S.l., 1862 in-12, 266 pp., chagrin prune, double filet doré d'encadrement sur les plats, S couronné central, roulette sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées, fermoir avec sa clef conservée (reliure de l'époque).
Reference : 89939
Manuscrit entièrement calligraphié à l'encre brune de la main de la comtesse Tascher de La Pagerie.Stéphanie Tascher de La Pagerie, née à Paris en 1814 et morte à Munich en 1905, était la fille d'un cousin germain de l'Impératrice Joséphine, Louis Tascher de La Pagerie (1787-1861), aide de camp du Prince Eugène, qu'il accompagna dans son exil en Bavière, sénateur en 1852 et grand maître des cérémonies de l'Impératrice Eugénie en 1853. Elle fut élevée dans la familiarité de la reine Hortense, et passa sa jeunesse en Bavière. Après le rétablissement de l'Empire, elle vécut dans le cercle des habitués de la Cour des Tuileries.C'est le journal d'un court séjour à Londres que fit la comtesse fin juin-début juillet 1862. Sur l'invitation de la duchesse Hamilton, elle se rend dans la capitale anglaise en passant par Boulogne. Elle retient surtout de sa traversée de la Manche, "la mer houleuse" et un mal de mer tenace, au point de confier que "l'art de plaire me semblait indifférent" et que les autres femmes "n'avaient plus d'yeux que pour leur cuvette qu'elles remplissaient avec des bruits très peu poétiques". "La campagne si verte" autour du port de Folkstone l'enchante. Puis elle nous fait part de sa découverte naïve de l'Angleterre "grand pays plein de sève, de force et fort de sa nationalité… On sent que tout a changé autour de vous, la nature, les usages, le type des hommes, leurs habitudes, c'est une autre nation, un autre peuple, même le ciel est différent". Elle atteint Londres "un amas de maisons à deux ou trois étages, toutes noires et enfumées, alignées l'une à l'autre dans des rues tirées au cordeau… Londres n'a travaillé qu'à s'étendre sans s'embellir". Elle constate "l'animation inouïe de certaines rues, et le silence d'autres". Hamilton House, la demeure de son hôtesse, lui semble très agréable. Le lendemain de son arrivée, elle entreprend la visite de la ville qu'elle va continuer pendant quelques jours : James Street, Regent Street, qui est "le bazar des beaux magasins", le Palais de Westminster, le jardin zoologique, la cathédrale Saint-Paul et sa lanterne d'où "l'on découvre tout Londres qui ressemble à une mer de maisons et d'édifices en tout genre", la City, "la rue la plus riche du monde entier mais elle est toute noire, enfumée et tortueuse", Lombard Street qui est "la rue classique des banques et des compagnies d'assurances"…Elle émaille son journal de petits renseignements historiques, "la Bourse a été inaugurée par la reine Victoria en 1844", ou de diverses réflexions d'ordre général, urbanistique ou architectural, "Londres est loin de renfermer toutes les ressources de joie et d'amusement qu'on trouve à Paris… la fine élégance des modes n'arrive pas à Londres, le mauvais goût national gâte tout", "les parcs ont gardé leur rusticité quasi champêtre… le bel édifice Saint-Paul reste écrasé et opprimé par un tas d'horribles maisons qui gâtent son aspect… Londres semble n'avoir demandé qu'à grandir, le comment lui est indifférent".Elle se rend à l'Exposition, dont "la construction lourde et peu élégante tient un peu de tous les genres depuis l'entrepôt jusqu'à la basilique du Moyen-Age". Elle y retourne deux fois et y admire les collections de peintures, les envois des Indes Orientales ou les statues italiennes : "C'est un tour d'Europe que vous faites et chaque pays vous offre comme à l'envie ce qu'il produit et a de mieux… mais à force de voir tout s'embrouille"Sensible à l'accueil qu'on lui réserve, elle fait souvent part de sa vie mondaine en présentant une véritable galerie de portraits dont lady Palmerston, la duchesse de Cambridge, lord Darby, la duchesse de Wellington, le duc de Sutherland, le comte de Flahaut, ambassadeur de France à Londres, chez qui elle rencontre le prince Napoléon… et elle ajoute des commentaires parfois acides à travers lesquels percent la finesse d'observation ou la surprise : "Je les dévisage et je les juge sans qu'ils s'en doutent; c'est un vrai théâtre… je jure que j'ai vu une dame habillée en catafalque, toute sa toilette était noire avec des décorations blanches… les hommes sont plutôt grands que petits et barbus à l'excès, c'est une richesse de poils qui me frappe… ce qui m'a étonné pour une anglaise, c'est le blanc qu'elle met sur sa figure… ce jour-là, elle n'avait pas une robe faite d'après les règles de la couture, c'était un vêtement décoré de la main d'un tapissier".Elle est lucide sur le caractère un peu décousu de son journal : "Mes impressions sont variées comme l'habit d'Arlequin, plus rien de règlé ou d'uniforme, c'est une chaîne d'épisodes qui se rangent l'un à côté de l'autre". Le style est toujours alerte et l'intérêt est soutenu par de nombreux détails qui restituent toute une ambiance Second Empire : "Je suis une parente de l'Empire, ce dont je me glorifie".De nombreuses corrections, à la mine de plomb et d'une autre main, modifient les tournures des phrases de la comtesse, dans le projet d'une édition.Mais ce manuscrit est resté inédit. Il n'apparaît pas dans ses mémoires parus en trois volumes en 1893-94 sous le titre Mon séjour aux Tuileries.La reliure, au chiffre de la comtesse, a été réalisée à Londres chez Asprey (166 New Bond Street), certainement à la demande du donateur du carnet qui signe, sur la première page de garde, "Le plus humble de ses admirateurs. A. L."Ex-libris du Baron Charles d'Huart et de Jean Marchadier d'Estray.J. Tulard, Dict. du Second Empire. Paris, 1995. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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Paris, WM Editions, 1986, in-4, Broché, 266 pages. Bon état. Sous étui.
John Langenus. Avec des dessins a la plume par Else Van Hagendoren.
Reference : 79870
(1942)
Gand, Snoeck-Ducaju & Fils, Imprimeurs - Editeurs, 1942, in-8, broché, 215p. Couverture défraîchie. Bon exemplaire. "Entre guide touristique et souvenirs d’arbitrage, cette première et seule autobiographie d’un arbitre de football nous fait traverser l’Europe et le monde de la première moitié du vingtième siècle. John Langenus, qui a dirigé 81 rencontres internationales dirigées, relate ses souvenirs d’homme en noir depuis ses débuts dans l’arbitrage jusqu’à la finale de Montevidéo. Après quelques pages sur ses débuts dans le plat pays, il relate son expérience internationale. Au début de l’année 1936, John Langenus évoque un match Espagne–Allemagne qu’il devait diriger à Barcelone quelques mois avant la guerre civile (on ne devait jouer que l’hymne espagnol, il évoque les joueurs allemands qui « saluèrent à leur manière »). C’est aussi l’époque où le football, en Europe centrale est comparé à une « Existenkampf » (lutte pour l’existence), période où « le public finit par croire que l’existence même des nations dépendait du succès de l’équipe nationale ». Ou encore le match Italie-France qu’il eut à arbitrer quelques jours après que le Grand Conseil Fasciste de 1938 ait évoqué l’avenir qu’il entendait donner à la Corse et à Nice. L’arbitrage lui a notamment permis de voyager à travers le monde, de rencontrer les grands de l’époque : Mussolini à Rome, le roi Léopold XIII, le roi Alphonse XIII et Primo de Rivera à Barcelone, Dolfuss à Vienne… Son témoignage nous permet de mieux comprendre l’atmosphère footballistique de l’époque, lui-même relatant que : « L’Angleterre a longtemps tardé à éprouver une estime quelconque pour le football continental et à réclamer pour lui l’intérêt de son public habituel ». Mais surtout on découvre un esprit du sport quelque peu oublié où Roumains, Belges, Yougoslaves et Français s’embarquent entre « joyeux » amis pour une traversée transatlantique de 14 jours en direction de l’Uruguay. La fin du livre constitue un moment fort avec l’évocation de la finale de la première coupe du monde à Montevidéo, dans le « Estadio del Centenario », stade de 125 000 places, qui n’était pas encore fini quand la compétition commença. John Langenus insiste aussi sur la difficulté pour les arbitres de différents continents d’appliquer des règles qui n’étaient pas encore bien définies, car « c’est connu qu’en Europe même tous les pays ne suivaient pas les mêmes règles du jeu ». Il revient ensuite sur un moment cocasse, lorsque les capitaines argentins et uruguayens, à l’entrée sur l’aire de jeu lors de la finale, voulurent jouer avec leur propre ballon et non celui de l’adversaire. Cette autobiographie évoque aussi le problème déjà réel de la sécurité des arbitres. En effet, si John Langenus a eu des débuts difficiles dans les provinces belges (il fut frappé à plusieurs reprises), il revient sur ce problème lors de la finale de la Coupe du monde où les dirigeants européens ne l’autorisèrent à arbitrer qu’à midi seulement, après avoir obtenu les garanties nécessaires au maintien de l’ordre et à la sécurité nécessaire de l’arbitre. On peut lire aussi que la sortie du stade de l’arbitre après la finale se fit sous protection policière. Or, cette escorte n’avait pour seul but que de permettre à l’arbitre belge de pouvoir embarquer à l’heure sur le bateau du retour vers l’Europe. Il est d’ailleurs intéressant de noter que John Langenus n’avait accepté de diriger la finale qui si le départ du bateau, prévu à 15 h, était reporté de deux heures, ce qu’on lui avait accordé. Cette autobiographie s’apparente à un voyage initiatique dans le football des années trente, où le rythme d’écriture est parfois proche de celui des trains qui transportent l’arbitre Langenus d’un stade à l’autre." Laurent Bocquillon - Université de Nice
Paris Librairie Plon, Plon-Nourrit & Cie, Imprimeurs-Editeurs, 1917, in-12, demi-reliure chagrin, plats de papier marbré, 284p. Couverture conservée. Portrait en frontispice. Année de l'édition originale, sur papier courant. Hormis une annotation sur la page de faux-titre, bon état. Texte de toute fraîcheur.
Paris, sd circa 1898-1912, in-8, élégant demi-chagrin rouge, dos long orné d'un décor à colonnade, titre à l'or, tranche de tête dorée, Harmonieux ensemble en bel état. Textes frais. Signets.
Baron de Reiffenberg (Frédéric Auguste Ferdinand Thomas de Reiffenberg 1795-1850)
Reference : 83003
(1832)
Bruxelles, C. J. de Mat, Imprimeur-Libraire, Editeur, 1832, in-8, demi-reliure de l'époque, dos long titre à l'or, plats papier marbré, 108p. Professeur de philosophie et d'histoire, conservateur de la Bibliothèque Royale de Belgique et membre de l'Académie Royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. "La plupart des pièces que renferment ce volume se rattachent à des traditions nationales. Recueillir nos souvenirs historiques, rassembler nos titres à l'estime du présent et de la postérité, tel a été le but constant de mes veilles" (ext. de l'Avertissement). Manque de cuir sur 1 cm en coiffe. Rousseurs. Bon exemplaire.