‎"VIDAL, François;"‎
‎Vivre en travaillant ! Projets, voies et moyens de réformes sociales.‎

‎Paris, Capelle, 1848 In-12 de 324 pp., demi-veau lavallière, dos à nerfs orné de filets dorés, titre doré, tranches mouchetées (reliure début du XXe siècle).‎

Reference : CLL-832

‎"Édition originale. Avocat François Vidal (1812-1872) est d'abord influencé par le saint-simonisme et le fouriérisme. Participant du mouvement dit des socialistes fraternitaires, il diffuse ses idées à travers plusieurs journaux, dont la Revue indépendante de George Sand, Leroux et Viardot. En 1846, il publie un essai politique remarqué, De la répartition des richesses ou de la justice distributive en économie sociale, ouvrage contenant l’examen critique des théories exposées soit par les économistes, soit par les socialistes. Après la révolution de 1848, proche de Louis Blanc, il est nommé secrétaire générale de la Commission du Luxembourg (voir ZZZ), aux cotés de Constantin Pecqueur. La même année, juste après les journées de juin qui voient l'écrasement du soulèvement ouvrier, il fait paraître Vivre en travaillant ! qui synthétise une partie des propositions faites par la Commission désormais dissoute pour instaurer une société plus juste. Pour Vidal, il est nécessaire d'instituer un droit au travail impliquant une nouvelle organisation de la société avec des transformations économiques en profondeur. À côté d'ateliers permanents de productions - les ateliers sociaux -, ce partisan d'un interventionnisme étatique envisage la fondation de colonies agricoles, ou le rachat de certaines industries par l'État. Le publiciste socialiste entend également réformer le commerce, diminuant des frais par la suppression des rouages inutiles, et abaissant les droits de douanes. Il suggère parallèlement de financer l'économie en développant le crédit, notamment par la création de banques nationales, de banques agricoles. Il envisage le rachat de la dette publique, des canaux, ou encore des chemins de fer. Enfin, Vidal propose la création ""d'hôtels économiques"" divisés en appartements pour les familles ouvrières, c'est-dire des logements bon marchés avec services : bains, buanderies, écoles, crèches, etc. ""Le temps est proche où l'intervention de l'État, réclamée depuis vingt ans par les socialistes, […] ; sera invoquée à grands cris, implorée comme une faveur, comme une grâce par la propriété, par l'agriculture, par l'industrie, par le commerce, par la banque et par le capital, par les économistes libéraux eux-mêmes ! […] Ah ! nous verrons à l'œuvre les architectes et les maçons de la politique, les docteurs de l'économie libérale qui prétendent guérir la gangrène avec des cataplasmes, et tous ces philanthropes aux bons désirs qui comptent sur le baume de la charité privée pour cicatriser les blessures les plus profondes !"" Bon exemplaire. Quelques rousseurs éparses. De la bibliothèque Jean Azaïs (1886-1959) avec ex-libris."‎