Paris : Louis Cellot, 1770 In-4, 51 pages. Broché, tel que paru, non rogné.
Reference : 43277
Né à Rennes en 1701, janséniste, La Chalotais est nommé avocat général au Parlement de Bretagne en 1730, et procureur général en 1752. Opposant farouche des jésuites, il présente au Parlement, en 1761, un mémoire sur les constitutions de la Compagnie qui contribue à sa suppression en France. En 1763, il publie un Essai d'éducation nationale, dans lequel il propose un programme d'enseignements scientifiques destinés à se substituer à ceux des jésuites. La même année commence le conflit entre les États de Bretagne et le gouverneur de la province, le duc d'Aiguillon. Les États refusent de voter les impôts extraordinaires demandés par le gouverneur au nom du Roi. La Chalotais est un ennemi personnel du duc d'Aiguillon et, lorsque le Parlement se range aux côtés des États, il prend la tête de l'opposition. Le secrétaire d'État à la Maison du roi chargé des affaires de la province, Louis Phélypeaux, comte de Saint-Florentin, reçoit deux lettres anonymes dont La Chalotais est suspecté d'être l'auteur, ce que confirment alors trois experts en graphologie. La Chalotais est arrêté le 11 novembre 1765, ainsi que son fils et quatre autres parlementaires. Cette arrestation fait sensation et l'on parle de despotisme. Voltaire forge la légende du procureur général emprisonné à Saint-Malo, puis au château du Taureau, et réduit, faute d'encre, à écrire sa défense avec un cure-dent trempé dans du vinaigre. Le 16 novembre 1765, une commission spéciale est nommée pour juger La Chalotais. Celui-ci plaide l'illégalité du procès, soutenant qu'étant procureur général, il ne peut qu'être jugé par le Parlement de Bretagne ou, à défaut, par celui de Bordeaux, conformément à la coutume de Bretagne. Les juges n'osent pas le condamner sur la base d'expertises en écriture et, à la fin de l'année 1766, les choses n'ont pas progressé. En novembre, La Chalotais est transféré à la Bastille4,5. Louis XV décide alors d'évoquer l'affaire devant le Conseil, qui exile La Chalotais à Saintes (1767). Cette sentence augmente l'agitation des esprits. Les Philosophes, les parlementaires, les jansénistes soutiennent que La Chalotais est la victime de la vindicte du duc d'Aiguillon et des jésuites. En définitive, le roi accepte de rappeler les parlementaires bretons qui ont démissionné.
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