Paris, 1835 in-plano (68,5 x 52 cm), [4] ff. n. ch. (titre et table des planches), et 68 grandes planches à double page, gravées par Perdoux, Desaulx, Cardano, Misbach, Schroeder, Lameau, Fortier, etc., d'après les dessins de Bagetti ; le tout monté sur onglets demi-maroquin vert, dos lisse (reliure à l'imitation). Taches et rousseurs à certaines planches, trace de pliure à la page de titre.
Reference : 152759
RARISSIME SUITE DE VUES MILITAIRES sur les campagnes d'Italie, représentant les villes, bourgs et champs de bataille qui furent le théâtre des opérations dans les deux campagnes d'Italie menées sous la direction de Bonaparte.Bien complet de la planche 40bis, annoncée à la table, et représentant le bourg de Bignasco.Elle ne figure pas dans les exemplaires des dépôts publics qui annoncent tous 67 planches.L'exemplaire du Prince de la Moskowa qui est passé entre nos mains ne comportait pas non plus cette planche.L'intérêt de ces vues n'est pas seulement historique, car elles témoignent d'une utilisation déjà romantique du paysage et de la nature comme arrière-plan et en même temps signe de l'activité humaine qui s'y déroule, à savoir ici la guerre : car les lieux, naturels ou construits, admirablement reproduits, n'y forment pas seulement un décor, mais annoncent et représentent l'action dont ils sont partie prenante, résultat d'autant plus surprenant que, à la différence d'autres scènes non italiennes, l'artiste ne fut pas sur les lieux au moment des combats, mais reprit, quelques années plus tard, les scènes par des esquisses crayonnées souvent assez sommaires, comme on le verra ci-après. L'on pourra contempler longuement les villes, et les quelques monastères qui sont représentés (comme le Saint-Bernard) : la vérité du paysage italien est frappante pour celui qui a eu l'occasion de déambuler, en touriste, aux heures chaudes, dans les plaines du nord du pays, ou d'aborder une ville, un bâtiment, repliés sur leur torpeur.Le Piémontais Giuseppe Pietro Bagetti (1764-1831), peintre paysagiste et ingénieur-géographe, eut deux carrières successives. La première, au service de Victor-Amédée III, Roi de Sardaigne, son souverain naturel, qui avait tôt remarqué son talent, lui permit d'accompagner, à partir de 1793, les troupes piémontaises stationnées dans le Comté de Nice puis envoyées à Toulon au moment de l'occupation de ce port par les Anglais. A son retour, il fut chargé d'enseigner la topographie militaire à l'Ecole du Génie de Turin. C'est à ce titre qu'il assista, mais de loin, à la première campagne d'Italie, et à la conquête du Piémont par les Français.Sa seconde carrière commence à la fin de fructidor an VIII [septembre 1800] quand, sur la proposition des généraux Dupont et Oudinot, il entra au Cabinet historique et topographique, dirigé par l'adjudant-général Brossier. Affecté au cours de l'an IX auprès de l'Armée d'Italie comme capitaine ingénieur-géographe, sous les ordres du général Brune, il dut y exécuter, d'après nature et sous la direction de Joseph-François-Marie Martinelli, dit de Martinel, une série d'aquarelles relatives aux actions militaires des deux campagnes italiennes sous les ordres de Bonaparte. En réalité, sur place, l'artiste se contentait de prendre des croquis rapides et quelques notes ; c'est une fois revenu à Paris que Brossier lui donnait des directives précises pour la réalisation des scènes, souvent émanées de Napoléon lui-même, très attentif, comme l'on sait, à suivre l'exécution des oeuvres racontant sa gloire. La plupart de ces aquarelles originales se trouvent actuellement au Château de Versailles, et ce depuis 1834 et la constitution des collections du Musée de l'histoire française voulu par Louis-Philippe.Bagetti travailla ainsi pendant huit ans et acheva environ 80 tableaux commandités, pas seulement sur la période italienne de Bonaparte (il avait par exemple suivi l'Empereur à Austerlitz, en Russie, et y exécuta aussi des vues). Bien après la fin de l'Empire et le retour de Bagetti à Turin (1815), ce furent 67 des vues des champs de bataille italiens qui furent publiées sous l'ordre du lieutenant-général Pelet, et elles forment le recueil exceptionnel que nous présentons, lequel semble n'avoir connu qu'un assez faible tirage.Trois exemplaires au CCF (BnF, Sainte-Geneviève, Lyon). Cf. La Liberté en Italie vue par les artistes du Dépôt de la Guerre (catalogue d'exposition du Service historique de l'Armée de Terre, 1996). - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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