S.l., s.d. (vers 1760) in-4, [243] ff. n. ch., couverts d'une écriture moyenne, calligraphiée, très lisible (environ 20 lignes par page), avec des encadrements et ornements au pochoir, cartonnage d'attente de papier rose, dos lisse, tranches mouchetées (reliure de l'époque). Dos défraîchi, charnières fendues.
Reference : 189657
Ce recueil poétique a été composé avec grand soin : il présente cependant deux graphies assez différentes, l'une, plus commune, au trait épais et commun, l'autre, pour quelques passages, fine et souple, et qui peuvent renvoyer aussi bien à deux scripteurs qu'au même utilisant des plumes différentes.Le problème majeur est celui du genre ecdotique auquel le rattacher : son introduction savante autant qu'impartiale (ff. [2]-[10]) ainsi que les notes critiques répandues fréquemment en-dessous des poèmes font penser à la transcription par un tiers de la production d'un ami, le fameux F. de S.-R. (qui devient S.-Rom. dans une occurrence), tout extraite de quatre abondants volumes (plus de 400 pages chacun, est-il précisé en note, f. [4r]). Mais on ne peut exclure qu'il s'agisse là d'un artifice littéraire, et que c'est l'auteur lui-même qui donne cette présentation pour se procurer de l'importance dans la République des Lettres. En effet, les quelques détails à glaner sur ce dernier sont quand même bien maigres : appartenant aux Gardes du Prince de Condé, il a servi dans l'armée ; admis comme membre de l'Académie de Dijon (f. [220]), il était en correspondance au moins symbolique avec Voltaire et le président de Brosses (ff. [231-232]), etc. Tout cela est assez peu caractéristique, et pas incompatible avec un personnage fabriqué.Le contenu, lui, en revanche, est tout à fait définissable : en-dehors de très rares morceaux adressés à des hommes (dont deux à son protecteur le Prince de Condé), il s'agit usque ad nauseam de badineries galantes adressées entre 1756 et 1759 à la même femme, sous différents appellatifs (généralement Madame de M..., mais aussi Madame de B ...., Mademoiselle de G ..., etc.), unique amour de l'auteur, dénommée dans l'intérieur des textes Palmyre, Thémire, Glycère, Silvie, Zirphile, etc., et dont l'infidélité aurait provoqué en 1761 une tentative de suicide de son amant (f. [4v]) : mais, comme le brave homme aurait absorbé une boisson émétique en même temps qu'une dose d'opium, le mal ne fut pas extrême... Composées en diverses occasions, généralement spécifiées par le menu dans le titre, ces poésiesne forment pas une production très originale. L'identification de la belle, cultivée, savante, paraît aussi difficile que celle de son galant.Le but ultime, d'après l'éditeur supposé, étant de peindre au vrai "un homme né pour être heureux s'il eût voulu se moins livrer à la violence de ses passions, passions impétueuses qui ont triomphé et triomphent encore de sa prétendue philosophie."On joint : [15] ff. volants, portant le même genre de pièces, d'une des deux écritures du corps de texte. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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M. Fabrice Teissèdre
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