Reference : CLL-839
"Vigoureux plaidoyer en faveur de la liberté de la presse à la veille du vote de la ""loi scélérate"" du 9 septembre 1835. Cette lettre est adressée à Eugène Janvier (1800-1852), homme politique français, proche partisan de Guizot. Après l'attentat raté de Fieschi (28 juillet 1835) contre Louis-Philippe, dont il attribue la responsabilité à la presse - les journaux de Philippon sont particulièrement visés - , le gouvernement fait voter à son encontre des lois très restrictives. Elles interdisent de fait la satire politique. Tocqueville rentre juste de son second voyage en Angleterre durant lequel il a constaté avec effroi les conditions de vie des ouvriers de Manchester. ""Quoique je doive vous revoir dans très peu de jours, mon cher Janvier, je ne puis résister au désir de vous écrire pour vous faire part de la satisfaction que j’ai éprouvée hier en débarquant en France. Ma première demande, comme vous pouvez croire, a été des journaux. […]"" Il développe une attaque contre Guizot qui vient de prononcer un violent discours contre la presse : ""Je vous avoue qu’en revanche, j’ai été peu édifié de la manière dont a parlé Mr Guizot […]. Sa métaphisique [sic] politique tendant à prouver que la peur entrait pour un élément indispensable dans la moralité humaine m’a causé un dégoût que je ne saurais dissimuler. […] La liberté de la presse peut être considérée sous certains rapports comme une religion. Il n’y a qu’une manière de tuer une religion, c’est de faire disparaître d’un seul coup toutes ses statues, comme on l’a fait au Japon pour le christianisme. […] Je viens dans ce moment d’un pays [l'Angleterre] où j’ai été forcé d’entendre de dures vérités sur la France et malheureusement de les entendre sans y répondre. Je voudrais que les prétendus amis de la liberté raisonnable qui présentent les lois nouvelles puissent écouter ce qu’on dit d’eux de l’autre côté du détroit; non pas les radicaux, non pas les whigs mais les tories eux-mêmes, eux qu’on appellent [sic] les ennemis de la liberté en Angleterre. Il n’y a qu’un cri sur les mesures que le gouvernement français vient de proposer et qui, je n’en doute pas, seront très docilement adoptées par les chambres. […] Les attributions de la chambre des pairs excitent sur tous les plus vives clameurs. Les Anglais comparent hautement cette institution nouvelle à leur fameuse chambre étoilée et je pense en effet qu’il existe plus d’analogie entre ces deux choses qu’entre la Révolution de 1688 et celle de 1830 que Mr Guizot trouvait si semblables."""
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