1788. 511 x 774 mm.
Reference : LBW-8302
Rare plan anonyme de la ville et citadelle de Besançon, publié en 1788. En 1678, lorsque la Franche-Comté est rattachée à la France par le Traité de Nimègue, le roi Louis XIV choisit Besançon comme capitale de la nouvelle province, à la place de Dole. Tout au long du XVIIIe siècle, la ville connaît une expansion urbaine remarquable et voit sa population doubler. Afin de tenir son rang de première ville de Franche-Comté, Charles-André de Lacoré, nommé intendant de la région en 1761, lance à partir de 1770 une série de travaux de transformation et d'embellissement de la ville, avec l'appui de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besançon et de Franche-Comté, fondée en 1752. Ces travaux, que l'on retrouve sur ce plan, comprennent la construction d'un hôtel particulier pour la nouvelle intendance de Lacoré, conçu par l'architecte Victor Louis entre 1771 et 1777 ; la création de promenades publiques, dont la promenade Chamars, aménagée entre 1770 et 1781 ; la construction d'un théâtre ou Nouvelle sale de spectacle, derrière le Palais Grandvelle ou Granvelle entre 1778 et 1784, d'après les plans de l'architecte Claude-Nicolas Ledoux ; et enfin l'église Saint-Pierre, construite de 1782 à 1786 sur les plans de l’architecte Claude-Joseph-Alexandre Bertrand. Pour relier la nouvelle Intendance au centre-ville, une rue nouvelle sera percée, la rue de la Traverse, actuelle rue de la Préfecture. L'actuelle place de la Révolution est ici appelée Place Neuve, et l'actuelle place du 8 septembre, place Saint-Pierre, à proximité de la nouvelle église. On peut voir également les deux fortifications principales de la ville construites par Vauban à la fin du XVIIe siècle, le fort Griffon, sur la rive droite du Doubs, et la citadelle, sur la rive gauche, l'un des chefs-d'œuvre de Vauban. Dans la partie basse figure une représentation du polygone d'artillerie, qui était situé au sud-ouest de la ville. Au XVIIIe siècle, un polygone était le lieu où les artilleurs s'exerçaient en temps de paix au tracé et à la construction des batteries, au tir du canon, au jet des bombes et aux manœuvres. Le plan est accompagné d'une liste des principaux édifices (casernes, arsenal, cimetières, moulins, hangars du Génie et de l'Artillerie, églises, etc), d'une description historique de la ville, et d'une légende pour la citadelle. L'échelle est de 200 toises, soit environ 390 mètres. Il existe une édition antérieure de ce plan portant la date de 1786, mais celle-ci ne comporte pas la liste des légendes pour la citadelle et la représentation du polygone. Notre édition de 1788 serait donc la première avec ces deux éléments. Hormis cette légende, de nouveaux bâtiments apparaissent et quelques noms ont été modifiés : l'Hôtel du St Esprit sur l'édition de 1786 devient l'Hôtel de Malthe en 1788 ; Les Cazernes au nord de la ville deviennent Les Cazernes de S.t Paul ; la ruelle de Vezet devient la rue Henry ; près de la porte de Chamard figure la Maison des Bains de Chamard, absente en 1786 ; entre la Porte Rivotte et la Porte Taillée figure un Chantier du Port aux Bois, également absent en 1786 ; près du Fort Griffon, la rue de Charmont est devenue la rue de Chartres, et la rue de Chartres est devenue la rue de Richebourg. Une nouvelle édition, toujours avec cette légende pour la citadelle et le polygone, non datée et publiée par Jean, montre la place du 8 septembre nommée place Napoléon. Cette place, nommée place Saint-Pierre sur l'édition de 1788, prit le nom de place Napoléon le 22 mai 1811 (La République de l'Est, Quotidien régional de Franche-Comté, Belfort et Haute-Alsace, 23 mai 1938, p. 2, article intitulé Éphémérides comtoises). On peut donc dater cette édition par Jean vers 1811. Bonne condition. Rousseur verticale dans la partie haute, rousseurs dans la marge inférieure. Aubry, Bulletin du bouquiniste, 1859, p. 557, 3290 ; Pelletier & Ozanne, p. 173 ; Musée rétrospectif de la classe 14, Cartes et appareils de géographie et de cosmographie, Topographie, à l'Exposition universelle internationale de 1900, à Paris, 1900, p. 70, 106.
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