Paris, Imprimerie de Christophle Lambin, 1669, in-4, [6]-152 pp, bradel de vélin souple moderne, titre manuscrit en long, Rarissime seconde édition augmentée des chapitres sur le prix de l'or et des diamants ainsi que les Raisons contre les chercheurs de la Pierre Philosophale. Important traité sur les perles et les pierres précieuses, leur nature, leur dureté et leur couleur. Il est l'oeuvre de Robert de Berquen (ou Berken), marchand orfèvre à Paris et descendant du célèbre Louis de Berquen (ou Lodewyk van Berken) considéré comme l'inventeur de la taille et du polissage du diamant au moyen d'une meule et de poudre de diamant vers 1479 (ou 1475-1476 selon les sources). L'ouvrage débute sur une série de réflexions de l'auteur relative à l'origine des pierres précieuses, qu'elle soit divine, mythique, géographique ou alchimique. Il en fait de même au sujet des perles, du corail, de l'ambre puis de l'or et de l'argent. Homme pratique et commerçant, il donne plusieurs renseignements sur le prix des perles et pierres précieuses ainsi que les équivalences de mesure de l'or et de l'argent en France et en Europe. Enfin, homme de corporation, il clôt son ouvrage sur un "Advis aux apprentis orfèvres" dans lequel il insiste sur l'importance "à bien portraire", soit bien dessiner et ébaucher des modèles en cire ou terre avant de s'attaquer aux matériaux précieux. Le plus curieux des chapitres est sans doute celui relatif à Nicolas Flamel et l'alchimie. Dans celui-ci, il explique que l'homme était un homme de bonne réputation et qu'il faisait régulièrement les comptes des marchands juifs. Ceux-ci, sur le point d'être exilés hors de France suite à l'ordonnance de Charles VI, lui confièrent les richesses qu'ils ne purent emmener avec eux en attendant des jours meilleurs. Lorsqu'il fut clair que tout retour était impossible, il s'en accapara. Flamel s'enticha par la suite d'alchimie et de Pierre philosophale. Il s'en servit pour justifier sa richesse mal acquise en disant qu'il avait réussi à fabriquer de l'or. L'auteur se désole du ravage que causa cette lubie sur de nobles familles françaises et affirme que les métaux proviennent de la nature et non de l'homme. Il se permet une dernière fantaisie en insérant un sonnet de Ronsard puis un second de sa main intitulé "Sonnet à l'orphèvrerie" dans lequel il place cet art au-dessus des meilleures oeuvres de la peinture ou de la sculpture voire de la nature même. Cet exemplaire comporte d'intéressants commentaires manuscrits du XVIIe siècle. Provenance : Boucheron (mention manuscrite en queue du dos). Brunet, VI, 262; Graesse, I, 348; Sabin, Bibliotheca americana, II, 105; De Bure, La Vallière, I, p. 69. Taches d'encre, pâles mouillures et rousseurs, annotations, taches à la reliure, premier f. de l'épître dédicatoire et portrait de Mademoiselle (comme souvent) manquants. Couverture rigide
Reference : 96701
Bon [6]-152 pp.
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