera intervenir Vermeer et le rhinocéros dans une démonstration célèbre dactivité paranoïaque-critique. Dalí intègre pleinement le spectacle au projet de loeuvre, au point quon le cite fréquemment comme un "précurseur de lart des performances" et lune des principales influences de Warhol (Dalí, 2012. p.12). Dans le catalogue de lexposition Dalí organisée au Centre Pompidou en 2012-13, Jean-Hubert Martin écrit : "Le terme arteur colle parfaitement à loeuvre de Dalí pour désigner le registre où il se met lui-même en scène. Non content de créer des oeuvres dune veine incroyablement novatrice, il ressent limpérieuse obligation de faire connaître les idées qui les ont générées et, plus largement, de diffuser une nouvelle interprétation du monde." Il reprend en cela un néologisme que Jean-Clarence Lambert proposera dans les années 60 pour qualifier un mode dexpression dont Dalí aura posé les prémices et dans lequel les artistes " interviennent eux-mêmes comme des acteurs sur un mode qui se situe à la charnière entre les arts visuels et le spectacle" (p. 41). LAventure prodigieuse de la Dentellière et du rhinocéros met en lumière le caractère "total" de loeuvre Dalínienne, qui vise à intégrer le projet de loeuvre à la production matérielle de lartiste. Cette archive nous plonge ainsi dans l'une des obsessions Dalíniennes les plus précoces et les plus envahissantes - et documente létape initiatrice dune oeuvre totale, précurseur de lart des performances.
Reference : 17444
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