Texte adressé à Messieurs Escudier.“S’il est un homme dont la vie entière offre un exemple frappant de ce que peut une volonté aussi énergique qu’éclairée pour atteindre aux buts les plus nobles et les plus élevés, c’est assurément M. Duprez”Lorsqu’en 1849, Gilbert Desprez, le plus grand ténor de son temps, quitte la scène, puis le Conservatoire de Paris où il avait enseigné depuis 1842, il fonde sa propre école de chant dotée d’une salle de concerts dans le 9e arrt. de Paris. Il y forme de nombreux élèves qui feront de grandes carrières.Andryane rend hommage au grand artiste, à ses prouesses vocales et à ses qualités pédagogiques. Il a assisté à la séance inaugurale, avec les prestations de Melle. Monrose (dans l’air de Casta diva “cet écueil où viennent trop souvent échouer les chanteuses novices, voire même les expérimentées”), de Melle. Battu (dans la Cavatine de Sémiramis), de Melle. Marimont... Longue notice sur Melle. Brunet, interprétant la Jeanne d’Arc, opéra inédit [de Gounod]. À cette première séance vocale et dramatique ont également assisté, entre autres célébrités, Rossini, Meyerbeer, Halévy, Auber “qui sanctionnaient, par leur présence, l’école spéciale de chant dont ils savent apprécier, mieux que personne, l’importante utilité”Joint, un autre manuscrit de 8 ff. in-4 (chiffrés 2 à 9) au sujet d’une représentation dans la salle de Duprez, à laquelle il a assisté avec son fils. Après avoir entendu “de beaux talents sans doute, mais cette inspiration entrainante, cette verve contagieuse, mais ce feu sacré que possédaient, ou plutôt par qui les Malibran, les Garcia (...) les Duprez étaient possédés, je ne les ai plus retrouvés”, il a assisté, non sans appréhension, à une version chant et piano de fragments de Rigoletto interprétés par le grand ténor Duprez “sans le prestige des décors et de la mise en scène”. Mais dès le lever du rideau ses doutes se sont dissipés et il fut subjugué comme aux beaux jours de Guillaume Tell et de La Juive. Compte-rendu très détaillé de la prodigieuse interprétation de l’œuvre par le célèbre ténor. Alexandre Andryane (Jouy-le-Comte 1797 - Coye-la-Forêt 1863) est une personnalité passionnante. Aide de camp du général Merlin, il a quitté le service après la chute de Napoléon pour mener une vie de jeune dandy viveur à Paris. En 1820 il gagne Genève pour poursuivre ses études. Là il fait la connaissance du révolutionnaire Buonarroti qui l’introduit dans sa société secrète des Sublimi Maestri Perfetti. En 1822 il rejoint les carbonari en Italie. Arrêté à Milan en 1833 il est condamné à mort en janvier 1824, mais sa peine fut commuée en détention à perpétuité à la forteresse de Spielberg, où il fut le compagnon d’infortune de Silvio Pellico. Il y restera 9 ans, malgré les démarches de sa famille, du général La Fayette, et ne sera libéré qu’en mars 1832. Rentré en France il se fixe dans le château de sa famille à Coye-la-Forêt. À l’instar de Pellico, il publiera ses propres souvenirs de prison au Spielberg en 1837-38. Stendhal a salué les Mémoires d’Andryane au chapitre V de la Chartreuse de Parme, il évoque cette “police de Milan, devenue depuis si célèbre par les aventures de MM. Pellico et Andryane”.
Reference : 46405418
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