S.l., s.d. (1812) in-folio, [53] ff. n. ch., couverts de graphies moyennes, généralement lisibles (environ 40 lignes par page), avec des ratures et des biffures, 29 ff. demeurés vierges, il manque un ou plusieurs feuillets entre les ff. 16 et 17 (avec saut du 16 décembre 1785 au 24 mars 1787), et 3 ff. volants (les lettres LVIII et LIX des 6 et 7 septembre 1811), vélin rigide à rabat antérieur, avec double lacet de fermeture, dos lisse muet, titre poussé à l'encre sur le plat supérieur (reliure de remploi). Salissures et petits essais de plume sur les deux plats.
Reference : 234904
Important registre de correspondance active (sous forme de brouillons) de Louis de Bruno (1739-1814), né aux Indes françaises, et qui fut introducteur des ambassadeurs auprès de Monsieur, Frère du Roi. Il regroupe 71 missives expédiées de Saint-Germain en Laye du 1er juillet 1784 au 4 août 1812, soit peu de temps avant la mort de l'auteur.La grande majorité de ces lettres ont pour objet les affaires et intérêts de Louis de Bruno, puis de son fils Adrien (le futur général, 1771-1861), soit à Pondichéry, soit à l'Île-de-France (Maurice). Aussi, les destinataires sont-ils principalement des hommes d'affaires ou des chargés de pouvoirs, certains amis ou parents de l'auteur : Blin de Grincourt, exécuteur testamentaire de la mère de Bruno, madame de Moracin, morte en 1784 à l'Île Bourbon ; Jean-François de Moracin (1737-1796), commissaire général de la Compagnie des Indes faisant fonction d'intendant de Pondichéry, Pierre-Léon de Moracin ; Jean-Chrysostome-Janvier Monneron (1754-1811), armateur à l'Île-de-France, Augustin Monneron, négociant à New York (1756-1826), et leur frère aîné Charles-Claude-Ange Monneron (1735-1799), nommé commissaire-ordonnateur des établissements français de l'Inde de 1784 à 1786 ; Louis-Maurice Dominjod (écrit Domenjod), établi à Bourbon et recevant procuration pour les biens sis dans cette île ; Folleville, également à l'Île-de-France, puis chargé d'affaires à Bourbon. On notera également la présence de cousines de Bruno, parties prenantes de la succession de sa mère : madame de Lasalle, résidant à Pondichéry ; mademoiselle Pignolet, résidant à Bourbon. Toutes ces familles sont par ailleurs bien connues dans l'histoire des possessions françaises de l'Océan Indien.Et c'est cette succession complexe de la mère de Louis de Bruno qui ouvre le recueil et occupe d'ailleurs entièrement les lettres I-XVII du 1er juillet 1784 au 16 décembre 1785. L'année 1789 ne comprend que deux lettres : une du 22 janvier à Dominjod, et ne portant que sur un état de fonds ; plus intéressante, une du 24 décembre à Blin de Grincourt, fort longue, et contenant une longue relation et appréciation des événements politiques : "Comment dans l'espace d'une lettre pourrois-je vous donner un abrégé des événemens multipliés qui se sont passés depuis 9 à 10 mois ?" Suit un résumé très correct de la crise financière et de ses suites. Enfin, après une dernière missive à Dominjod du 15 décembre 1790, il n'y a plus rien jusqu'à la reprise de la correspondance en 1802. L'interruption due au déroulement de la Révolution s'explique en partie par la résidence de l'auteur au domicile de sa fille en Auvergne, dans la propriété de Marie-Blanche de Bruno, qui avait épousé Amable de Milanges (1765-1818) et habitait un domaine entre Gannat et Aigueperse ; elle doit aussi tenir à la prudence nécessaire à un ancien courtisan de Monsieur en ces temps légèrement troublés ...À partir de la lettre XXIII du 8 Brumaire an XI [30 octobre 1802], reprennent les correspondances d'affaire pour l'Île-de-France et Bourbon, avec sa cousine de Pignolet (morte en 1804), Louis Léger (1748-1813), préfet de l'Île-de-France de 1803 à 1810, cousin de l'auteur par les Carvalho, et Auguste Vernety, nouveau procureur de ses intérêts. Toujours Bruno entre dans d'infinis détails et se montre vigilant et perspicace sur l'emploi de ses ressources ; le paragraphe suivant, compris dans la lettre XXV à Vernety en donnera un exemple : "La paix ne me paroît pas prochaine, et quelque besoin que j'aie de mes fonds, je vous prie de ne pas les risquer. J'aime encore mieux pâtir ici que de les perdre ou du moins de les avanturer. Il y a trois écueils que je vous prie d'éviter : c'est de le les expédier en caffé, sur des vaisseaux américains neutres, ou en lettres de change sur France fournies par un colon, quelque crédit qu'il ait, et enfin de les verser dans la caisse publique, pour m'être payé ici par le gouvernement. Cela vous paroîtra extraordinaire, sans doute, mais j'ai trop d'expérience pour ne pas connoître les grands dangers de ces sortes d'envoi. Je n'excepte de tout cela que M. Henri des Bassayns [Henri-Charles Panon Desbassayns, 1772-1751], s'il tire sur son frère M. Desbassayns, et M. Léger, s'il tire en son nom sur celui qui est icy chargé de ses affaires".Enfin, la succession de sa cousine de Pignolet, dont il était très proche, occupe les lettres XXIX-XXXII à madame Du Morier, légataire de cette dernière, ainsi que plusieurs missives aux négociants lorientais Ferrand et Lazé. Les dernières correspondance accusent la vieillesse désormais avancée de Louis de Bruno : outre une graphie de plus en plus irrégulière, un aveu sans ambages de la lettre LXX (8 juillet 1812) éclaire la situation de ces ultimes années ("J'ai reçu hier au soir, mon cher Moracin, votre lettre du 6 de ce mois. Elle exigeroit plusieurs réponses, et je n'en puis faire qu'une à la fois, comme indépendamment de la foiblesse de ma tête, je manque aussi de mémoire"). Et la lettre LXXI à Folleville, qui venait de perdre sa femme, est la dernière du recueil.A ÉTÉ RELIÉE entre les ff. 43 et 44 : une L.A.S. de Mme Pignolet du Morier en date du 25 décembre 1809, sur le règlement d'un litige avec Philippe Desbassayns [Philippe Panon Desbassayns, comte de Richemont, 1774-1840]. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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