S.l., s.d. (1944), in-4, titre, avec un tirage photographique (11,5 x 10 cm), 16 pp. dactylographiées, en feuilles, agrafé, sous couverture de papier bleuté.
Reference : 236485
Rarissime compte-rendu des opérations d'un maquis nivernais de juillet à septembre 1944, non signé, mais très probablement rédigé par celui qui était alors le commandant du groupe, le libraire Maurice Magis, Belge alors établi rue Guénégaud à Paris, mais réfugié avec son fils Jean-Jacques dans la région de Dun-les-Places, pour échapper aux arrestations. Le maquis était établi au sud de Corbigny (arrondissement de Clamecy).Ce fut cependant Georges Le Bournot [= Morgan] qui avait commencé dès 1943 à constituer le groupe de résistance. Au début, ils n’étaient qu’une poignée, tous fuyant Paris et ses délations continuelles. A la fin, ils seront plus de 160. Quand Lise Le Bournot, femme de Georges [Elisa Palacios, 1918-2005], donna naissance à un fils en mars 1944, le groupe décida de donner son nom au maquis : Daniel. Et c'est pourquoi la photographie qui orne le titre de notre tapuscrit représente ce poupon espiègle, jouant dans son berceau, image peu guerrière s'il en fut, mais fort symbolique. Notre texte est très sobre : il liste les opérations engagées depuis le début juillet 1944 et l'organisation du camp dans le Bois de Vaux (il comptait alors 61 combattants) jusqu'au 10 septembre suivant, qui vit un défilé devant le monument aux morts de Nevers avec l'ensemble des troupes régulières qui y étaient cantonnées. À partir du 15 septembre, "le colonel prononce l'éloge funèbre du maquis et nous informe qu'il y a lieu de constituer des unités militaires régulières après la démobilisation des éléments désireux de rentrer dans leurs foyers". C'est ce qui survint pour nombre de combattants : une partie de leurs effectifs fut enrôlée dans l’armée française reconstituée qui poursuivit la Wehrmacht avec les Alliés. D'ailleurs, les Magis, père et fils, furent envoyés avec leur unité sur la frontière suisse, pour intercepter les Allemands et les miliciens qui cherchaient à passer chez les neutres (Confédération helvétique). Les premières actions du maquis Daniel furent des réquisitions de carburant et de matériel, ce qui ne contribua pas à le rendre populaire dans la région. De surcroît, le plus grand nombre des combattants, très peu armés venaientt de la ville, ouvriers qui avaient fui dans le Morvan le service du travail obligatoire imposé par les Allemands. Autour de Daniel, il y avait une série d’autres maquis : Julien, Mariaux, Camille, Bernard, Socrate, etc., certains liés au Parti communiste (FTP, Francs-tireurs et partisans), d’autres aux gaullistes (FFI, Forces françaises de l’intérieur). Daniel occupait une position singulière : affilié aux FFI, il était dirigé par des communistes.Puis ce furent des embuscades ; l'une d’entre elles, le 8 août, coûte la vie à 27 soldats allemands. Cette fois, la Wehrmacht engagea des centaines d’hommes (1500 semble t-il) dans une opération de ratissage autour de Crux-la-Ville, où étaient implantés Julien, Mariaux et Daniel. La bataille dura quatre jours. Les maquisards tinrent jusqu'au 16, puis reculèrent dans les bois de Vaux.Aucun exemplaire au CCF.Envoi autographe de Maurice Magis "pour Achille, en témoignage de fraternelle amitié". - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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