[1832]. 445 x 457 mm.
Reference : LBW-5853
Très rare jeu édité en 1832, qui n’est pas, comme il est trop souvent indiqué, un jeu de parcours, dans le style du jeu de l’Oie, mais en réalité un jeu de "paris" ou de "mises" ou encore de "loterie", et qui peut s'apparenter au jeu de la roulette au casino. Très à la mode en 1827 (année de sa création), ce jeu se jouait avec 12 boules en bois numérotées qui étaient sorties d’un sac et qui donnaient gagnant le numéro sorti, qui ramassait alors les mises préalablement placées sur les différentes voitures publiques. Ce jeu rend hommage aux deux compagnies d'omnibus créées à Paris en 1828, l'Entreprise Générale des Omnibus et l'Entreprise Générale des Dames Blanches. Les omnibus (du latin omnibus, signifiant "pour tous"), étaient des véhicules tractés par des chevaux, qui assuraient un service de transport public régulier. En France, les omnibus naissent à Nantes, au début du XIXe siècle, lorsqu'Étienne Bureau, petit-fils d'armateur, imagine un véhicule pour transporter ses employés entre les bureaux de l'entreprise, situés dans le centre, rue Jean-Jacques Rousseau, et les entrepôts des Salorges où se trouvent les services de la Douane. En 1826, Stanislas Baudry, un autre homme d'affaires nantais, met en place le même service pour convoyer ses clients du centre-ville vers la rue de Richebourg, où se trouvent des bains publics qu'il a créés comme annexe d'une minoterie. Le service est d'abord gratuit mais il se rend compte que des gens utilisent ce moyen de transport pour leurs déplacements personnels. Il institue alors un accès payant et crée une entreprise spécifique de transport urbain baptisée "La Dame Blanche", s'inspirant du succès de l’opéra-comique de Boëldieu créé quelques mois auparavant. Il fonde ainsi le premier service français d'omnibus de l'ère contemporaine. En 1828, il décide de créer le même service à Paris, avec l'Entreprise Générale des Omnibus et l'Entreprise Générale des Dames Blanches. Le jeu est composé de trois cercles. Le premier cercle au centre montre une scène avec des joueurs, encerclée des règles du jeu, dont la dernière phrase est "Un bon joueur ne se fâche jamais". Les deux autres cercles sont décorés des voitures des deux compagnies, avec leurs noms : Jenny, Pauline, Honora, Victoire, puis Joséphine, Sarra, Julie, Lucie, Rosalie, Betzi, Gabrielle et Clarisse. En 1937, la maison Hermès rendra hommage à ces deux compagnies en choisissant ce jeu comme modèle pour son tout premier carré en twill de soie. Très rare. Exemplaire finement aquarellé à l'époque. Marges gauche et droite coupées au trait d'encadrement. Grand-Carteret, Papeterie & papetiers de l'ancien temps,1913, p. 108.
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