Paris, de L'Imprimerie du Comte de Paradès, L'an 178* [1783] In-12 de 42 pp., demi-maroquin rouge, dos à nerfs orné de filets dorés et à froid et de fleurons dorés, titre doré, tête rouge, non rogné (reliure de la seconde moitié du XIXe siècle).
Reference : CLL-705
"Très rare édition originale de ce ""Libelle contre toute la cour"" et singulièrement contre Marie-Antoinette. Comme le précise Manuel dans La Police de Paris dévoilée, ""Toute l'édition ou à peu-près"" fut saisie avant sa mise en vente, placée à la Bastille et, sur décision du lieutenant de police Lenoir, du 13 mai 1783, envoyée au pilon. Selon les codes rhétoriques en vigueur au XVIIIe siècle, ce pamphlet se présente comme des papiers personnels anonymes, trouvés au Palais-Royal. Il contient deux lettres, la première adressée à l'académicien La Harpe, et la seconde à ""Milady St…"". Dans la première partie, sous couvert de disculper la Reine des ""sottises que la méchanceté publie à Paris"" contre elle, l'auteur de ces prétendues missives énumère complaisamment tous ces calomnies diffamatoires. Parmi les premiers libelles prérévolutionnaires dirigés contre Marie-Antoinette - il est daté du 13 juin 1779 -, le Porte-Feuille d'un talon rouge rassemble les principales accusations qui la vise dont sa conduite scandaleuse, le détail de ses favorites et sa supposée liaison avec Madame de Polignac. Dans la seconde partie du Portefeuille, sont également visés plusieurs hauts personnages de la Cour : Maurepas, le duc de Chartres - futur Philippe-Égalité -, ou le comte d'Artois, frère du Roi. De l'Imprimerie du Comte de Paradès Malgré plusieurs propositions d'attribution, l'auteur du Porte-Feuille d'un talon rouge demeure aujourd'hui encore anonyme. Le nom du Comte de Paradès qui apparaît au titre évoque un aventurier, fils d'un pâtissier de Phalsbourg, se prétendant descendant d'un Grand d'Espagne, espion et chevalier d'industrie au service de la France, embastillé entre 1780 et 1781. Il n'est mentionné qu'à titre ""publicitaire"", sans avoir part à l'ouvrage. The ""popular"" images of the queen, had their origin in the court, not in the streets (Lynn Hunt, The many bodies of Marie-Antoinette, 2003) Les premières pages du Porte-Feuille sont particulièrement célèbres, puisque y est décrit avec précision le mécanisme de création et de diffusion des libelles à la fin de l'Ancien Régime : ""Un lâche Courtisan les ourdit dans les ténèbres ; un autre Courtisan les met en Vers & en Couplets ; & par le Ministère de la Valetaille les fait passer jusqu'aux halles & aux marchés aux herbes. Des halles elles sont portées chés l'artisan, qui a son tour les rapporte chés les Seigneurs qui les ont forgés […]"". Tourneux signale des exemplaires aux ventes Chaponay (1863) et L. Potier (1870), ainsi qu'à celle du relieur Capé ""où il s'en retrouva jusqu'à 21 exemplaires en feuilles qui, achetés par un libraire du quai des Grands Augustins et reliés par ses soins, sont peu à peu entrés dans la circulation"". Très bel exemplaire. Ex-libris Jules Couët, bibliothécaire-archiviste de la Comédie française. Ses livres furent dispersés à travers 10 ventes entre 1936 et 1939. Gay, Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour, aux femmes et au mariage, III, 821 - Pascal Pia, Les Livres de l'enfer, 1166. - P. Jammes, Le Bûcher bibliographique, n° 462. - M. Tourneux, Marie-Antoinette devant l'Histoire, n° 69."
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