S.l., s.d. 2 vol. in-8, titre, 75 pp. [1914], 2 ff. vierges, 15 pp. [1915], 25 pp. [journées des 25 et 26 septembre 1915], [18] ff. n. ch. [combats de Frise, janvier 1916], 13 pp. [Notes sur Verdun], le tout sur sur papier réglé, avec un plan manuscrit "in fine" ; pp. 2-415, avec des dessins au crayon de bois et 22 tirages photographiques de l'époque, contrecollés, dont un portrait en pied de l'auteur p. 315, en feuilles sous chemise de toile recouverte de tissu fantaisie, larges rabats de tissu rose à lacets au second volume (reliure amateur ).
Reference : 234916
Importante copie de deux séries de pièces ayant servi à l'édition de l'un des premiers témoignages publiés de poilu sur l'enfer du front, et notamment de Verdun. Elle a été réalisée par le père de l'auteur de façon très soignée : écriture fine et très lisible, comportant très peu de ratures ou biffures. Les billets joints au volume II montrent que le texte avait fait l'objet d'une lecture par les proches avant même la publication.Robert Desaubliaux, né en 1890 à Paris, dans le VIIe arrondissement, et élève de l’Institut agronomique au moment de son passage devant le Conseil de révision, était le fils d’un commissaire-priseur. Pendant la Grande guerre il servit d'abord au 11e Cuirassiers (de Saint-Germain), et tint en effet un journal très savoureux, qui connut une première édition imprimée, parue dès 1919 chez Bloud et Gay ("La Ruée, étapes d'un combattant, la Meuse, l'Yser, l'Artois, la Somme, Verdun", un volume in-8 de 307 pages), et une seconde en 2005 aux Presses de la Renaissance sous le titre un peu modifié de "La Ruée, journal d'un poilu" (in-8 de 319 pages). En 1915, mécontent de l’inaction de la cavalerie, il répondit à l’appel de Joffre et demanda à passer dans l’infanterie. Il fut nommé sous-lieutenant au 129e d’infanterie, du Havre. Après dix mois passés dans l’Artois, sur la Somme et à Verdun, il fut blessé le 19 mai 1916 à Fleury-devant-Douaumont, ce village dont il ne reste que trois pierres (" Ici fut Fleury "), le 19 mai 1916. Fait qui mérite une notation (car il est peu fréquent), Jean Norton Cru admire son récit et le qualifie de " document sincère et complet ", un peu à l'égal de la publication du Journal de Genevoix. 1. Le premier volume reproduit, sans doute à partir d'un original composé au jour le jour et malmené par les intempéries, les réflexions de l'auteur sur les différentes étapes de ses campagnes, du 31 juillet 1914 à avril 1916. L'initium marque bien les illusions de ce début des hostilités : "Depuis huit jours, il n'est question que de la guerre. C'est un coup de tonnerre dans un ciel serein. Vainement les journaux essayent de rassurer l'opinion publique, mais on sent que toutes les raisons tombent à faux; D'ailleurs, la France et la Russie marchent de pair. L'Angleterre donnera sans doute son concours à la France. Nous ne pouvons engager la lutte dans de meilleures conditions. Les parents étaient en Bretagne et sont revenus en toute hâte à Paris. Je les ai revus une dernière fois, et j'ai eu l'intuition que c'était bien la dernière fois avant de partir. J'ai eu sans doute des larmes dans la voix en leur disant adieu, mais je me suis efforcé de me montrer le plus gai possible et de les persuader que la guerre était improbable." Par la suite, toujours un certain mouvement réflexif vient commenter l'événement brut. 2. Le second volume fait l'objet d'une présentation encore plus soignée : non seulement la couvrure est enrichie de rabats, mais a été contrecollé sur le plat supérieur un feuillet à encadrement de roses aquarellées et portant le chiffre de Robert accompagné des trois dates 1914-1915-1916 ; de surcroît le contreplat supérieur accueille un autre feuillet aquarellé (une composition de motifs guerriers avec épées, casques et couronne de lauriers) reprenant ces trois dates en chiffres romains. Cependant, il commence à la page 2 par la suite d'une lettre dont nous ne possédons pas le début. Pour le reste, les autres missives ont été soigneusement recopiées, et elles couvrent la période du 3 août 1914 au 1er octobre 1916 (de Nevers, pour sa sortie de l'hôpital). Signées "Bob", adressées aux parents de l'auteur (correspondance séparée pour le père et la mère), à sa soeur Germaine et à son frère André, ces lettres sont souvent fort longues et tranchent par leur ton et leur élévation sur le genre désormais très défriché des correspondances de guerre. Les petits tirages qui agrémentent le texte présentent le plus grand intérêt car ils donnent une idée concrète de la vie au front (Robert se faisant raser, Robert devant sa tente, etc.). Les quatre dernières sont cependant postérieures à la guerre : datées de 1919, elles montrent la famille Desaubliaux sur les lieux mêmes où Robert a été blessé. Quelques coupures de presse ont également été insérées pour documenter un événement militaire. Cf. Le Gall (Erwan) : Une ruée qui conserve encore bien des mystères. In : Ar Brezel (2020). Cette recension assez critique ne s'intéresse surtout qu'aux liens de Desaubliaux avec la Bretagne.ON JOINT : 1. Un feuillet dactylographié reproduisant les trois citations de Robert Desaubliaux entre 1915 et le 11 mai 1916. - 2. Trois billets (dont deux sur papier de deuil) communiquant à Marthe (la mère de l'auteur ?) les réflexions et sentiments nés de la lecture des lettres de Robert. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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