Paris, Dentu, Paris, Dentu(1854) ; in-12, demi-percal. grise marbr., fil. dor. (Rel. de l'époque). 2ff., 138 pp.ÉDITION ORIGINALE avec mention factice. C'est le premier livre de l'auteur. Il avait 21 ans: « dans ces Lettres à mon domestique, il n 'y a ni lettres, ni domestique. Ce titre n'est qu'un leurre, un appât. Le style en est inégal, incohérent, gêné dans les entournures, et la philosophie en serait odieuse si elle n'était idiote », avoue le jeune homme dans l'épilogue et conclut: « Nous ne saurions trop engager les pères de famille à laisser leurs enfants dans la plus complète ignorance et à désapprendre à lire eux-mêmes, si possible. Tant qu'il y aura des collèges et des professeurs, des livres et des théâtres, nous désespérerons de l'avenir ». Pour remplir les 3 derniers ff. il donne 3 poèmes. Celui intitulé Spleen a pour épigraphe la prière de Petrus Borel: « Monsieur le Bourreau, je désirerais que vous me guillotinassiez » - Vicaire VII 426. Fils de notaire né à Bordeaux en 1833, Aurélien Scholl fut surnommé « le petit neveu de Chamfort ». Après de bonnes études dans sa ville natale il fut vite attiré à Paris. Dès 1850, âge d'or du journalisme, cette nature ardente et batailleuse s'exprima dans le Corsaire qui comptera parmi les victimes du 2 décembre. On retrouvera sa plume dans Paris, au Mousquetaire de Dumas, à l'Illustration, au Satan qu'il fonda, puis dans la Silhouette où il travailla avec Noriac. Mais c'est au Figaro qu'il déploya sa prodigieuse activité. Ses chroniques pénétrantes, incisives et souvent cruelles lui valurent de nombreux duels, des poursuites judiciaires et des tracasseries de toutes sortes. Le talent de Scholl valait sans doute de s'attacher à des combats plus élevés que ces attaques personnelles mises à la mode par le Figaro. Au lieu de pondre tant de satires il aurait pu se consacrer aux grandes questions politiques et, ce faisant, Scholl aurait rendu des services efficaces à la cause de la liberté. Certains articles du Nain Jaune, du Club, du Jockey et de l'Evénement le prouvent! Outre ses travaux de journaliste Scholl a écrit des romans, un recueil de vers, des pièces de théâtre. « Esprit encyclopédique qui ne croit à rien, se moque de tout mais reussit en tout », écrit Larousse. Scholl mourut à Paris en 1902. Le Petit Bottin des Lettres et des Arts a ainsi défini le personnage : «le dernier journaliste d'esprit qui porte le monocle à gauche ». Maurice Talmeyr lui consacre une longue notice dans ses Souvenirs de Journalisme. Il situe sa naissance et sa jeunesse à La Rochelle. G. Claudin évoque Scholl dans Mes Souvenirs. Les Boulevards de 1840- 70 (pp. 177-178) : « Scholl était tout jeune et très joli garçon. Les belles filles le regardaient avec beaucoup de complaisance. Lui, très myope, ne baissait pas les yeux. L'histoire rapporte qu'il accrocha beaucoup de cœurs au croc de sa moustache. Habitant la même maison que lui, je fus à même de constater que ce bruit était fondé. Scholl a tenu tout ce qu'il promettait: il a écrit une foule de choses charmantes, et a eu autant de bonnes fortunes de pleurs qu'il peut en avoir eu dans ses amours. Scholl est le véritable inventeur de ce qu'on appelle l'Écho de Paris. »
Reference : 46404259
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