‎"VAUBAN, Sébastien Le Prestre, Maréchal de;"‎
‎"Projet d'une Dixme royale. Qui supprimant la Taille, les Aydes, les Doüane d'une Province à l'autre, les Décimes du Clergé, les Affaires extraordinaires; & tous les autres Impôts onereux & non volontaires; Et diminuant le prix du Sel de moitié & plus, produiroit au Roy un Revenu certain et suffisant, sans frais; et sans être à charge à l'un de ses Sujets plus qu'à l'autre, qui s'augmenteroit considérablement par la meilleure Culture des Terres. Par Monsr. le Maréchal de Vauban, Chevalier des Ordes du Roy, Commissaire General des Fortifications, & Gouverneur de la Citadelle de Lille."‎

‎1708 In-12 de XVI, 272pp., basane mouchetée, dos à nerfs orné de caissons de fleurons dorés, tranches mouchetées rouge (reliure de l'époque).‎

Reference : CLL-43

‎"Rare contrefaçon -même si le terme n'est pas tout à fait approprié pour un ouvrage dont l'impression était de toute façon interdite!- parue l'année suivant celle de l'originale in-4. Elle présente 4 tableaux repliés. Décembre 1706, Vauban introduit subrepticement lui-même à Paris, dans son carrosse, deux ballots de feuillets imprimés à Rouen qu'il fait aussitôt relier chez la veuve Fétil, rue Saint-Jacques. À partir de deux autres ballots, c'est en tout 276 exemplaires in-4 qui seront produits et en partie distribués à des amis influents. Deux arrêts du Conseil privé du roi, le 14 février puis le 14 mars 1707, ordonnent la saisie et destruction de tous les exemplaires de cette œuvre testamentaire, son auteur mourant deux semaines plus tard. Dès lors les contrefaçons se multiplient, imprimées au format in-12: pas moins de sept rien que la première année! Notre édition ressortit d'une sorte de ""chaînon manquant"" entre ces contrefaçons de 1707 et celle marquée ""huitième"" au titre -citée par l'INED- qui paraîtra aussi en 1708, toujours illégale mais revue et assortie de la notice biographique de Fontenelle qui avait rédigé l'éloge funèbre de Vauban. Dans ce livre d'une audace inouïe, Vauban estimant la population française à 19 millions d'habitants (sous-estimation de seulement 10 %) préconise une réforme complète de l'impôt. À partir d'un dénombrement juste des biens de chacun, un impôt unique proportionnel aux revenus et s'appliquant à tous les ordres sans exemptions, la dîme, est substitué aux autres types de prélèvements et notamment à l'injuste taille. ""Le Roi ne vit plus en lui qu'un insensé et un criminel qui attentait à l'autorité de ses ministres, par conséquent à la sienne. Le malheureux Maréchal, porté dans tous les cœurs français, ne put survivre aux bonnes grâces de son maître pour qui il avait tout fait"" (Saint-Simon). Bon exemplaire en reliure de l'époque. I.N.E.D., 4397. - Kress, 2584-2587. - En français dans le texte, n° 134."‎