4 feuillet rédigés à l'encre noire, au recto seul, de 315 x 210mm, bien établis dans une reliure de demi-maroquin prune à coins, dos lisse, titre doré en long, étui bordé (Semet & Plumelle).
Reference : CLL-456
"Le manuscrit est celui, complet, de l'article de 1898 qui plus tard sera intégré, avec de nombreux changements, au livre Le Quartier Notre-Dame (1905, illustrations de C. Jouas). Il s'agit du dernier état avant l'éventuelle mise au propre pour remise, état qui offre le double avantage de présenter à la fois le texte définitif donné à L'Echo de Paris et, en creux, un état antérieur à travers les mots biffés ou ajoutés. Deux écrivains pour une Tour: rencontre au sommet. L'auteur retrace dans son article les pas de Balzac qui dans Madame de la Chanterie (1er épisode de L'Envers de l'histoire contemporaine, 1848) avait décrit le même quartier, et la Tour de Dagobert en particulier - ""Selon les traditions, elle aurait été le logis du fameux chanoine Fulbert, l'oncle d'Héloïse"" y avance le prêtre qui guide le héros Godefroid- dont nul ne doute, comme le dit ici Huysmans, qu'il est ""peu probable que ce roi y ait habité et qu'elle ait même été construite sous son règne"". À la tour, incorporée dans le bâti d'une maison au 18 de la rue Chanoinesse, se joignait un ""escalier en vrille dont la tige de chêne s'élance d'un jet, en tournoyant sur elle-même"" dont le stylesuggérait une origine plus récente, XVe ou XVIe siècle. Plusieurs historiens de Paris à la fin du XIXe siècle ont hasardé des hypothèses différentes quant à la fonction première de la tour qui pourrait avoir été… un phare, attaché au premier port de Paris et tenu par l'antique confrérie des Nautes. Journalisme et littérature, la frontière abolie. Réaliste un jour, réaliste toujours, Huysmans, si sensible par ailleurs à l'empreinte de la spiritualité et de la religion sur la matière façonnée par l'Histoire, fait dans son texte la part belle aux trivialités de la vie moderne, ce ""monument le plus étrange de tous"" qu'était la Tour de Dagobert se trouvant alors cerné, voir imprégné de tout un quotidien plus ou moins sordide, qu'il décrit: un ""Paris inconnu gît là, […] ""c'est, entre ciel et terre, une Cour des Miracles et cela tient de l'échafaudage des peintres en bâtiment et de la maringote des forains."" Un chant du cygne? À la différence de l'ouvrage plus ancien de Balzac, l'article de Huysmans, paru la même année que La Bièvre et Saint-Séverin et, surtout, La Cathédrale, s'inscrit dans le contexte de ce que Georges Pillement a dénoncé comme ""la destruction de Paris"" qui se poursuit bien après les travaux du baron Haussmann… Songeons ainsi que la refonte du présent texte pour Le Quartier Notre-Dame - ouvrage dont l'Almanach du bibliophileoffre néanmoins dès 1899 une première esquisse- précèdera de seulement trois ans la démolition pure et simple, en 1908, de la Tour de Dagobert! Joris-Karl Huysmans, mort l'année précédente, n'aura pas vu, du moins en ce monde, disparaître ce très bizarre et très discret voisin du majestueux ""vaisseau de Notre-Dame"" qu'il avait contemplé depuis sa terrasse exiguë et branlante, comparant la cathédrale à un être préhistorique, laissant planer une dernière ombre d'ironie fugitive sur l'aurore de sa conversion. Correspondant au texte intégral de l'article imprimé, le manuscrit a été parfaitement établi en demi-maroquin par Semet et Plumelle. Il témoigne de la longue et fructueuse collaboration de Huysmans avec L'Echo de Paris, qui en 1891 avait publié en feuilleton son chef d'œuvre ""satanique"", Là-bas."
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