A Paris, chez l'auteur, Agasse et Maillard, An X [1802], in-8, [2]-268 pp, Basane acajou postérieure, dos lisse et orné de roses dorées, tranches cailloutées bleues, "Je n'écris poins pour ceux qui parcourent les livres nouveaux, presque toujours dans l'intention d'y trouver leurs opinions préconisées; mais pour le petit nombre de ceux qui lisent, qui méditent profondément, qui aiment l'étude de la Nature, et qui sont capables de sacrifier, même leur propre intérêt, pour la connaissance d'une vérité nouvelle" (p.2). Première édition de l'unique contribution de Lamarck à la géologie. Le savant y fait la démonstration d'une progression lente et constante des océans autour du globe : la force géologique de l'eau, qu'il considère comme principal agent du changement sur terre, agit sur le règne minéral et est à l'origine des formations géologiques telles que les montagnes. Cette perception, portée par l'idée d'un environnement aux mutations très lentes, aura un écho retentissant avec la Philosophie zoologique (1809), dans laquelle l'auteur énoncera pour la première fois la théorie de l'évolution. L'ouvrage, qui se rattache au neptunisme, ne trouva pas d'éditeur et fut imprimé aux frais de l'auteur à 1025 exemplaires (Norman). Le projet initial, connu par un manuscrit conservé au Muséum d'histoire naturelle, révèle un ouvrage de physique terrestre qui aurait dû être plus large et généraliste que celui qui fut publié. À la suite d'une carrière militaire éphémère, le chevalier de Lamarck (1744-1829) devient botaniste puis zoologiste. Après avoir participé en 1793, à la transformation du Jardin du Roi en Muséum national d'histoire naturelle, il est nommé à la chaire des Invertébrés, branche moins "noble" de la zoologie. Il en tire cependant un énorme avantage pour ses recherches; non seulement cette partie du vivant représente 80% du règne animal, mais en plus ces animaux se reproduisent rapidement. L'observation des invertébrés lui permet de formuler la théorie de l'évolution et aussi d'aborder l'idée de l'épigénétique. Politicien malhabile, Lamarck amasse tout au long de sa carrière des collections, publie des ouvrages imposants et meurt aveugle, peu reconnu. Il est enterré dans la fosse commune du cimetière Montparnasse et ses os sont aujourd'hui dispersés dans les catacombes. La postérité l' "admirera" et le "vengera"*; Darwin lui-même, après l'avoir discrédité, lui rendra hommage dans la troisième édition de l'Origine des espèces: "He first did the eminent service of arousing attention to the probability of all change in the organic as well as in the inorganic world being the result of law, and not of miraculous interposition" (Darwin, The Origin of Species by Mean od Natural Selection. London, John Murray, 1861, p. XIII). Bon état intérieur. Dos insolé. DSB VII, pp. 589. Norman 1263. Ward & Carozzi 1312. *Selon la formulation prêtée à sa fille, Aménaïde Cornélie, retranscrite sur un bas-relief du socle du monument à Lamarck par Léon Fagel (1908), érigé en son honneur dans les jardins du Muséum par le conservateur néo-lamarckien Edmond Perrier : "La postérité vous admirera / Elle vous vengera, mon père". Couverture rigide
Reference : 93716
Bon [2]-268 pp.
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