‎"HÉNAULT, Charles Jean François;"‎
‎Nouvel Abrégé chronologique de l'Histoire de France, contenant les Événemens de notre Histoire depuis Clovis jusqu'à la mort de Louis XIV, les guerres, les batailles, les sièges, &c. nos loix, nos mœurs, nos usages, &c. Nouvelle Édition augmentée & ornée de vignettes & fleurons en taille-douce.‎

‎Paris, Prault, 1768 2 volumes in-4 de (4) ff., 475 pp. - 475-798 pp., (36) ff. de table, errata et privilège, maroquin bleu nuit, dentelle dorée en encadrement sur les plats, dos à nerfs plats ornés de caissons de fleurons dorés, roulette dorée sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées (reliures attribuables à Bradel).‎

Reference : CLL-854

‎"Nouvelle édition, la dernière du vivant de l'auteur. Un des rares exemplaires relié à l'époque avec la suite complète des 35 illustrations de Cochin. Publication luxueuse, son prix était de 42 livres. Fils d'un fermier général, Charles-Jean-François Hénault (1685-1770), fait d'abord carrière au Parlement de Paris, jusqu'à occuper le poste de président de la première chambre des enquêtes, ce qui lui vaudra de conserver toute sa vie le surnom de Président. ""Homme de société"" selon Sainte-Beuve, familier des salons, ami de Voltaire - il sauve le manuscrit de La Henriade que son auteur avait jeté au feu de dépit -, de Mmes Tencin et du Deffand, proche de la reine Marie Leszczynska, Hénault est aussi un homme de lettres. Ses œuvres légères, et son statut social, lui valent d'être reçu à l'Académie française en 1723. Mais l'ouvrage auquel le Président doit sa notoriété est bien son Abrégé de l'Histoire de France, paru pour la première fois en 1744, et réédité à de nombreuses reprise jusqu'au milieu du XIXe siècle. Moins indulgent le temps passant avec les talents du Président, Voltaire concèdera cependant : ""Hénault a été dans l'histoire ce que Fontenelle a été dans la philosophie : il l'a rendue familière"". Après avoir illustré la première édition in-quarto de l'Abrégé en 1749, Charles-Nicolas Cochin a partiellement passé la main à Moreau le Jeune qui a dessiné et gravé avec une spirituelle imagination 30 nouveaux culs-de-lampe. Moreau a en outre interprété 3 nouvelles vignettes d'en tête de Cochin, une pour chacune des trois races royales, Mérovingiens, Carolingiens et Capétiens. Le fleuron de titre gravé par Cochin est repris de l'édition de 1749 tout comme le dernier cul-de-lampe sur les ultimes paroles de Louis XIV ""j'ai trop fait la guerre"", inséré hors texte vis-à-vis de la page 762. Dédié à la reine, l'ouvrage comprend également une vignette d'en tête avec le portrait de la souveraine gravé par Gaucher d'après Jean-Marc Nattier. Parallèlement, Cochin avait prévu une suite de 35 planches in-4°, dont il n'a dessiné que 31 - y compris le portrait en frontispice de l'auteur. Publiées séparément en souscription et portant les indications de tome et de page, elles étaient destinées à être reliées avec cette édition de 1768. Mais disposant d'une page de titre spécifique, présente dans notre exemplaire, elles ont également été conservées ensemble comme un recueil autonome. Les compositions de Cochin sont interprétées en taille-douce pour la plupart par Benoît-Louis Prévost, et quelques unes par Jacques Aliamet, Jean-François Rousseau, Jean-Baptiste Patas, Jean-Baptiste Tilliard, Pierre-Antoine Martini et Robert Delaunay ainsi que Jean-Louis Delignon. Entourée d'une bordure décorative, chacune des planches met en scène un roi de France représenté dans une scène allégorique synthétisant les temps forts de son règne. Le profil du souverain en médaillon s'inscrit dans la partie supérieure de l'encadrement, tandis que sous l'image, quatre lignes gravées sur une tablette résument l'action. Les 12 premières estampes parurent en 1768, 8 furent livrées en 1772, et 6 en 1780. À la mort de Cochin, en 1790, 4 étaient encore inachevées. Jaques Couché racheta alors les cuivres, fit terminer les gravures de Cochin et commanda à Charles Monnet les 4 derniers dessins de la série, de Henri III à Louis XIV. Très bel exemplaire en maroquin bleu de Bradel. La présence des dernières gravures à la gloire de Bourbons suggèrerait sa réalisation entre 1790 et 1792. Des bibliothèques Henry Labouchère et Rudolf Gutmann avec ex-libris. H. Cohen, Livres à gravures du XVIIIe siècle, 482. - C. Michel, Charles-Nicolas Cochin et le livre illustré au XVIIIe siècle, Genève, 1987, n°138 - E. Bocher, Les gravures françaises du XVIIIe siècle, […]. Fascicule 6 Jean-Michel Moreau le Jeune, Paris, 1882, n° 800-832."‎