Paris, Germer-Baillie?re [impr. E. Martinet], 23 avril 1864, in-4, [16] pp. (pagination de 257 à 272), Broché, sans couverture, Édition originale de ce numéro de la future Revue rose, où sont confrontées les ultimes démonstrations de Pasteur et de Pouchet dans la querelle qui les opposa au sujet de la génération spontanée entre 1859 et 1865. Cette livraison comporte en effet, l'un à la suite de l'autre, la démonstration de Pasteur faite lors des Soirées scientifiques de la Sorbonne le 7 avril 1864, et le cours de Pouchet donné au Muséum d'histoire naturelle de Rouen. Le premier infligea un coup de grâce au second en démontrant devant une "brillante assemblée", composée entre autres d'Alexandre Dumas et George Sand, que la génération spontanée des êtres n'est qu'une "chimère". "(...) faisons la nuit autour de nous, rendons tout obscur, et éclairons seulement ces petits corps, alors nous verrons comme le soir on voit les étoiles" (Pasteur, p. 261). Félix Pouchet (1800-1872), correspondant de l'Institut et fondateur du Muséum d'histoire naturelle de Rouen, défendait l'idée, déjà ancienne, de l'ovulation spontanée des mammifères. En 1859, il publie Hétérogénie, ou Traité de la génération spontanée, dans lequel il reprend à son compte cette théorie. Au même moment, Louis Pasteur (1822-1895) démontrait au contraire la fermentation et la biogenèse. L'Académie des Sciences établit une commission chargée de trancher le débat. Pasteur, qui réalise des expériences avec ses fameux ballons à col de cygne, parvient à démontrer que la contamination microbienne provient de l'air, et non de la génération spontanée à partir de matière inanimée ("Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère", Annales de chimie et de physique, 3e série, vol. 64). De leur côté, les partisans de Pouchet jugent la commission partiale et renoncent à s'y présenter; Pasteur remporte donc le prix en 1862. Face à la contestation, l'Académie constitue une seconde commission le 4 janvier 1864. Le 7 avril, Pasteur présente ainsi à la Sorbonne la démonstration retranscrite ici. Il y conclut : "Non, il n'y a aucune circonstance aujourd'hui connue dans laquelle on puisse affirmer que des êtres microscopiques sont venus au monde sans germe, sans parents semblables à eux. Ceux qui le prétendent ont été le jouet d'illusions, d'expériences mal faites, entachées d'erreurs qu'ils n'ont pas pu apercevoir ou qu'ils n'ont pas su éviter" (p. 265). Pouchet, à Rouen, présente son cours de physiologie sur les générations spontanés; il y soutient que les expériences chimiques de Pasteur rétrogradent la science d'un siècle et invoque les expériences physiologiques qui soutiennent, au contraire, la thèse de l'hétérogénie, en démontrant l'absence de germes dans l'air (les "oeufs atmosphériques"). La commission conclut, le 20 février 1865, en faveur de Pasteur. Ce résultat a eu un impact significatif sur la compréhension de la microbiologie et de la médecine; il est le premier pas de Pasteur vers la formulation de la théorie microbienne des maladies. Pouchet restera quant à lui convaincu de sa théorie, jusqu'à sa mort. Numéro tel que paru, sans couverture et sans attache. Couverture rigide
Reference : 88700
Bon [16] pp. (pagination de 257
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