‎MOREAU (César).‎
‎[Memoir on a recent discovery of the Northwest Passage and Greenland/ Paris Academy of Sciences].[Memoire sur une réscente découverte du passage du Nord-Ouest et le Groenland/ Académie des sciences de Paris]. Séance du 1er avril 1818.‎

‎SL [Londres], mars 1818. 1818 1 vol in-4 (245 x 197 mm) de [14] pp manuscrites à l'encre brune, copie d'un secrétaire et note finale signée de la main de l'auteur (trace de pliures). Non relié, conservé dans une chemise de papier d'époque.‎

Reference : 4742


‎Important mémoire rédigé par César Moreau relatif aux nouvelles découvertes et observations des navigateurs suite une rupture de la calotte glacière au Nord du Groenland et de lAmérique survenue en 1816, document destiné à une lecture à lacadémie des sciences. César Moreau (1791-1860), est un géographe, statisticien et diplomate qui fut membre de divers ordres français et étrangers et fondateur et membre de plusieurs académies et corps savants. Il débute sa carrière dans ladministration militaire avant dentrer dans la diplomatie. Nommé en 1816 comme « élève vice-consul » à Londres, son travail consiste à recueillir de nombreuses informations sur léconomie anglaise, ce qui le met en rapport avec diverses sociétés savantes dont la « Royale Society of Sciences » et ses membres, lesquels lui fournissent des informations pour rédiger la présente note, certainement destinée à lacadémie des sciences de Paris. A lépoque, une récente variation climatique a modifié la banquise de la « Mer Glaciale », permettant à plusieurs navires de pêche et de commerce deffectuer des observations sur le Groenland et le présumé passage du Nord-Ouest, vainement recherché par James Cook et Vancouver. Le jeune élève diplomate est passionné par son sujet : « Je mempresse de vous adresser de nouveau détails » « faisant suite à mes précédents rapports au sujet de lexpédition pour aller découvrir le célèbre passage de lAtlantique à locéan pacifique par le Nord Pole. Le pôle arctique est le théâtre dun phénomène qui mérite toute lattention du mondes des savants, ce nest point par des secousses, par des affaissances, par de violentes éruptions que la nature manifeste cette fois sa puissance, lévénement dont nous avons à parler est le résultat dun mouvement doux et successif dont on ne se doutait peut être pas encore , si quelque navigation intelligente navais point fixé leur attention sur létat des glaces des deux pôles » on a déjà vu dans un de mes rapports précédents quune barrière de glaces permanentes avait interdit depuis près de quatre siècles lapproche du vieux Groenland ou sétaient établis des colons Danois et Norvégiens. On a fait depuis diverses tentatives pour retrouver cette terre verte et pour ouvrir des communications entre ces malheureux exilés et leur mère patrie. Linsuccès de tous ces efforts et le laps du temps avaient effacé jusquaux notions primitives : les documents les plus authentiques commençaient à passer pour des fictions, et le vieux Groenland nétait plus désigné que sous le nom de « Groenland perdu ». Limmense barrière de glace qui avait isolé cette région sest brisée en 1816, et les courants en ont porté ailleurs les débris. Des vaisseaux venant de la Nord Amérique, de New Found Land, dHalifax, ont trouvé dans lAtlantique des montagnes flottantes de glace, qui dérivaient vers le Cancer. Leur élévation au-dessus du niveau de la mer allait jusquà 230 degrés, quelques-uns avaient plusieurs milliers de circonférence. Lîle de Terre Neuve sest retrouvée tellement encombrée de glaces, en mai, juin, juillet 1816, que les bateaux pêcheurs ont été forcés de suspendre leurs travaux ». Moreau relate le voyage d'un navire dans les contrées septentrionales du Groenland jusqu'au 81è degré et qui, profitant de ce phénomène climatique, aurait découvert le fameux passage du Nord-ouest, reliant l'océan Atlantique au Pacifique. Il relate les détails de ce voyage, donne son analyse sur les causes de la "crise" de la banquise, la géographie du Groenland. Il corrobore cette découverte avec celles de baleines qui, de toute évidence, sont passées d'un océan à l'autre. "Les baleines harponnées au Spitzberg et prises dans ce détroit ont autorisé à regarder comme incontestable la communication entre ces deux points du globe [...], car il n'est pas rare de prendre au sud du détroit de Behring, soit le long des côtes d'Amérique, soit par celles du Kamchatka, des cétacés harponnés au Spitzberg. Comme ils portent sur leurs dos la preuve matérielle du fait, il n'est plus permis d'en douter [...]". Franklin suppose que laurore boréale est le résultat dune charge délectrice accumulée dans latmosphère plus fréquentes depuis que les glaces se sont accumulées autour du pôle Nord et le contraire sobserve depuis la diminution de ces glaces ». Plus loin : « Nous saurons apparemment cette année ce que sont devenues les habitants des deux régions qui divisent cette terre. Nous saurons si elle est une île ou si elle tient au continent Américain » « Il sera possible de vérifier si le détroit de Bassin ne serait point un appendice de lOcéan Glacial comme semblent lindiquer les courants rapides qui viennent constamment du Nord Ils entraînent des arbres déracinés qui ont encore leurs branches quelque fois coupés et équarris de la main de lhomme. Tout porte à présumer quils sont originaires des pays tempérés dAmérique et dAsie Septentrionale, quils ont été entraînés dans locéan glacial par les fleuves qui sy jettent et que les courants les font rentrer dans les terres par la mer de Davis ». Enfin il ajoute en P.S. : "C'est le Cte Beaumont et des membres de la Société Royale [de Londres, dont il est membre], et de plusieurs personnes faisant partie de l'expédition en question à qui je suis redevable des différentes notes et détails qui m'ont aidé à rédiger le rapport d'aujourd'hui, les journaux n'en ont encore donné aucun détails [...]". L'auteur précise enfin : "Sir Joseph Banks [1743-1820] a été malade, mais il se porte un peu mieux depuis deux jours. L'académie [des sciences] devrait nommer ce savant l'un de ses membres honoraires [...]". Le mémoire est copié par un secrétaire, la note finale et ajoutée de la main de Moreau qui la signe. Ce mémoire met en lumière que lintérêt des Britanniques pour lexploration du passage du Nord-Ouest fut relancé par une variation climatique favorable en 1816. Suivront les expéditions maritimes de John Ross, William Edward Parry, James Clark Ross et terrestres par John Franklin, George Back, Peter Warren Dease, Thomas Simpson et John Rae. En 1848, l'Amirauté britannique décide de rechercher l'expédition Franklin et arme le HMS Investigator commandé par le capitaine Robert McClure qui le premier, avec un de ses lieutenants, réussit la traversée du Passage du Nord-Ouest d'ouest en est entre 1850 et 1854 pour partie en bateau et pour partie en traîneau. Au 21éme siècle, dans le contexte du réchauffement climatique, le mythique passage du Nord-Ouest attire de nouveau lattention internationale, avec des enjeux économiques et stratégiques colossaux. Captivant document, inédit à notre connaissance, et en parfait état de conservation. 1 vol in-4 (245 x 197 mm) of [14] pp handwritten in brown ink, copy of a secretary and final note signed by the author (trace of folds). Unbound, preserved in a period paper folder. Important memoir written by César Moreau relating to the new discoveries and observations of navigators following a rupture of the ice cap north of Greenland and America in 1816, document intended for reading at the Academy of Sciences. César Moreau (1791-1860), was a geographer, statistician and diplomat who was a member of various French and foreign orders and founder and member of several academies and learned bodies. He began his career in military administration before entering diplomacy. Appointed in 1816 as student vice-consul in London, his work consisted of collecting a great deal of information on the English economy, which put him in contact with various learned societies including the Royal Society of Sciences and its members, who provided him with information to write this note, certainly intended for the Academy of Sciences in Paris. At the time, a recent climatic variation had modified the ice floe of the Mer Glaciale, allowing several fishing and trading ships to make observations on Greenland and the presumed Northwest Passage, vainly sought by James Cook and Vancouver. The young student diplomat was passionate about his subject: I hasten to send you new details following my previous reports on the expedition to discover the famous passage from the Atlantic to the Pacific Ocean via the North Pole. The Arctic Pole is the scene of a phenomenon that deserves all the attention of the world of scientists, it is not by shocks, by subsidence, by violent eruptions that nature manifests its power this time, the event of which we have to speak is the result of a gentle and successive movement of which one perhaps did not suspect yet, if some intelligent navigation had not fixed their attention on the state of the ice of the two poles "we have already seen in one of my previous reports that a barrier of permanent ice had prohibited for nearly four centuries the approach of old Greenland where Danish and Norwegian colonists had settled. Various attempts have since been made to find this green land and to open communications between these unfortunate exiles and their mother country. The failure of all these efforts and the lapse of time had erased even the primitive notions: the most authentic documents began to pass for fictions, and old Greenland was no longer designated except by the name of "lost Greenland." The immense barrier of ice which had isolated this region broke in 1816, and the currents carried the debris elsewhere. Ships coming from North America, from New Found Land, from Halifax, found floating mountains of ice in the Atlantic, which were drifting towards Cancer. Their elevation above sea level was up to 230 degrees, some had several thousand in circumference. The island of Newfoundland was so encumbered with ice, in May, June, July 1816, that the fishing boats were forced to suspend their work. Moreau relates the voyage of a ship in the northern regions of Greenland up to the 81st degree and which, taking advantage of this climatic phenomenon, would have discovered the famous Northwest Passage, connecting the Atlantic Ocean to the Pacific. He relates the details of this voyage, gives his analysis on the causes of the "crisis" of the ice floe, the geography of Greenland. He corroborates this discovery with those of whales which, quite obviously, passed from one ocean to the other. "The whales harpooned in Spitsbergen and taken in this strait have allowed us to regard as incontestable the communication between these two points of the globe [...], because it is not rare to take to the south of the Bering Strait, either along the coasts of America, or by those of Kamchatka, cetaceans harpooned in Spitsbergen. As they carry on their backs the material proof of the fact, it is no longer permissible to doubt it [...]". Franklin supposes that the aurora borealis is the result of an electrifying charge accumulated in the atmosphere ... more frequent since the ice accumulated around the North Pole and the opposite is observed since the decrease of this ice". Further: "We will apparently know this year what has become of the inhabitants of the two regions which divide this earth. We will know if it is an island or if it is attached to the American continent" ... "It will be possible to verify if the Basin Strait is not an appendage of the Frozen Ocean as the rapid currents which constantly come from the North seem to indicate... They carry uprooted trees which still have their branches... sometimes cut and squared by the hand of man. Everything leads us to presume that they are native to the temperate countries of America and Northern Asia, that they were carried into the frozen ocean by the rivers which flow into it and that the currents make them return to the land by the Davis Sea". Finally he adds in P.S.: "It is Count Beaumont and members of the Royal Society [of London, of which he is a member], and several people taking part in the expedition in question to whom I am indebted for the various notes and details which have helped me to write today's report, the newspapers have not yet given any details [...]". The author finally specifies: "Sir Joseph Banks [1743-1820] has been ill, but he has been feeling a little better for the last two days. The academy [of sciences] should appoint this scholar as one of its honorary members [...]". The memoir is copied by a secretary, the final note is added by Moreau who signs it. This memoir highlights that the British interest in exploring the Northwest Passage was revived by a favorable climatic variation in 1816. This was followed by the maritime expeditions of John Ross, William Edward Parry, James Clark Ross and land expeditions by John Franklin, George Back, Peter Warren Dease, Thomas Simpson and John Rae. In 1848, the British Admiralty decided to search for the Franklin expedition and armed the HMS Investigator commanded by Captain Robert McClure who was the first, with one of his lieutenants, to successfully cross the Northwest Passage from west to east between 1850 and 1854, partly by boat and partly by sled. In the 21st century, in the context of global warming, the mythical Northwest Passage is once again attracting international attention, with colossal economic and strategic stakes. A captivating document, unpublished to our knowledge, and in perfect condition.‎

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