Léogane, 3 décembre 1791. 1 p. petit in-4 (19 x 18,5 cm), texte sur 2 colonnes.
Reference : LBW-7170
La révolte des esclaves et l’incendie de Port-au-Prince en 1791. En août 1791, de nombreux esclaves de la partie française de Saint-Domingue se révoltèrent, principalement dans le Nord de la colonie, marquant ainsi les débuts de la révolution haïtienne. De leur côté, les mulâtres libres et les Noirs affranchis, qui n’avaient pu obtenir l’égalité des droits avec les Blancs, se révoltèrent dans plusieurs endroits de l’Ouest et du Sud, où ils remportèrent des victoires dès l’été 1791. Dirigés par les généraux Beauvais et Rigaud, ils prirent la capitale, Port-au-Prince, qui fut en grande partie incendiée au mois de novembre. La présente proclamation, ici en copie d’époque, a été rédigée peu après l’incendie de Port-au-Prince par un officier nommé La Buissonnière. Ce dernier était capitaine général de la Garde nationale des citoyens de couleur de la paroisse de Léogane. Dans sa proclamation, il condamne les attaques contre les colons, interdit aux cabaretiers de vendre de l'alcool aux citoyens de couleur, et demande à ces derniers, qu'il qualifie de "frères et amis", de faire cesser "des brigandages qui déshonorent l'humanité, et qui sont destructeurs de tout lien politique". Puis il ajoute: «Que dirait la colonie et la France, si au lieu d’aller sauver les restes fumants du Port au Prince, en exterminant les brigands qui l’infestent, vous égorgez les paisibles cultivateurs d’une paroisse qui a avec nous […] tenu la conduite la plus franche et la plus loyale; d’une paroisse qui fait cause commune avec nous, en se rangeant sous la bannière de notre frère Rigaud commandant du poste de Bisotou; d’une paroisse enfin qui s’écrase en frais, pour vous procurer les moyens de vous venger, et avec vous tous les honnêtes gens de la Colonie…». Cette proclamation a été publiée par Louis Prudhomme dans «Révolutions de Paris, dédiées à la Nation » n° 135, 4-11 février 1792, pp. 274-276. On joint: - CAMBIS (Joseph de). Copie de la let[tre] de l'As[semblée] génér. de la partie françoise de St Domingue au Roi [et] à l'Assemblée nationale. Manuscrit autographe. [Cap François, 13 septembre 1791], 1 p. in-4. Copie de deux lettres sur la révolte des esclaves : "Cent mille Noirs sont révoltés dans la partie du N., plus de 200 sucreries sont incendiées : les maîtres sont massacrés et si quelques femmes se trouvent épargnées, leur captivité est un état pire que la mort même. Déjà les Nègres ont gagné les montagnes, le fer et le feu y montent avec eux…". - CAMBIS (Joseph de). [Notes sur les troubles de Saint-Domingue]. Manuscrit autographe. S.l.n.d., 1 p. in-8. Il est question du défaut d'organisation intérieure de la colonie ainsi que des décrets pris par les Commissaires. - CAMBIS (Joseph de). Objets traités à l'Assemblée nationale. Manuscrit autographe. S.l.n.d., 1 p in-8 oblong. Notes personnelles concernant un arrêté de l'Assemblée nationale, qui déclare qu'aucun citoyen ne doit être inquiété pour avoir dit librement ses opinions. - Copie de la lettre de l'Assemblée coloniale de la partie française de St Domingue à MM. les maires et officiers municipaux de la commune du Môle St Nicolas. Manuscrit. S.l.n.d., 1 p. in-4. Au sujet des navires venant de France, qui ne doivent pas mouiller dans certains ports. Officier de marine, Joseph de Cambis (1748-1825) participa à la guerre d’indépendance américaine où il se distingua au siège de Savannah (Géorgie). Favorable aux idées révolutionnaires, il conduisit à Saint-Domingue, en 1791, les premiers commissaires de l’Assemblée nationale. Resté dans la colonie, il dirigea la station navale des îles Sous-le-Vent. Il était membre de la Société des Cincinnati. Bel ensemble évoquant les débuts de la révolution haïtienne.
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