‎JEHAN-RICTUS.‎
‎Le Cœur populaire. Poèmes, doléances, ballades, plaintes, complaintes, récits, chants de misère et d’amour en langue populaire (1900 - 1913). Portrait par Steinlen.‎

‎Paris, Eugène Rey, Paris, Eugène Rey1914 ; petit in-4, broché, couv. impr. 222 pp., 1 f. de table.ÉDITION ORIGINALE. Recueil entièrement composé dans la langue du peuple de Paris, selon le modèle de la poésie poissarde pratiquée par Vadé dans La Pipe cassée et par les dialogues de Halles répandus par les livrets de colportage. Ici on entend les complaintes des prostituées, des ouvriers, des enfants malheureux, des “p’tits flaupés des p’tits foutus, des monte-en-l’air, la chanson de l’étrangleur (argot d’escarpe), la jasante de la vieille, la berceuse pour un pas-de-chance. Dans ce recueil, la chanteuse Marie Dubas a dégoté sa célèbre Charlotte qui prie Notre-Dame durant la nuit du Réveillon : “Tout chacun n’pens’ qu’à croustiller / Y a plein d’mond’ dans les rôtiss’ries / les épic’mards, les charcut’ries / et ça sent bon l’boudin grillé...” Le volume se clôt avec une litanie des Conseils donnés aux ouvriers. Ce sont des conseils d’hygiène pour remédier à la misère, des préceptes réactionnaires que l’on n’attendait pas de la part d’un chansonnier longtemps proche des anarchistes. Après la guerre de 1914-18, Jehan Rictus renonça définitivement aux convictions révolutionnaires de sa jeunesse au profit de celles proférées par les glapisseurs du journal l’Action française. En 1933, il recevra la légion d’honneur, une décoration qu’il n’arbora pas longtemps. Le 6 novembre de la même année, son coeur populaire a cessé de battre.Exemplaire sur vélin d’Arches, avec le portrait de Steinlen et 5 planches de fac-similés d’autographes de Mallarmé et de Samain brochés après la page de titre. Seuls les exemplaires sur Japon et vélin d’Arches contiennent ces illustrations.ENVOI AUTOGRAPHE de l’auteur : Pour Jules Lemaître, son respectueux et fidèlement reconnaissant Jehan Rictus mars 1914. Joint, une carte de visite indiquant le changement d’adresse du poète : 8 rue Camille-Tahan (rue Cavallotti) 18e arr.Jules Lemaître, célèbre critique de l’époque, membre fondateur de la Ligue e la patrie française (ligue anti-dreyfusarde), sectateur de l’Action française, est mort quelques mois après avoir reçu ce volume, en août 1914.‎

Reference : 46405634

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