Albin michel 1929 435 pages in12. 1929. Relié. 435 pages.
Reference : 215396
Bon Etat
Un Autre Monde
M. Emmanuel Arnaiz
07.69.73.87.31
Conformes aux usages de la librairie ancienne.
Paris, 1790-1791. In-8, demi basane très fatiguées. Quelques rousseurs et mouillures claires. 1)- Maury, Jean-Sifrein (1746-1817) Opinion de M. l'abbé Maury, sur l'hôtel des invalides, prononcée dans l'Assemblée nationale, le mecredi 23 mars 1791 Paris : au Bureau de l'Ami du roi, 1791. In-8, 1 feuillet non chiffré et 73 pages. 2)- Clermont-Tonnerre, Stanislas de Opinion de M. Stanislas Clermont-Tonnerre, sur la question des invalides Paris, Imprimerie Nationale, 1791, 12 pages 3)- Estourmel, Louis-Marie d'. Opinion de M. Estourmel, sur le projet de décret concernant l'hôtel des invalides, en la séance du 24 mars 1791[à l'Assemblée nationale] Paris, Imprimerie Nationale, 1791, 1 feuillet non chiffré et 10 pages. 4)- Estourmel, Louis-Marie d' (1744-1823) Opinion sur la garde du roi, par M. Estourmel, prononcée à la séance du 24 août 1791 Paris : Imprimerie Nationale, (1791) In-8, 6 pages. 5)- Boufflers, Stanislas-Jean de (1738-1815). Discours de M. le chevalier de Boufflers, pour la conservation de l'ancien traitement des octogénaires (Paris,) : Imprimerie de Pain, (s. d.) 15 pages. 6)- Observations sur les maux particuliers qui résulteroient de la suppression de l'Hôtel des Invalides. 6 pages. 7)- Projet de décret présenté au nom du Comité militaire, sur les Invalides : avril 1791 ([Reprod.]) / [signé : Alexandre Lameth, Victor Broglie, Rostaing. [et al.][Paris] : Imprimerie Nationale [1791] 7 pages. 8)- L'ami des vétérans de l'armée, ou Examen impartial du deuxième rapport de M. Dubois de Crancé sur les Invalides. vignette page de titre. [Paris] : [s.n.], 179, 2 feuillets non chiffrés et 46 pages. 9)- Lacuée, Jean-Girard (1752-1841) Rapport fait à l'Assemblée nationale, au nom du Comité militaire, relatif aux invalides retirés à l Hôtel ; aux invalides retirés dans les départemens ; aux invalides formant les compagnies détachées ; aux soldes, demi-soldes, récompenses militaires et vétérans, aux gendarmes et grenadiers à cheval retirés, aux officiers à la suite des places, aux veuves et aux enfans des invalides, par M. Lacuée le jeune. [Décembre 1791.] [Texte imprimé] Paris : Imprimerie Nationale, 1791.Un feuillet non chiffré et 25 pages. Pièces imprimées par ordre de l'Assemblée nationale législative. Militaire, n° XI 10)- Lacuée, Jean-Girard (1752-1841) Projet de décret sur les invalides retirés à l'Hôtel, les invalides retirés dans les départements, les invalides formant les compagnies détachées, les soldes, demi-soldes, les récompenses militaires et les vétérans, les gendarmes et grenadiers à cheval retirés, les officiers à la suite des places, les veuves et les enfants des invalides, par M. Lacuée, [Décembre 1791.] [Texte imprimé] Paris : Imprimerie Nationale, 1791 In-8° , 1 feuillet non chiffré et 54 pages. Militaire, n°8 11)- Observations sur les maux particuliers qui résulteroient de la suppression de l'Hôtel des Invalides [signé : Desdeuxfontaines, Villare, Signerolle. [et al.]. 8 pages. 12)- Dubois de Crancé, Edmond-Louis-Alexis (1747-1814) Rapport du Comité militaire, sur le traitement des invalides de l'hôtel, des invalides détachés, des invalides retirés avec pension des soldes et demi-soldes par M. Dubois de Crancé ; impr. par ordre de l'Assemblée nationale Paris : de l'Imprimerie Nationale, 1791 ; 15 pages. 13)- Tournon, Antoine (1754-1794) État historique et critique des petits abus, des grandes pensions et des jolies erreurs de MM. les administrateurs de l'Hôtel des Invalides, petit supplément au Livre rouge, par Ant. Tournon Paris : Desenne, 1790 In-8° , 39 pages. 14)- Projet d'amélioration sur l'Hôtel Royal des Invalides. Pensions à leur accorder selon leurs grades. [Texte imprimé] par un ancien Maréchal des logis de Dragons. 8 pages. 15)- Discours de la députation de 1500 invalides de tout grade, habitants l hôtel, reçue dans la salle de l Assemblée nationale le 2 juillet 1791, le Gouverneur en tête ; Le Discours prononcé par M. Chevalier, Capitaine et Réponse de M. Alexandre de Beauharnois.
Les exemplaires en maroquin sont particulièrement rares puisque RBH, ABPC et le fichier Berès ne recensent en maroquin que l'exemplaire Jacques Bemberg. Paris, Guillaume Desprez, 1756. In-folio de (2) ff., 1 frontispice gravé, xii pp., 103 pp., 107 planches gravées dont 31 sur double page. Maroquin rouge, triple filet doré autour des plats, fleurs de lys dorées aux angles, grandes armoiries impériales russe au centre, dos à nerfs orné de six grandes fleurs de lys, filets or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées, doublures et gardes de moire bleue. Reliure parisienne de l’époque. 420 x 280 mm.
L’exemplaire offert par le roi Louis XV à l’Impératrice de Russie Élisabeth 1ère (1741‑1762). Titre imprimé en rouge et noir, fleurons, vignettes, culs-de-lampe et lettres ornées, gravés par Cochin. Illustration : frontispice avec un portrait de Louis XIV d'après Cazes gravé par Cochin et 107 planches dont 31 imprimées à double page. Elles sont gravées par Cochin, Lucas et Hérissent et d'autres d'après les dessins de Mansart, Pierre Dulin, Robert de Cotte, Maler, Charles de La Fosse, B. Boulogne, Louis de Boullongne, Jean Jouvenet, Nicolas Coypel et divers autres artistes. En 1670, Louis XIV désigna Louvois (1641-1691), Secrétaire d'État à la Guerre depuis 1656, pour la mise à exécution de l'un de ses plus grands projets : la construction d'un hôpital destiné aux blessés de guerre. Le Roi réconcilierait ainsi d'un même geste la France, le peuple démuni des très nombreux blessés et l'armée, ouvrant ainsi la voie à des projets de conquêtes grandioses par un État-nation unifié. Louvois avait réorganisé les armées et les contrôlait d'une main de fer. L'architecte en chef du projet, Libéral Bruant (1635-1697), choisi par Louis XIV et Colbert parmi huit projets, propose pour l'Hôtel des Invalides un plan quadrillé sur le modèle de l'Escurial, motif sur lequel il avait déjà travaillé au cours d'un autre chantier : l'hôpital de la Salpêtrière. Les vocations de ces deux institutions se rejoignent. Elles doivent offrir la charité aux délaissés, supprimer la mendicité et masquer les soldats mutilés de la funeste Guerre de Trente ans que l'on voyait traîner dans Paris. Tandis que le cardinal Mazarin avait souhaité réunir les misérables à la Salpêtrière, les vétérans, auparavant livrés à leur propre sort, seront dorénavant nourris et logés aux Invalides. Depuis l'entrée principale située au nord, on accède à la cour royale. Les bâtiments qui encadrent cette grande place abritent au rez-de-chaussée les réfectoires, tandis qu'au troisième on trouve les manufactures et les ateliers occupent les pensionnaires : une cordonnerie, une tapisserie, mais aussi un atelier de calligraphie et d'enluminure qui se rendra célèbre bientôt. L'ordre s'imposait : tous les invalides devaient participer à la vie de l'institution. Les chambres des soldats, des officiers et des moines étaient réparties dans différents bâtiments. Les plus faibles trouvaient quelques soins et repos dans les infirmeries placées à l'est de la chapelle royale et organisées selon un plan en croix. Des jardins sont plantés de l'autre côté, à l'ouest. Symboliquement, l'église des soldats et la chapelle royale se situent au centre de la composition. Dès 1674, ce gigantesque ensemble occupe, sur la plaine de Grenelle, une superficie de plus de treize hectares. Il comprend une caserne, un couvent, un hôpital, une manufacture, un hospice, une église, une chapelle, et même une boulangerie. À la fin du XVIIe siècle, environ quatre mille personnes vivent à l'hôtel des Invalides. La mort de Colbert permet à Louvois d'écarter le Libéral Bruant et de confier le chantier à son protégé Jules Hardouin-Mansart. Il crée la célèbre chapelle royale et son dôme fameux. Elle forme l'un des édifices les plus complexes et le plus richement décoré du XVIIe siècle français, qui abrite aujourd'hui le tombeau de Napoléon. À l'origine réservée à l'usage exclusif de la famille royale, elle communiquait avec l'église des soldats au nord par le chœur où les offices étaient célébrés. Louis XIV ordonne un programme décoratif tout entier tourné vers la gloire de la nation, de l'armée, de l'Église catholique et de lui-même. L'entrée nord, par exemple, est traitée comme un arc de triomphe, où l'on retrouve en haut la figure du Roi Soleil et Louis XIV prenant les traits d'un empereur sur sa monture. Le plan de la chapelle est centré : une croix grecque s'inscrit dans un carré presque parfait. Tous ces éléments attirent le regard vers le haut pour admirer la coupole - ou dôme - qui coiffe la croisée (point de convergence des travées). Il s'agissait de la plus haute construction de Paris avant l'érection de la tour Eiffel en 1889. Au soir de sa vie, Louis XIV écrit dans son testament que l'hôtel des Invalides est l'œuvre la plus utile de son règne. Il est fier d'avoir réuni, sous un même toit, charité, assistance, gloire des armées et de la Nation : «Entre différents établissements que nous avons faits dans le cours de notre règne, il n'y en a point qui soit plus utile que celui de notre Hôtel royal des Invalides». Les Invalides furent loués dans tout le pays, et même au-delà. Le tsar Pierre le Grand ne manque pas de visiter l'ensemble en 1717 et s'attarde même à table avec les soldats. L'Europe entière construisit des ensembles similaires comme à Chelsea en 1682 (commandité par Charles II), à Pest en 1724, à Vienne en 1727, à Prague en 1728, à Berlin en 1748, à Ulriksdal en 1822, à Runa en 1827, ou encore à Madrid en 1837. L'immense programme décoratif des Invalides ne fut terminé qu'au milieu du XVIIIe siècle. L'hôpital et son église furent en effet ornés de peintures et de sculptures exécutées par les plus grands artistes du temps. C'est cette splendeur d'art que le talentueux graveur Cochin a voulu ici restituer. Gabriel-Louis Calabre Pérau (1700-1767) achève en effet avec sa Description historique de l'hôtel royal des Invalides (1756) les travaux d'édition effectués auparavant par Le Jeune de Boulencourt (Description générale de l'Hostel Royal des Invalides, 1683), Jean-François Félibien des Arvaux (Description de la nouvelle église de l'hostel royal des Invalides, 1706) et Jean-Joseph Granet (Histoire de l'hôtel royal des Invalides, 1736). Pérau écrit dans son Avant-propos : «On avait la vérité historique de l'établissement, la description et les plans tant généraux que particuliers. Mais lorsque la Peinture et la Sculpture eurent orné l'église du dôme de toutes leurs richesses, les amateurs parurent souhaiter que par le secours de la Gravure, on mit les Curieux en état de parcourir & d'examiner dans le silence du cabinet les différents chefs-d'œuvres que les Arts réunis ont répandu de toutes parts dans ce somptueux Monument». Les exemplaires en maroquin sont particulièrement rares puisque RBH, ABPC et le fichier Berès ne recensent en maroquin que l'exemplaire Jacques Bemberg. Le célèbre exemplaire offert par le roi Louis XV à Élisabeth 1ère Impératrice de Russie qui fait entreprendre la construction du palais d'Hiver et du couvent Smolny dans la capitale, qui comptait à l'époque 75 000 habitants et réaménage Peterhof et Tsarskoïé Selo. C'est le fameux style Élisabeth, magnifique et baroque, qui allait donner son empreinte à cette époque brillante. Les bals de la Cour sont renommés dans toute l'Europe. Son règne marque aussi le début de la francophilie et de l'usage de la langue française dans la noblesse qui allait durer jusqu'à la révolution de 1917. Le premier théâtre russe est fondé, beaucoup de pièces traduites du français sont jouées, comme celles de Molière. L’impératrice fait venir de Paris la compagnie dramatique de Charles Sérigny en 1742. Les acteurs français recevaient un contrat de deux à cinq ans. La compagnie demeura seize ans à Saint-Pétersbourg, tandis que d’autres s'installaient. Ce flot ininterrompu durera jusqu'en 1918, notamment au théâtre Michel. Élisabeth donne aussi l'impulsion au renouveau de la musique d'Église, mais pour le reste, il s'agit d'une culture massivement importée dont la greffe demandera encore du temps. L'image de la cour est brillante et francisée, mais il s'agit parfois d'une façade, car les courtisans - comme dans d'autres cours - ne sont pas tous cultivés et préfèrent rivaliser par le luxe de leurs dépenses. Certains possèdent leurs propres troupes de théâtre et leurs orchestres de chambre. D'autres possèdent des bibliothèques immenses et se font construire des palais néoclassiques par des architectes italiens. Les dames de la cour s'habillent comme à Versailles. Bibliographie: Katalog der Ornamentstichsammlung 2513; Millard I 385-387; Cohen de Ricci 788 (fausse collation).
Édition originale in-12 de la « Description des Invalides ». Le merveilleux exemplaire de Madame de Bure, relié en maroquin rouge de l’époque. Paris, J. Quillau, 1706. 2 volumes in-12 de : I/ 1 frontispice, (1) f., 168 pp., 1 plan, (2) ff., (1) f. d’extrait de privilège, 11 pp., 26 pl. dépl. hors-texte, 14 pl. à pleine page; II/ (1) f., 317 pp., (5) pp. Relié en maroquin rouge, filet doré encadrant les plats, dos à nerfs ornés, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrure. Reliure de l'époque. 145 x 77 mm.
Édition originale de format in-12 imprimée dans un grand caractère qui la rend d’une lecture confortable. Brunet, II, 1203 ; Katalog Berlin 2487 ; Morgand et Fatout, 6712 ; Bourgeois & André, Les sources de l’histoire de France, 6765. L’ouvrage donne une description détaillée des Invalides, dont la construction venait d'être achevée. La seconde partie passe en revue les tableaux qui décorent ce monument. « Operetta benissimo stampata con molte diligenti tavole in fine, e comoda, e ristretta per chi voglia esaminare quel belissimo stabilimento. » Cicognara, 4287. Au XVIIe siècle, alors qu'aucune structure n'existait pour abriter les soldats invalides, malgré les souhaits précurseurs de Philippe Auguste et surtout d’Henri IV, Louis XIV décide par l'ordonnance de 1670 et complétée par l'édit d'avril 1674 de faire construire : « un hostel royal pour y loger tous les officiers et soldats tant estropiés que vieux et caduques ». Après rachat d'un terrain sur la plaine de Grenelle par le roi, sur sa cassette personnelle, le marquis de Louvois, ministre de la Guerre est chargé de la réalisation du projet. Libéral Bruant est lui choisi pour en être l'architecte. En octobre 1674, dès la fin des travaux, les premiers invalides, la plupart rescapés de la Guerre de trente ans, rentrent dans leur hôtel. Dans son édit de fondation de l'hôtel des invalides, en 1670, Louis XIV estimait « qu'il était bien raisonnable que ceux qui ont exposé librement leur vie et prodigué leur sang pour la défense et le soutien de notre Monarchie..., jouissent du repos qu'ils ont assuré à nos autres sujets et passent le reste de leurs jours en tranquillité ». La pose de la première pierre a lieu le 30 novembre 1671. En trois ans, Libéral Bruant construit les grands bâtiments qui accueillent aussitôt les invalides (1673), mais l'architecte ne parvient pas à obtenir un projet cohérent pour la construction des deux églises, celle des soldats et l'église royale. Remercié en 1676 par Louvois qui s'occupe de l'hôtel, c'est Jules Hardouin-Mansart qui achève les deux églises qu'il couronne d'un dôme dont la coupole intérieure est peinte par Charles de La Fosse. Il y a plus de trois cents ans, le 28 août 1706, Louis XIV inaugurait l'église royale des Invalides. C'est la dernière visite que le Roi-Soleil fera aux Invalides. Voici ce qu'écrivait Madame de Maintenon à son amie la princesse des Ursins, le lendemain de la visite du roi à l'église royale des Invalides : « Le Roy alla hier aux Invalides, sans autre dessein que de faire plaisir à M. Mansart qui a fini cet ouvrage. Cependant, ce fut un beau spectacle : le Roi suivi de la famille royale et de toute la cour, entrant dans le plus beau lieu du monde au milieu de tous les soldats, une musique mêlée de trompettes et de cimbales, M. le Cardinal de Noailles disant la messe. Je n'ai pas la peine de croire que cela était très beau, car vous croyez bien, madame, que je n'y étais pas ». Tranquillité n'est pas oisiveté : la vie de l'hôtel est parfaitement codifiée, des tâches nombreuses sont confiées aux pensionnaires, des ateliers s'organisent, les relations avec la ville sont encadrées. Sous le règne de Louis XIV, le succès de l'hôtel s'affirme, près de six mille invalides seront admis entre 1676 et 1690. Pour les soigner, l'infirmerie qui emploie des médecins et chirurgiens prestigieux préfigure le premier hôpital moderne où les règles d'hygiène sont rigoureuses, la recherche clinique active. Ainsi se définissent d'emblée les missions dont l'institution est aujourd'hui héritière après plus de trois siècles d'existence. Cet hôtel, où la vie spirituelle occupe une part importante, s'enrichit en 1678 par la construction de l'église des soldats, devenue Saint-Louis, puis par celle du dôme, ou église royale, œuvre de Jules-Hardouin Mansart, en 1706. Le présent ouvrage est orné d’un frontispice, d’un plan et de 40 planches dont 26 dépliantes. Superbe et précieux exemplaire conservé dans son élégant maroquin rouge de l’époque. Il provient de la bibliothèque formée à partir de 1780 par Mme de Bure, l'épouse du libraire et bibliophile Guillaume de Bure (1732-5782), le rédacteur du catalogue du duc de La Vallière (1783). Femme de goût et d'esprit connaissant parfaitement bien l'espagnol, elle possédait un cabinet avec des livres précieux dans cette langue. À sa mort, ses livres passèrent chez son fils aîné, Jean-Jacques de Bure (1765-1853). Il porte la mention manuscrite « C[abinet].d[e].m[a].m[ère]. 815 » sur la première garde blanche. Provenance : Mme Guillaume de Bure née Saugrain Jean-Jacques de Bure (Cat. 1853, n°402).
P., Musée de l'Armée, 1975, gr. in-8°, 600 pp, 61 planches hors texte dont 9 en couleurs, 96 illustrations dans le texte, chronologies, biographies, sources et biblio, index, broché, jaquette illustrée, bon état
"Il est temps encore de rendre compte de l'excellent ouvrage collectif présentant une synthèse de l'histoire des Invalides, dont l'exécution s'est faite sous la direction de R. Baillargeat. Aucun des aspects de cette institution royale devenue temple de la nation n'a été négligé. L'hôtel royal des Invalides, couvent pour vieux soldats, s'il exprime, autant que Versailles, l'esprit d'un siècle et d'une monarchie, s'est en effet survécu en se transformant insensiblement en lieu de Souvenir national. On ne peut qu'énumérer les grandes parties de ce beau livre, à la typographie soignée et à l'illustration très abondante. L'hôtel et son décor : l'étude sur L'architecture est la dernière qu'ait écrite Louis Hautecœur et on y retrouve son habituelle maîtrise dans l'examen du plan de Libéral Bruand, de la décoration externe, de la construction du dôme de Jules-Hardouin Mansart, édifice circulaire héritier d'une longue tradition mais très neuf, très élégant aussi. (...) La seconde partie de l'ouvrage concerne L'institution et elle est aussi neuve que la première. Elle s'ouvre par une synthèse vigoureuse de M. A. Corvisier, Le soldat dans la société, qui corrige les images inexactes laissées par l'historiographie du XIXe siècle. Grâce à l'étude de M. R. Chaboche, Le sort des militaires invalides avant 1674, est éclaircie la situation singulière des oblats (religieux-lais) placés dans les monastères : leur condition se dégrade en même temps que l'état des établissements monastiques eux-mêmes dans les guerres de religion. Divers arrêts du Conseil, de 1578 à 1585, tentent de remédier aux nombreux abus dont les vieux soldats sont généralement victimes. (...) L'Organisation religieuse retient ensuite l'attention des auteurs, R. Baillargeat et A. Belin (...) Le rôle des prêtres et du personnel se précise avec l'étude du colonel de Buttet sur La vie aux Invalides sous le règne de Louis XIV, qui ne cherche pas à dissimuler les réalités d'un hôpital militaire souvent surpeuplé, très disparate par son recrutement, soumis à une discipline rigoureuse. (...) Les riches Annexes qui achèvent le volume — chronologies, biographies, sources, bibliographie — sont pour une bonne part le fruit des recherches de M. Dominique Coq, de même qu'une table très soignée. Somptueuse commémoration d'un tricentenaire, album d'images superbes et souvent inédites, le volume consacré aux Invalides a su échapper aux dangers qui menacent et parfois condamnent ce genre particulier, voué trop souvent à une illustration un peu vaine : la qualité des textes, l'attention scrupuleuse apportée à l'analyse des sources manuscrites, imprimées et iconographiques, promettent à cet ouvrage collectif une vie de très longue durée." (Bruno Neveu, Journal des savants, 1979) — "Malgré la publication en 1913 de la thèse d'Ecole des chartes de Robert Burnand, L'Hôtel royal des Invalides (1670-1789), l'histoire du plus bel ensemble architectural parisien et celle de l'institution hospitalo-militaire qu'il abrita – et qu'il abrite encore partiellement – restaient à écrire. C'est à présent chose faite, grâce à un volumineux ouvrage collectif, abondamment illustré, publié par les soins du Musée de Armée et réalisé sous la direction de R. Baillargeat et du colonel J. Wemaere, assistés de notre confrère D. Coq, ouvrage qui est le prolongement scientifique d'une très belle exposition organisée par ce même musée en 1974. C'est en effet en 1674 que les premiers soldats invalides s'installèrent dans les bâtiments élevés dans la marécageuse plaine de Grenelle, dont la première pierre avait été posée trois ans plus tôt et dont les travaux ne furent définitivement achevés qu'en 1706. (...) La présence de 200 pages d'annexes, venant compléter les différentes contributions publiées dans le volume, fait de ce livre une véritable somme érudite. Outre plusieurs tables et index et différents tableaux chronologiques, outre les notices biographiques d'une centaine d'architectes, peintres, sculpteurs et artistes divers ayant travaillé pour les Invalides, et celles de tous les gouverneurs et commandants de la place, on y trouve une bibliographie recensant plus d'un millier de titres, et surtout un tableau presque exhaustif des sources, présenté avec une rigueur et une exactitude dignes de la plus savante des thèses universitaires. A n'en pas douter, il s'agit là d'une entreprise exemplaire qui, par son ampleur et sa qualité scientifique, constitue un modèle sur lequel devraient s'appuyer tous les travaux semblables à venir." (Michel Pastoureau, Bibliothèque de l'école des chartes, 1978) — "En fondant l’institution des Invalides et en décidant la construction d’un hôtel pour les abriter, Louis XIV entendait concrétiser l’une des grandes pensées de son règne. L’inscription latine qu'on peut lire au frontispice du portail central l’atteste : « Louis le Grand a construit cet édifice en 1675 pour ses soldats par munificence royale et par esprit de prévoyance pour la suite des temps ». Le souverain témoigne ainsi sa pitié et sa magnanimité pour ceux qu’il a entraînés dans tant de guerres et de misères. Héritier de Saint-Louis, le roi très chrétien se doit de pourvoir à l’entretien de ces soldats meurtris et de leur offrir un cadre de vie sociale et spirituelle à la mesure de la grandeur de leurs sacrifices. Trois siècles ont passé depuis que le majestueux hôtel conçu par l’architecte Libéral Bruand s’est élevé dans la plaine de Grenelle, trois siècles de gloire et de fortunes diverses de nos armes. C’est cette histoire inscrite dans la pierre, dans les trophées, dans la multitude de souvenirs enfermés en ce palais, que relate ce prestigieux volume édité par le Musée de l'Armée lui-même logé aux Invalides. L'hôtel est ainsi devenu, pour reprendre les mots de Thierry Maulnier, « le temple de la nation, le lieu presque sacré où elle peut associer dans le même recueillement le souvenir des règnes éclatants, le génie des artistes, les heures dorées des victoires et les souffrances des hommes ». Cette brillante synthèse historique a été réalisée sous la direction de René Baillargeat, par les meilleurs spécialistes de chaque genre : l’architecture, l’urbanisme, la sculpture et la peinture, la société militaire, les uniformes, la vie des Invalides, etc. Des centaines de milliers de visiteurs du monde entier viennent chaque année visiter « l’église du dôme » qui abrite le tombeau où sont enfermées les cendres de Napoléon et « l’église des soldats » où reposent les gouverneurs, les maréchaux Foch et Lyautey. Mais sait-on qu’au quatrième étage de l’hôtel se trouve un musée des plans en reliefs unique au monde... ? Sait-on enfin que l’institution servit de modèle à l'Europe entière ? Des annexes importantes : chronologies, biographies et une abondante bibliographie complètent cet ouvrage. Son érudition ne nuit pas à l’agrément de sa lecture. Sa présentation est rehaussée de 160 illustrations en noir ou en couleurs." (Georges Vincent, Revue de Défense nationale, 1975)
Paris, Le Jeune de Boulencourt, 1683. In-folio (429 x 289 mm). 4 ff. n. ch., 51 pp., 18 planches. Maroquin rouge, encadrement doré sur les plats composé d'une grecque et d'une roulette, dos à nerfs orné, pièce de titre en maroquin olive, double filet doré sur les coupes, roulette sur les chasses (reliure de l'époque).
Édition originale. L'ouvrage comprend 18 planches dépliantes (de 585 à 910 mm dépliées) montées sur onglets. Elles portent le nom du graveur. On dénombre également un frontispice, un en-tête, deux bandeaux, deux lettrines et une vignette de titre. La description de l'Hôtel des Invalides est précédée d'une Épître au roi par Le Jeune de Boulencourt, puis d'une adresse au lecteur, enfin d'une ode à la construction du monument. The plates of this splendid series of engravings were produced by Marot and his colleagues before his death in 1679. The illustrations are important not only for their superb design and execution, but also because they provide a record of lanning of the Invalides, a major late seventeenth century monument to the age of Louis XIV. They are, in effect, the official engravings of both Libéral Bruant's and Jules Hardouin Mansart's designs for the Invalides (M. J. Millard Architectural Collection, vol. 1, pp. 258-259, n°93). Les gravures sont remarquables à double titre: les nombreuses planches décrivent en détail le monument d'un point de vue architectonique; elles explicitent également le contexte d'édification du monument. On notera ainsi la planche B, aux armes de Louis XIV, il s'agit de la vue en perspective de l'Hôtel des Invalides tel qu'il doit être finalisé; la planche S, vue en perspective d'un réfectoire avec les peintures des conquêtes du roi en Franche-Comté qui ornent les murs encadrant la scène du repas servit aux invalides. Le Frontispice est une 'peinture' du vouloir du roi: au premier plan des soldats mutilés, au centre Louis XIV désignant le plan tenu par ses architectes, à ses côtés Louvois, à l'arrière-plan des mouvements de troupes, dans le fond sur la rive droite de la Seine, Paris et le Palais des Tuileries, l'église Notre-Dame de l'Assomption terminée en 1676 et la Porte de la Conférence qui marquait la limite ouest de Paris. La construction de l'Hôtel des Invalides s'inscrit dans le cadre de la politique de réformes générales entreprises par Louis XIV lors de son accession au trône: la suppression de la mendicité et la réorganisation de l'armée, la première d'Europe, l'unification des soldes, la réforme du recrutement, la création de l'Hôtel des Invalides. Après la guerre de dévolution et avant celle de Hollande, le roi, qui ambitionne de renforcer le pouvoir de la France dans le monde, va entreprendre les grandes guerres du règne; il juge alors nécessaire de lutter contre la désertion et d'améliorer la vie des militaires. En 1670, Louis XIV décide ainsi de faire construire un bâtiment susceptible d'abriter ses soldats invalides ou trop âgés pour servir. Il confie le projet à Louvois qui choisit Libéral Bruant comme maître d' uvre. Dès 1674, les premiers invalides s'installent. En 1676, Jules Hardouin-Mansart réalise l'Église Saint-Louis des Invalides, sur les plans de son grand-oncle François Mansart. Le décor est confié aux plus grands artistes du temps: Charles de la Fosse, Jouvenet et Girardon, qui travaillent aussi à Versailles. Elle est inaugurée par le roi en 1706. De la bibliothèque du comte de Lovelace avec son ex-libris. William King-Noel, 1er comte de Lovelace (21 février 1805-29 décembre 1893), noble et scientifique anglais connu sous le nom de William King jusqu'en 1833 et comme Lord King de 1833 à 1838. Très bel exemplaire en maroquin de l'époque. M. J. Millard Architectural Collection, vol. 1, pp. 258-259, n°93; T. Sarmant Les demeures du Soleil, Louis XIV, Louvois et la surintendance des Bâtiments du roi, 2003.