La Haye, 1746 In-12 de XXIV, 182 pp., (1) f. bl., (2) ff., 128 pp., (1) f. d'errata, maroquin rouge, triple filet gras et maigres doré en encadrement sur les plats, dos lisse orné de caissons de fleurons dorés, pièce de titre de maroquin vert, filet doré sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées (reliure de l'époque).
Reference : CLL-318
"Édition originale de ces œuvres badines du comte de Caylus. Frontispice gravé par Fessard d'après Cochin fils : à l'entrée d'une boutique un homme invite à venir voir des manteaux. ""Cochin a dessiné deux ou trois frontispices pour les œuvres badines de l'amateur dont il s'éloignera et dira tant de mal dans les Mémoires inédits. Peut-être ces dessins ont été peu payés - Il mettait toujours des prix si bas aux ouvrages qu'il faisait faire, qu'à peine les artistes y trouvaient-ils leur nécessaire"" (Christian Michel, Charles-Nicolas Cochin et le livre illustré au XVIIIe siècle, n°60). Réunie autour de Mlle Quinault - ""Nicole"" - et du comte de Caylus - ""Blaise"" -, la Société du bout-du-banc, fut un des cercles littéraires les plus marquants du XVIIIe siècle. Active dans les années 1740, cette société, mêlant beaux esprits et élite nobiliaire - Moncrif, Duclos, Crébillon fils, Piron, Voisenon, d'Argental, Pont-de-Veyle, Mme Geoffrin, Mme du Châtelet, Maurepas, etc. - publia une dizaine de recueils facétieux, composés à plusieurs mains. Parmi ceux-ci, il semble en revanche que Les Manteaux puissent être donnés entièrement à Caylus. La publication de ces ""caprices de société"" ou ""bagatelles"" témoigne d'une volonté manifeste du célèbre antiquaire de dépasser l'usage privé de tels amusements, au sein d'une assemblée restreinte de participants privilégiés, afin de les divulguer auprès du public des salons. À travers une vingtaine de courts textes, Caylus, décline de manière plaisante les multiples acceptions que peut revêtir le vocable prosaïque de ""manteau"". Dans la première partie, il parodie les productions littéraires de son temps - contes et nouvelles, chansons, roman chevalerie ""tiré d'un manuscrit de la Bibliothèque du Roy"" - ; dans la seconde, il joue avec les codes des écrits historiques et scientifiques, faisant montre d'une érudition malicieuse où abondent notamment les références fantasques aux auctoritates. Par leur jeu autour d'une contrainte littéraire imposée, le principe de variations multiples à partir d'un même sujet ou le pastiche de textes scientifiques, Les Manteaux peuvent être lus comme un avant-coureur inattendu des facéties de deux fameux oulipiens : les Exercices de style de Queneau ou le Cantatrix Sopranica L. de Georges Perec ! Très bel exemplaire en maroquin de l'époque. Des bibliothèques Maurice Cohen, monogramme ""MCC"" et devise ""haud immemor"", et Paul-Charles-Théodore Eudel (1837-1911), (OHR, pl. 242, 4), avec ex-libris. Cohen, Guide de l'amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle, 210. - Nicholas Cronk et Kris Peeters, Le comte de Caylus : les arts et les lettres, 2004. - Jacqueline Hellegouarc’h, ""Un atelier littéraire au XVIIIe siècle: la société du bout-du-banc"", Revue d'histoire littéraire de la France, 2004/1 (Vol. 104)."
Librairie Laurent Coulet
Laurent Coulet
166 Boulevard Haussmann
75008 Paris
France
+ 33 (0)1 42 89 51 59
Les prix sont indiqués en euros<br />Nos livres sont garantis complets et en bonne condition sauf mention contraire. Conditions de vente conforme au règlement du SLAM et aux usages de la LILA (ILAB). Port Recommandé en sus ; emballage gratuit. Nous acceptons les cartes de crédit Visa, Mastercard et Amex.