1928 Sans date [1928]. 5 pp. (5 ff. manuscrits au recto). Cartonnage, papier marbré, pièce de titre en basane havane sur le plat supérieur. Frottements, mors supérieur fendu en queue. MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNÉ, préparé vraisemblablement pour parution dans Action Française. Daudet y évoque la condamnation, en novembre 1928, de Serge di Modugno pour l'assassinat du comte Nardini (vice-consul d'Italie), et l'interprète comme une preuve de la corruption du jury de la Seine : Ce verdict est à rapprocher de celui acquittant Germaine Breton, qui avait tué très lâchement par derrière Marius Plateau, héros de la guerre ; et de celui acquittant l'ignoble Schwarzbard meurtrier de Petliura. [...] Le jury de la Seine est habilement trié et truqué par la sûreté générale, où fleurissent l'amour de l'Allemagne, la tendance révolutionnaire, et la haine du fascisme italien. [...] Comment la sûreté générale truque-t-elle le jury ? De la façon la plus simple du monde : la liste des personnes susceptibles d'être jurés (et parmi lesquelles on tirera on sort, sont effectuées à la suite d'enquêtes effectuées par des policiers. Ceux-ci, qui ont reçu des ordres, ont soin de désigner comme susceptibles de siéger au jury, parmi des personnalités honorables, des personnages notoirement ou obscurément tarés [...] Il soutient en effet la thèse d'un vaste complot organisé par la Sûreté Générale, thèse qui remonte pour Daudet à la fois au "complot des panoplies" (1917) et à la mort de son fils Philippe, dont Léon Daudet continuera de soutenir qu'il a été assassiné. Ces accusations lui vaudront, en 1927, d'être emprisonné à la Santé pour diffamation. Il évoque à plusieurs reprises son arrestation, dont il affirme qu'elle était la première étape d'une machination visant à le faire taire : C'est la sûreté générale qui a fait tuer Plateau, comme elle a fait tuer Philippe [...]. C'est elle aussi qui nous a fait condamner à la prison par le président Flory - viellard intimidable et niais - dans l'espoir de ma zigouiller en prison et ainsi de me faire taire définitivement. Daudet revient également sur son évasion, épisode rocambolesque que le journal La Patrie n'hésitera pas à qualifier de "guignolade de la Santé" (29 juin 1927). Daudet sera en effet aidé par Charlotte Montard et des complices des Camelots du Roi qui, se faisant passer au téléphone pour le ministre de l'intérieur, ordonneront tout simplement sa libération ! ce dégoûtant personnage [Barthou, garde des sceaux] a perdu la tête à la scène de mon évasion (il redoutait la fureur de la police, à qui les Camelots du Roi arrachaient sa proie), et coffré aveuglément, stupidement, [...] madame Montard et le petit Montard, enfant de quatre mois. Suite à son évasion, Daudet se réfugie en Belgique d'où il continue de contribuer à Action Française et de publier essais et pamphlets. Gracié, il ne regagnera Paris qu'en 1929. La police politique est l'antre, la caverne où se trament les guerres et les révolutions du temps moderne. Tant qu'elle n'aura pas été anéantie, [...] la France et l'Europe seront en péril. Couverture rigide
Reference : 17381
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Ensemble 6 ouvrages reliés en 1 volume. 1). XIV. 337 pages. 2). 4 pages. 3). 12 pages. 4). 1 feuillet. replié. 5). 7 pages. 6). 16 pages. Plein veau raciné, dos lisse orné, roulette dorée autour des plats (reliure de l'époque, coiffes frottées). Intéressant recueil de textes juridiques du chevalier Mézard, premier président de la Cour Royale de Justice de Bastia. Il porte sur la page de titre du premier la mention manuscrite "A Mr. le conseiller Casabianca", probablement de la main de l'auteur. Le conseiller de Casabianca était un jurisconsulte qui faisait également partie des premières instances judiciaires établies en Corse après l'Empire.