A Paris, chez Barrois, l'aïné, libraire, quai des Augustins, N°. 19, 1789. 1789 1 vol. in-8 (212 x 125 mm) de: VIII, 386 pp., [3] ff (cerificat, errata, table). (petite galerie de ver marginale, rares taches ou salissures). Demi basane d'époque, dos lisse orné, titre de maroquin rouge, plats recouverts de papier à la colle havane, tranches jaunes.
Reference : 6172
Rare édition originale de l'ouvrage de Parmentier le plus complet consacré à la pomme de terre. Antoine Augustin Parmentier (1737-1813) est un pharmacien militaire, agronome, nutritionniste et hygiéniste français, Précurseur de la chimie alimentaire et de l'agrobiologie, il est surtout connu pour son action de promotion en faveur de la consommation de la pomme de terre dans l'alimentation humaine, mais aussi pour ses travaux sur l'hygiène alimentaire, l'utilisation de nouveaux aliments durant les fréquentes périodes de famine et comme pharmacien militaire (avec un rôle éminent dans l'organisation pharmaceutique du service de santé sous l'Empire). "Pharmacien humanitaire" et travailleur infatigable, célèbre défenseur de la pomme de terre, dont il s'était assuré de la salubrité et du goût lors de sa captivité en Prusse, Parmentier chercha tout au long de sa carrière des solutions pour contrer disettes, famines et malnutrition. Il ne publia pas moins de 95 ouvrages sur les tubercules, les grains, la boulangerie et l'organisation agricole en général. [Vicaire 657]. Cest au cours de la guerre de Sept Ans comme prisonnier militaire en Prusse que Parmentier goûte la bouillie de pommes de terre, et quil reconnaît les avantages alimentaires de ce tubercule. A lépoque, sa culture est rejetée par le nord de la France, dont l'Île-de-France, d'où vient Parmentier et même interdite de culture par le parlement de Paris en 1748. À la suite des famines survenues en France en 1769 et 1770, Il rédige plusieurs mémoires pour promouvoir les vertus nutritionnelles de la pomme de terre pour lhomme, alors quelle était jusquici abandonnée aux bestiaux ou aux « jours maigres » des communautés religieuses. Il va aussi promouvoir la pomme de terre en organisant des dîners où seront conviés des hôtes prestigieux, tels Benjamin Franklin ou Lavoisier assistant, le 29 octobre 1778, devant les fours de la boulangerie de l'hôtel des Invalides, à l'enfournement du pain à base de farine de pommes de terre. En 1780, Parmentier publie « Le parfait boulanger ou traité complet sur la fabrication & le commerce du pain » et ouvre une école de boulangerie. En 1787 est publié son « Mémoire sur la culture des Pommes de terre à la plaine des Sablons et de Grenelle », puis en 1789 parait son présent « Traité sur la culture et les usages des pommes de terre, de la patate et du topinambour ». Considéré comme son travail le plus complet sur le sujet, il traite des différentes variétés, de ses maladies et des animaux qui la détruise, des engrais, du terrain, des méthodes de cultures, de sa récolte, de ses différentes utilisations en cuisine et pour faire du pain Bel exemplaire, frais, conservé dans sa reliure dorigine. 1 vol. 8vo (212 x 125 mm) of: VIII, 386 pp, [3] ff (cerificat, errata, table). (small marginal worm gallery, rare stains or soiling). Contemporary half basane, smooth ornate spine, red morocco title, boards covered with havana glue paper, yellow edges.Rare first edition of Parmentier's most complete work on the potato. Antoine Augustin Parmentier (1737-1813) was a French military pharmacist, agronomist, nutritionist and hygienist. A precursor of food chemistry and agrobiology, he is best known for his efforts to promote the consumption of potatoes in the human diet, but also for his work on food hygiene, the use of new foods during frequent periods of famine, and as a military pharmacist (with an eminent role in the pharmaceutical organization of the health service under the Empire). A humanitarian pharmacist and tireless worker, Parmentier was a famous advocate of the potato, whose wholesomeness and taste he had ensured during his captivity in Prussia. Throughout his career, Parmentier sought solutions to food shortages, famines and malnutrition. He published no fewer than 95 works on tubers, grains, baking and agricultural organization in general. [Vicaire 657]. It was during the Seven Years' War, as a military prisoner in Prussia, that Parmentier tasted potato porridge and recognized the nutritional benefits of this tuber. At the time, its cultivation was rejected in northern France, including Parmentier's native Île-de-France, and even banned by the Paris parliament in 1748. Following the famines in France in 1769 and 1770, he wrote several memoirs promoting the nutritional virtues of potatoes for human consumption, which until then had been left to cattle or the lean days of religious communities. He also promoted the potato by organizing dinners to which prestigious guests such as Benjamin Franklin and Lavoisier were invited. On October 29, 1778, in front of the bakery ovens at the Hôtel des Invalides, they witnessed the baking of bread made from potato flour. In 1780, Parmentier published Le parfait boulanger ou traité complet sur la fabrication & le commerce du pain and opened a bakery school. In 1787, he published his Mémoire sur la culture des Pommes de terre à la plaine des Sablons et de Grenelle, followed in 1789 by his present Traité sur la culture et les usages des pommes de terre, de la patate et du topinambour. Considered to be his most comprehensive work on the subject, it covers the different varieties, diseases and animals that destroy it, fertilizers, soil, cultivation methods, harvesting, its various uses in cooking and bread-making... A fine, fresh copy, preserved in its original binding.
J-F Letenneur Livres Rares
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Bel et précieux exemplaire provenant de la bibliothèque du comte Frédéric de Pourtales, avec ex-libris armorié. Paris, Barrois l’ainé, 1789. Avec approbation de la Société Royale d’Agriculture. In-8 de viii ff. prél., 389 pp., (2) ff. pour l’extrait des registres et l’errata insérés entre les pp. 386 et 388. Extrait du Journal de Paris du 7 janvier 1789 relatifs à Parmentier inséré entre les pp. 204 et 205, pte. déchirure sans atteinte au texte p. 273. Demi-veau brun, ornementation rocaille dorée sur le dos lisse, tranches jaspées vertes. Reliure vers 1830. 195 x 125 mm.
Édition originale recherchée du célèbre ouvrage de Parmentier consacré à la culture et à la consommation de la pomme de terre, jusque là abandonnée aux animaux. Vicaire, Bibliographie gastronomique, 657 ; Manquait à Oberlé, Les Fastes de Bacchus et Comus. Élevé pauvrement ainsi que ses deux frères par une mère veuve de bonne heure, Parmentier dut interrompre ses études à dix-huit ans pour entrer en apprentissage chez un apothicaire de Mont Didier puis en 1756 chez un apothicaire de Paris. Il obtint à 20 ans une place d’aide-pharmacien à l’armée de Hanovre en opération dans la guerre de Sept Ans. Fait prisonnier par les troupes de Frédéric ii, c’est en captivité qu’il mangea pour la première fois des pommes de terre, nourriture de base des Prussiens, comme d’ailleurs de la moitié des peuples de l’Europe. Par expérience personnelle donc, il s’assura que cet aliment était bon et sain, qu’il n’était ni fade ni insipide, qu’il ne donnait ni la lèpre ni les fièvres, préjugés que partageait la majorité des Français, à l’exception des paysans des provinces voisines de la Suisse, de l’Allemagne ou des Flandres qui en usaient depuis le xviiè siècle. Mais dans les autres provinces et à Paris, le peuple n’en voulait pas, les estimant tout juste bonnes à en tirer de la poudre à poudrer les perruques. Rentré en France à la signature de la paix en 1763, Parmentier obtint en 1766 le poste d’apothicaire-adjoint aux Invalides ; six ans après, il était nommé pharmacien en chef de cet établissement. La disette et sa suivante la famine frappèrent une fois encore la France en 1770. Ces fléaux incitèrent l’Académie de Besançon l’année suivante à mettre au concours la question : « Indiquer les végétaux qui pourraient suppléer en temps de disette à ceux que l’on emploie communément à la nourriture des hommes et quelle en devrait être la préparation ? ». Des sept mémoires reçus par l’Académie, ce fut celui de Parmentier qui remporta les suffrages. Désormais, le « pharmacien humanitaire », comme on l’a surnommé, sera au premier rang des avocats de la pomme de terre. Celle-ci a certes de nombreux défenseurs, mais il est le mieux placé auprès des conseillers du roi et de Louis XVI lui-même pour faire progresser sa culture et sa consommation. Parmentier est avant tout un homme de terrain. C’est un pragmatique qui, avant que Claude Bernard ne les définisse, applique les principes de la recherche scientifique, ne basant ses opinions que sur l’expérience. C’est aussi un précurseur de la publicité. Ainsi engage-t-il le roi et la reine à mettre à leur boutonnière des fleurs de pommes de terre pour prouver l’intérêt que Leurs Majestés portent à cet aliment. Il obtient du souverain un terrain stérile, la plaine de Grenelle dite des Sablons, pour faire la démonstration des facilités qu’offre sa culture. Mieux même, il laisse volontairement voler par le peuple les fruits de la récolte. Il organise autour de Franklin, de Lavoisier et d’autres savants un repas tout en pommes de terre. Tous les apprêts, jusqu’aux liqueurs, consistaient dans la pomme de terre déguisée sous vingt formes différentes, et où il avait réuni de nombreux convives : leur appétit ne fut point en défaut, et les louanges qu’ils donnèrent à l’amphitryon tournèrent à l’avantage de la merveilleuse racine. Grâce aux efforts et à la persévérance de Parmentier, la pomme de terre prit enfin le rang qui lui appartenait parmi nos richesses agricoles. En français dans le texte. Dix siècles de lumières par le livre, pp. 182-183. « Parmentier's earliest investigation, dating from about 1771 [Examen chimique des pommes de terre, 1773], concerned the chemical and nutritive constituents of the potato. This research was soon broadened to include a large number of indigenous plants which he recommended as food in times of scarcity and famine, ascribing their nutritive value to their starch contents. Of all these plants it was the potato that most interested Parmentier, and it is unfortunate that his long and successful campaign to popularize the cultivation and use of the potato in France as a cheap and abundant source of food has tended to obscure his other accomplishments in food chemistry and nutrition” (DSB). “In 1789 the Bastille fell. At the same time, people became aware of the usefulness of the potato. Parmentier's treatise on growing and cooking potatoes was in all good Republican bookshops. It is likely that those providential tubers might have had to wait even longer to get into the recipe books but for war and famine, themselves a recipe for disaster. Parmentier, an army pharmacist, had long been doing his best to explain to the nation that there was nothing like the potato for lining the stomach. Since returning from captivity in 1763, after the Seven Year's War, he had devoted his energies to promoting it. Antoine-Auguste had eaten the strange tuber in his Westphalian prisoner-of war-camp. The Germans of Westphalia called it Kartoffel, and regarded it as good only for pigs and therefore, a fortiori, for French prisoners” (Toussaint-Samat, A History of Food, p. 717). Bel et précieux exemplaire provenant de la bibliothèque du comte Frédéric de Pourtales, avec ex-libris armorié. A été relié dans l’exemplaire un extrait du Journal de Paris du 7 janvier 1789 publiant une lettre de Parmentier s’inquiétant du froid de l’hiver qui aurait nui aux récoltes de pommes de terre et donnant une recette de pain à base de farine et de pomme de terre.