‎TAYLOR (le baron Justin), Charles NODIER et Alphonse de CAILLEUX‎
‎Voyages Pittoresques et Romantiques dans l'Ancienne France. [Tomes 4 & 5] Auvergne. ‎

‎Paris, Firmin Didot, 1829-1833. 2 volumes in-folio, tome I : 2ff.-4pp.-9pp.-143pp.- 142 planches (comprise n° 68 bis, signalée in-texte dans la table) - tome II : 2ff.-143pp.- 113 planches (sur 114). Reliés demi cuir de Russie cerise, coins, dos à larges faux-nerfs frappés d'une frise aux filets et petits fers dorés, caissons jeux de filets dorés, frise en têtes et armes en queues, tomaisons 1 & 2 (partie Auvergne) et 4 & 5 (générale), tranches ébarbées. (Duplanil).‎

Reference : 25668

‎Édition originale & premier tirage. Partie Auvergne seule. Cette publication monumentale inaugure le nouvel intérêt des savants et du public pour les vestiges de leur passé chrétien et pour les sites et paysages remarquables de notre territoire, compilant ainsi le premier catalogue fiable des richesses patrimoniales françaises. Elle marque également l'accession de nos imprimeurs dans la pleine maitrise de la production lithographique. Cette technique récente permit de renouveler le genre du guide de voyage. C'est sans aucun doute le plus beau livre illustré sur la province d'Auvergne, avec "L'ancienne Auvergne et le Velay" de Desrosiers. Le premier volume des "Voyages pittoresques..." paraît en 1820. Consacré à la Normandie, ainsi que le volume suivant, c'est la même Normandie qui clora la série en 1878, avec un vingt-troisième volume (avant une table). Victor Hugo, qui se servit des gravures pour ses descriptions dans Notre-Dame de Paris, s'enthousiasma : "Il ne restera bientôt plus en France d'autre monument national que celui des Voyages pittoresques et romantiques...". Sur l'idée du baron Taylor et le financement d'Alphonse de Cailleux, une équipe de dessinateurs fut constituée dès les années 1810 pour identifier et relever ce que l'on nommera plus tard le patrimoine français. Le baron Taylor fit seul le premier voyage en Normandie. À son retour, il se confia à son ami Charles Nodier qui, séduit, demanda à prêter sa plume. Bien que le nom du romancier apparaisse sur tous les titres, il n'aurait collaboré qu'au texte de La Normandie, Taylor ayant assuré pratiquement seul le reste de l'énorme travail. Les fonds nécessaires furent apportés par Alphonse de Cailleux, véritable propriétaire et éditeur de la publication en association avec le baron Taylor. Mais revenons aux deux volumes de L'Auvergne. Ils sont riches de 256 planches, lithographiées dans l'atelier de Godefroy Engelmann, le maître en la matière, et tirées sur Chine appliqué. Ces compositions sont bien sûr l'œuvre de toute une équipe d'artistes : le baron Taylor lui-même ; Alexandre-Évariste Fragonard (24 contributions) ; Deroy ; Cicéri ; V. Adam ; Tirpenne ; Paul Huet ; Eugène Isabey ; Courtin ; Chapuy ; Jorand ; Jaime ; Daguerre ; Harding ; Dauzats ; Atthalin , Sabatier ; Villeneuve ; Brascassat ; Coignet ; Watelet ; Bichebois ; etc. N'oublions pas les charmantes petites compositions placées en cul-de-lampe de chaque chapitre, elles-aussi lithographiées. - (Béraldi XII, pp. 94-97 - Fonds Français après 1800 VI, pp. 17-18). - Exemplaire fort séduisant, relié à l'époque par un excellent artisan. Il est aux armes d'un membre de la famille de Montesquiou (d'or à deux tourteaux de gueules, l'un sur l'autre, fer proche de celui décrit par l'Armorial O.-H.-R., planche 1131). La planche 130 manque ("Ruines du château de Mozun"). Piqûres et petites rousseurs éparses, accentuées sur le support de quelques planches, sans atteinte au sujet. Quelques serpentes brunies.‎