Londres,, Londres,1782 ; in-8, broché, couverture bleue muette, entièrement non rogné. (État de parution) VIII pp., 240 pp.ÉDITION ORIGINALE. Baudouin de Guémadeuc, né en Bretagne vers 1734 est mort à Paris en 1817. En 1762 il fut pourvu de la charge de maître des requêtes dont il fut obligé de se démettre à la suite de quelques affaires scandaleuses qui motivèrent une plainte de ses collègues au garde-des-sceaux Hue de Miromesnil. D’après les auteurs de Paris, Versailles et les provinces au XVIIIe s. (1809), cette démission forcée aurait eu pour cause des vols d’argenterie à la table du garde-des-sceaux où Gemadeuc était souvent admis. Le voleur fut convoqué par le ministre qui lui reprocha sa bassesse. Mais le coupable, croyant se tirer d’affaire par une plaisanterie répondit que le garde-des-sceaux lui ayant dit qu’il y aurait toujours un couvert pour lui, il pensait pouvoir se servir. L’aventure s’ébruita dans tout Paris, et le ministre le fit enfermer à Vincennes, puis chez les Cordeliers de Tanlay, où il resta 15 mois. Il a consacré les loisirs de sa captivité à l’étude des sciences, de l’astronomie et adressa plusieurs mémoires à l’Académie, dont l’un sur la nouvelle planète découverte par Herschel. La même année, il écrivit l’Espion dévalisé, un pamphlet que Mirabeau fit imprimer en Suisse (à l’adresse de Londres) et que le libraire Fauche vendit à Neuchâtel, ce qui lui valut de la part du gouvernement prussien quelques désagréments suscités par les plaintes du gouvernement français. Ce sont ces diverses circonstances qui ont fait croire que Mirabeau en était l’auteur. Dessaisi de ses papiers lors de son emprisonnement, Guémadeuc avait composé son livre à l’aide de ses souvenirs. Avant son mariage avec une des filles du fermier-général d’Arlincourt, il demeurait chez son oncle, chanoine de Notre-Dame qui recevait bonne et nombreuse compagnie. C’est avec les anecdotes recueillies dans ces soirées qu’il fit l’Espion dévalisé. Le duc de Choiseul y est fort maltraité, à l’instigation sans doute du duc d’Aiguillon, dont Guémadeuc était la créature. Ce qu’il y a de plus curieux dans ce pamphlet, c’est une notice sur les maîtres des requêtes et les intendants, dans laquelle, scrutant la vie privée de ses confrères, Guémadeuc les peint comme des hommes ineptes et vicieux.- Levot I, 853 - Drujon. Livres à clefs I, 331 - Analecta Biblion II 464-470.Exemplaire à l’état de parution, de la bibliothèque de H-F-C Tann (cachet).
Reference : 46402913
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Londres [Neuchâtel], 1782 In-8 de VII, (1), 240 pp., veau havane marbré, dos lisse orné de pampres dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque).
"Édition originale de ce florilège d'anecdotes lestes et… économiques ! Maître des requêtes, Baudouin de Guémadeuc (1734-1817) doit se démettre de sa charge après avoir été convaincu de vol d'argenterie à la table de Miromesnil. Incarcéré quelque temps à Vincennes, puis une quinzaine de mois au couvent des cordeliers de Tanlay, il en profite pour réunir ces commérages, souvent scabreux, concernant la Cour et la Ville, sur le modèle de L'Espion anglois de Pidansat de Mairobert. On y retrouve divers récits, comme celui, ""célèbre"", du banquier Peixotte ""qui ne hait pas les jolies femmes, mais qui ne les aime que par un certain côté"". Il y est aussi question de Galiani ""cet abbé à lazzi"", de sa ""salacité qui surpasse tout ce qu'on a connu en France en ce genre"", de son catalogue de filles qui n'a rien à envier à celui de Pierre Louÿs, de son singe lubrique, etc. À propos de Diderot, Guémadeuc rapporte un extrait adapté à partir du Salon de 1767, issu de la Correspondance littéraire de Grimm alors inédite : ""Quand nous étions jeune, nous allions au bordel, Buffon, le président de Brosse & moi. […], de Brosse étoit celui qui présentoit la figure la plus imposante ; & son mérite ne laissoit pas de contraster avec sa petite taille , mince & fluette, […] une des nymphes le tourne, & lui dit : cela est beau ; mais où est le cul qui poussera cela ? Quand je vois de même une esquisse de tableau, un plan de tragédie, une entreprise de politique, je me rappelle toujours cette diable de fille, & je dis : cela est beau ; mais où est le cul ?"" Entremêlé de ces analectes poivrés - ou d'un récit de tauromachie en Espagne -, L'Espion dévalisé est aussi un livre d'économie politique (?!) L'auteur y évoque le Système, la ""Guerre des farines"", et dresse l'éloge de Turgot. Le chapitre XIII ""solution de deux problèmes d'économie politique"" est décrit dans la bibliographie de l'I.N.E.D. comme une ""utopie économique"" : les hommes capables de fabriquer artificiellement leurs ressources alimentaires, se multiplient à volonté. ""Ayant peu à faire pour vivre, ils acquéreroient de l'esprit, deviendroient meilleurs moralistes, meilleurs politiques, artistes plus ingénieux"". À la fin du volume, on trouve une ""Notice sur les maîtres des requêtes & intendans"", où Guémadeuc règle quelques compte avec ses ex-collègues. Bel exemplaire. Plusieurs marginalia anciennes à l'encre brune identifient certains personnages nommés seulement par leurs initiales dans le texte. I.N.E.D., 299."
Londres 1782. 2 ouvrages parus anonymement en 1 volume in-8 2 feuillets non chiffrés 5-176pp et 1 feuillet non chiffré III_VII 2-240pp. Pleine basane havane marbrée, dos lisse orné de compartiments dorés, grande pièce de titre rouge, tranches brique, reliure de l'époque. Manque angulaire sur la page 133 et la page 151 du premier texte. Bel exemplaire, les deux ouvrages sont bien complets.
LE CHRONIQUEUR... est attribué par Barbier I, colonne 910 à François Marie Mayeur dit Mayeur de Saint Paul (Paris 1758-1818). Cet acteur et auteur dramatique composa aussi de nombreux vaudevilles, des pantomimes et quelques pamphlets orduriers dont celui-ci. L'ESPION DEVALISE fut longtemps attribué à Mirabeau mais Barbier II, colonne 178 pense plutôt que ce serait Baudouin de Guémadeuc (Bretagne 1734-1817). Cet ancien Maître des Requêtes peu scrupuleux fut emprisonné à Vincennes où il s'occupa en composant cet ouvrage, recueil d'anecdotes scandaleuses.
L'Espion Dévalisé ou Correspondance Secrète et Originale entre l'Empereur Joseph II et le Général d'Alton, depuis décembre 1787 jusqu'à présent. Correspondance Secrète et Originale de l'Empereur Joseph II avec le Général d'Alton ; 1 vol. in-8 br. sous couv. d'attente, sans nom, A Louvain, 1790, 71 pp.
Etat très satisfaisant (mouill. en premiers et derniers feuillets, bon état par ailleurs). Peu courant.Le général Richard d'Alton était un irlandais engagé à l'âge de 18 ans dans l'armée autrichienne. En poste aux Pays-Bas autrichiens, il eut à affronter le soulevement des belges à partir de 1789.
1782 A Londres - 1782 - 1 volume de 12.3x23.3 cm environ, (4) ff. (titre, avertissement, table, errata) - 240 pages - reliure plein veau marbré fauve, dos lisse portant titres dorés, orné de filets horizontaux et fleurons doré, gardes marbrées, tranches jaspées. Edition originale de cet ouvrage satitique attribué quelquefois à tort au comte de Mirabeau, mais dû réellement à Baudoin de Guemadeuc, compagnon de captivité de Mirabeau à Vincennes.
Bon état - Coiffes ébréchées avec début de fente, cuir frotté et craquelé par endroit, bel exemplaire rare.
Londres (Paris) [et] Neuchâtel, sans nom [et] de l'imprimerie de la société typographique, 1782. 2 tomes en un volume in-8 de VIII-240; IV-146-[2] pages, plein veau brun, dos lisse orné de filets et fleurons dorés, tranches rouges. Menus défauts. Tampon bleu au verso de la page de garde, 2 M entrelacés, avec la devise "à tout hasard".
Pourvu des charges de Maître des requêtes en 1762, Guemadeuc fut forcé de se démettre de cet emploi en 1779 suite à quelques fâcheuses aventures, dont la principale est la suivante: le garde-des-sceaux Miroménil fut averti qu'on lui volait très régulièrement des couverts en argent à sa table, il découvrit que le coupable était Gemadeuc. Convoqué à son cabinet, Miroménil lui reprocha sa bassesse. Mais celui-ci se voyant découvert ne se déconcerta point, et croyant se tirer d'affaire par une sotte plaisanterie, répondit que M. le garde-des-sceaux lui ayant annoncé qu'il y aurait toujours un couvert pour lui, il avait cru pouvoir s'en emparer sans indiscrétion. L'aventure fut connu de tout Paris, et Baudouin de Guemadeuc fut enfermé durant 15 mois, sans autre vêtement qu'une culotte et une veste de nankin. Il se consola par la culture des sciences, et plus particulièrement l'astronomie. Plus tard il rédigea L'Espion dévalisé, que Mirabeau fit imprimer en Suisse, et que vendait le libraire Fauche à Neuchâtel, ce qui lui attira quelques problèmes de la part du gouvernement prussien, sur demande de la France. En effet, le duc de Choiseul y est maltraité, mais on y croise également M. de Boulogne, intendant de finances, Mme de Gourdan, fameuse proxénète, le chevalier Turgot, frère du ministre, d'Ambrun, le marquis d'Angivilliers, d'Argenson, le cardinal de Bernis, Diderot, etc.. Drujon, I, 331; Michaud, Bio. Universelle, 66, p. 206. Le second ouvrage fut rapidement interdit, car il est une critique Necker (Mizrim) et donc du gouvernement de Louis XVI. L'auteur y forme des considérations assez audacieuses: liberté de la presse, éradication de la mendicité, réforme du système judiciaire et bien sûr de la fiscalité. Drujon, I, 638; INED, 28, 3521. Ces deux titre sont ici en édition originale.