‎MEILHEURAT (Alfred)‎
‎Physiologie du moulinois. Texte par Alfred Meilheurat ; dessins de L. Moretti.‎

‎Moulins, M. Place, (1843). petit in-12, 2ff.n.ch.-IIpp.-106 pages -1f.n.ch.- 5 figures hors-texte. Relié demi-maroquin vert bouteille, dos à nerfs, couverture ornée d'un décor "à la cathédrale" conservée. (Reliure Ateliers Laurenchet).‎

Reference : 35251

‎Édition originale. Elle est ornée de 5 vignettes hors-texte gravées par Andrew, Best et Leloir d'après L. Moretti, quelques petites vignettes dans le texte. Ce petit volume fort prisé des bibliophiles fait partie des célèbres "physiologies", dont la mode fut grande vers 1840-45 (Physiologie du goût, du mariage, etc.). Il n'existe qu'une seule édition ancienne de la "physiologie du Moulinois", mais l'on rencontre deux types de couvertures (celle-ci ou avec une vignette "à la presse typographique"), et des papiers différents. Selon G. Faure, l'éditeur aurait utilisé d'abord pour la couverture des éléments d'ordre typographique avant de pouvoir offrir au public une couverture et un titre ornés d'une véritable gravure sur bois, de style "cathédrale". Il ajoute que tous les bois n'étaient pas terminés lors du dépôt légal, ce qui explique que les exemplaires sont rarement complets de leurs 5 vignettes. Au 2° plat de la couverture figure l'annonce de l'éditeur pour les mémoires d'Alexandrine des Echerolles. (Voir Bull. S.E.B. 1928 p. 158 - Vicaire VI 627). Alfred Meilheurat était moulinois. Dans ce petit volume qui souleva une tempête d'indignation dans la cité bourbonnaise, il trace un portrait sans indulgence de la ville et de ses indigènes. L'une après l'autre, il dépeint chaque catégorie sociale : le moulinois est de mœurs corrompues. Il est jaloux, égoïste, indolent, oisif ; la noblesse est orgueilleuse, vaine et dévote ; les bourgeois sont ennuyeux et oisifs ; le commerce est médiocre car le moulinois manque d'invention et d'activité ; le prolétaire aime "la bouteille et la fillette ; ne le sortez pas de là" ; les moulinoises sont coquettes, curieuses, médisantes et bigotes après la ménopause ; les jeunes gens sont impies, indolents, snobs et sans imagination ; le clergé est brossé, pommadé, musqué, vain, poli, empressé, complimenteur et fat... Meilheurat évoque encore les écoles et le collège ; le couvent ; les clercs ; les gendarmes ; les bals ; le théâtre ; les promenades ; le cours de Bercy. Il existe aussi une "Physiologie du Bourbonnais". - Exemplaire avec les figures sur papier teinté, la 3° (Le Clergé) porte la mention : "Fond du tableau supprimé par la censure" (de Louis-Philippe). Très frais et finement relié.‎