[Paris, Imprimerie Nationale, 1575-1880]. 421 x 539 mm.
Reference : LBW-6776
Beau plan de Paris, reproduit en héliogravure sur papier fort, publié en 1880 dans l'Atlas des anciens plans de Paris, important atlas consacré aux plans de Paris ayant marqué l'histoire de la topographie de la ville entre 1530 et 1799. L'édition originale de ce plan, issu de la seule et unique édition de la Cosmographie Universelle de François de Belleforest, fut publiée en 1575. Il est orné, en haut à gauche, des armes de France, surmontées d'une couronne royale fermée, et en haut à droite, des armes de Paris. Le plan reproduit assez fidèlement le plan de Saint-Victor. Il figure avec précision la totalité de l'enceinte de Philippe-Auguste sur la rive droite ; il comporte quelques mises à jour, notamment le nouvel Hôtel de Ville, le front bastionné de la Bastille, ainsi que "la Maison de la Royne, dicte les Thuilleries", dont Catherine de Médicis avait confié la conception à Philibert de l'Orme en 1564, et qui est alors en construction, au-delà de l'enceinte de Charles V. Le nom du graveur, Cruche, figure en bas à gauche : il s'agit de Pierre Eskrich, graveur d'origine parisienne, fixé à Lyon dans les années 1564-1565. Bel exemplaire. Boutier, 17, Fac-similé.
Librairie Le Bail
Didier Le Bail
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[Paris, Nicolas Chesneau, 1575]. 422 x 551 mm.
Célèbre et beau plan en élévation de Paris, issu de la seule et unique édition de la Cosmographie Universelle de François de Belleforest, publiée en 1575. Il est orné, en haut à gauche, des armoiries de France, surmontées d'une couronne royale fermée et entourées du collier de Saint-Michel, et en haut à droite, des armoiries de Paris. Un second titre La Ville, Cité, Université de Paris est inscrit sur une banderole flottante. Ce plan reproduit assez fidèlement le plan attribué à l'architecte Jacques Androuet du Cerceau, traditionnellement appelé plan de Saint-Victor, du nom de la bibliothèque parisienne qui conservait au XVIIIe siècle l'unique exemplaire alors connu. Il figure avec précision la totalité de l'enceinte de Philippe Auguste (roi de France entre 1180 et 1223), construite entre 1180 et 1223 sur la rive droite ; il comporte quelques mises à jour, notamment le nouvel Hôtel de Ville, dont la partie sud fut édifiée sous François Ier et Henri II de 1533 à 1551, le front bastionné de la Bastille, ainsi que la Maison de la Royne, dicte les Thuilleries. Il s'agit du Palais des Tuileries, dont la construction fut ordonnée par Catherine de Médicis, qui confia la conception de l'édifice à Philibert de l'Orme en 1564. Le Palais figure ici en construction, au-delà de l'enceinte de Charles V (construite entre 1367 et 1383). On peut voir également les rangées de maisons occupant le Petit pont et les ponts au Change, Saint-Michel, et Notre-Dame. Près du pont au Change figure le pont aux Meuniers, construit à la fin du XIIIe siècle. C'était un pont destiné à la fabrication de la farine, dont les piles abritaient des moulins flottants. Il s'effondrera en 1595, provoquant la mort de 150 personnes. Le pont Neuf, dont la construction démarrera trois ans après la publication de ce plan, est logiquement absent. Sur la Seine, au sud de la pointe occidentale de la Cité, on peut voir le Moulin de la Monoye, dict de la gourdayne, et deux îlots. Le premier était nommé îlot de la Gourdaine, le second, île aux Juifs. C'est sur cette île que furent brûlés vifs en 1314 Jacques de Molay, dernier maître des Templiers, et Geoffroy de Charnay, grand prieur de Normandie. Le plan montre également l'île Saint-Louis, divisée en deux parties. Au XIIIe siècle, elle fut coupée en deux par un chenal ; la partie ouest s'appelait île Notre-Dame, et la partie est, île aux Vaches. À cette époque inhabitées et essentiellement recouvertes de prairies, elle étaient utilisées par les paysans qui y faisaient paître leurs vaches. Les deux îles seront réunies sous Louis XIII, et leur urbanisation débutera à la même époque. Au-delà de l'île Saint-Louis, on peut voir l'île Louviers, qui sera rattachée à la berge en 1847. À l'est de la ville, on peut voir les bois et château de Vincennes, et le village de Charenton. Les bâtiments publics, lieux et monuments les plus importants, sont numérotés et nommés dans quatre cartouches (121 légendes au total). Les angles sont décorés de têtes d'anges aux joues gonflées symbolisant les quatre vents cardinaux : Subsolanus (vent d'est), Auster (vent du sud), Septentriones (vent du nord), et Favonius (vent d'ouest). L'orientation du plan est celle en usage à cette époque : l'ouest est situé au bas du plan, et la Seine est placée sur un axe vertical et non horizontal. Le nom du graveur, Cruche, figure en bas à gauche. Il s'agit de Pierre Eskrich, dessinateur et graveur sur bois d'origine parisienne, qui séjourna à Lyon de 1545 à 1551, puis à Genève de 1552 à 1564, puis revint à Lyon où il resta jusqu'à sa mort. Parmi ses œuvres géographiques figurent la Mappemonde nouvelle papistique (1566-1567) et des cartes de Terre Sainte. La Cosmographie Universelle de François de Belleforest est largement inspirée de la Cosmographie de Sebastian Münster, publiée pour la première fois à Bâle en 1544. Cette version française a cependant été remaniée et considérablement augmentée. Bon exemplaire. Petites déchirures restaurées, petit manque au niveau du trait d'encadrement dans la partie basse, anciennes pliures avec trois minuscules manques. Boutier, 17 ; Pinon & Le Boudec, pp. 36-37 ; Dufour, Collection des anciennes descriptions de Paris, François de Belleforest, L'ancienne et grande cité de Paris, 1882, pp. XI-XV.