Editions Sedes 2007 208 pages 16x24x1cm. 2007. Broché. 208 pages.
Reference : 100052711
ISBN : 2301000001
Comme neuf
Un Autre Monde
M. Emmanuel Arnaiz
07.69.73.87.31
Conformes aux usages de la librairie ancienne.
Paris, Juven, (1906). Grand in-4, XII pp. puis pp. 13 à 317, (1) f., cartonnage toile de l'éditeur.
Avec 38 planches photographiques hors texte (numérotées 3 à 40 !).
Paris, Furne, 1855. Grand in-8, VII, 571 pp., demi chagrin vert.
Illustré de 11 planches hors texte gravées sur acier et de 6 planches de costumes en couleurs. Sans la carte. Quelques infimes piqûres.
P., Hachette, 1881. In-4, (1) f. 918 pp., demi chagrin tête de nègre à coins, dos à nerfs avec le titre, la tomaison et la date dorés, tête dorée8 cartes en couleurs, 182 cartes dans le texte et 89 vues gravées sur bois. Quelques rousseurs.
Le voyage diplomatique de Foy de La Neuville en Russie en 1689. Superbe exemplaire relié à l’époque en maroquin rouge décoré à la Du Seuil. Paris, Pierre Aubouyn & Charles Clouzier, 1698. In-12 de (8) ff., 225 pp. mal chiffrées 231, (3) pp. Relié en plein maroquin rouge de l’époque à la Du Seuil, dos à nerfs richement orné, roulette dorée sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrure. 162 x 86 mm.
Edition originale de cette très intéressante description de l’empire Russe et de sa population a la fin du XVIIe siècle. Brunet, supp. I, 774 ; Barbier, IV, 201 ; Cordier, Bibliotheca Sinica, 2465 ; Quérard, La France littéraire, 188. « Ce petit volume intéressant et rare a été reproduit l’année suivante en Hollande (La Haye, 1699, in-12) ». (Brunet). « Le ‘Moréri’ de 1759 attribue à tort cet ouvrage à Adrien Baillet. » (Barbier). « L’auteur de cet ouvrage était envoyé du roi de Pologne au tsar Pierre Ier ». (Quérard). De nombreux bibliographes ont tenté de découvrir l'identité de l'auteur de la Relation curieuse de la Moscovie, publiée sous le nom de Foy de la Neuville. Son identification avec Adrien Baillet (1649-1706) est désormais rejetée. La Neuville semble être solidement en place à la Cour de Pologne et sa présence en qualité d'envoyé de la Pologne en Angleterre et en France est attestée. Isabel de Madariaga a consacré une étude détaillée à la découverte de l’identité de cet auteur. Nous allons résumer ici les divers points qu’elle aborde dans sa thèse : Le peu d’informations concernant l’auteur sont comprises dans l’introduction de sa Relation curieuse, dans laquelle il dédie son ouvrage à Louis XIV. Isabel de Madariaga explique tout d’abord qu’il ne peut pas s’agir d’Adrien Baillet, le bibliothécaire de Lamoignon, qui ne s’est jamais rendu en Russie. La mission de La Neuville en Russie eut lieu durant l’été 1689. Au printemps 1689, le Marquis de Béthune apprend que la Suède et Brandebourg ont envoyé des émissaires à Moscou, et il décide à son tour d’envoyer quelqu’un en Russie pour découvrir le but poursuivi par ces représentants. L’émissaire qu’il choisit pour représenter la France est La Neuville, qui s’était déjà rendu en Russie auparavant. Craignant d’être pris pour un espion français, La Neuville suggère alors à Béthune que le roi de Pologne lui fournisse le statut d’envoyé polonais. Le roi de Pologne accepte, et La Neuville voyage donc en tant qu’émissaire polonais. La Neuville quitte Varsovie le 19 juillet 1689, est bien accueilli à Smolensk, puis arrive à Moscou le 20 aout, où on lui fournit aussitôt une maison et un garde. Après 8 jours, La Neuville est reçu par le prince V.V. Golitsyn, le favori de Sofia. Il rend ensuite visite aux émissaires envoyés de Suède et de Brandebourg, et découvre le but de leur visite. Leur rôle était en fait d’éveiller les soupçons de la Russie en lui faisant croire que la Pologne souhaitait conclure une paix séparée avec la Porte ottomane, afin d’attaquer la Prusse ducale. Les informations de La Neuville s’avérèrent beaucoup plus intéressantes pour la Pologne que pour la France. Ne parvenant pas à se faire recevoir par le tsar Pierre Ier, le frère de Sofia, La Neuville quitte Moscou le 18 décembre et arrive à Varsovie le 3 janvier 1690. Il est évident que La Neuville était connu à Paris et qu’il effectuait de fréquents voyages entre Varsovie et la France. La question que l’on peut se poser est de savoir de qui La Neuville était vraiment l’agent. Certains historiens affirment qu’il était un agent français envoyé par Béthune en Russie, mais d’autres pensent qu’il était en fait un « gentilhomme du roi de Pologne ». La Neuville a sans doute dédié le récit de son voyage à Louis XIV, en n’insistant pas sur sa qualité d’émissaire polonais, dans l’espoir d’une promotion. Il semble avoir rédigé son ouvrage durant l’année 1690. La dernière question abordée est celle des sources auxquelles La Neuville a puisé ses informations. C’est une question primordiale dans la mesure où son récit est l’unique source de renseignements concernant les idées de V.V. Golitsyn, et notamment sur son désir présumé d’émanciper les serfs. La Neuville a du obtenir de nombreuses informations auprès du résident polonais, Lyadzinski, qui l’a activement aidé à découvrir ce que l’émissaire de Brandebourg planifiait. La Relation curieuse révèle une combinaison d’observations clairvoyantes, d’informations justes et de nombreux préjugés. Ceux-ci sont sans doute le fruit du sentiment de supériorité occidentale ressenti par l’auteur. En effet, il décrit souvent les russes avec mépris, les traitant de : « cruels, sodomistes, avares, gueux et poltrons ». Pour résumer, La Neuville ne fut jamais un agent français. Il était au service du roi de Pologne, pour lequel il mena diverses missions. On comprend d’ailleurs à la lecture de la Relation curieuse que lors de sa seconde visite en Russie, en 1689, La Neuville servit autant les intérêts polonais que les intérêts français. Pour la France, il découvrit quels étaient les projets des envoyés de Suède et de Brandebourg. Pour la Pologne, il découvrit que l’émissaire de Brandebourg cherchait à persuader la Russie que la Pologne trahissait ses alliés. Toutes ses autres missions furent menées en tant qu’agent du roi de Pologne. Source : Isabel de Madariaga. Who was Foy de la Neuville ? Cahiers du Monde Russe et soviétique. 28/ 1. 1987. Cet ouvrage curieux a contribué à faire connaître la vie russe aux Français pendant le règne de Louis XIV. On y trouve une description de l'empire Russe, les récits des expéditions en Crimée depuis 1687 jusqu’en 1689, les causes des dernières révolutions en Russie, des remarques sur les mœurs et la religion de la population, sur le commerce des fourrures de zibeline, sur la production de caviar, etc. Le Récit d'un Voyage de Spatarus par terre à la Chine occupe les pp. 206 à 231 et relate l'ambassade à Pékin d'un Moldave, Nicolas Spatar Milescu, envoyé par le Tzar Alexis pour étendre l'influence russe en Asie. Superbe exemplaire de toute fraicheur de cette relation de voyage en Russie, relié à l’époque en maroquin rouge à la du Seuil. Aucun exemplaire de cette rare relation n’est passé sur le marché public international ces trente dernières années.
Paris, Amyot, 1843. 4 volumes in-8, 2ff.-XXXIpp.-354pp. - 2ff.-416pp. - 2ff.-470pp. - 2ff.-544pp.- tableau généalogique au tome 3. Demi-basane verte, dos lisses, roulettes dorées. (Reliures de l'époque).
Édition originale. Une seconde édition ainsi qu'une contrefaçon belge ont paru la même année. La Russie en 1839 est le chef-d'œuvre du Marquis de Custine. Entrepris pour plaider personnellement la cause de son ami Ignace Gurowski, ce récit sera une révélation. Devant l'effrayant spectacle de la société russe qui s'offre à son analyse, l'aristocrate dans l'âme qu'est Custine devient une sorte de révolutionnaire "face à la servitude et plus encore à l'effrayant silence où tout un peuple est muré". "Le despotisme n'est jamais si redoutable que lorsqu'il prétend faire du bien, car alors il croit excuser ses actes les plus révoltants par ses intentions !". Les dures réflexions de Custine sur le gouvernement des tsars jalonnent l'ouvrage et vont crescendo. Ce qui le frappe le plus dans "l'âme russe" c'est cette acceptation de la servitude. Il parle de mystique et de volupté de la servitude. Custine justifie et annonce la révolution russe : "nos petits enfants ne verront peut-être pas l'explosion que nous pouvons cependant présager dès aujourd'hui comme inévitable". (Dictionnaire des oeuvres). La conclusion prend le ton pamphlétaire : "Quand votre fils sera mécontent en France, usez de ma recette, dites lui : Allez en Russie". C'est un voyage utile. Quiconque aura bien vu ce pays se trouvera content de vivre partout ailleurs !" - "Je ne crois pas que le suicide y soit commun ; on souffre trop pour se tuer. Singulière disposition de l'Homme ! quand la terreur préside à sa vie, il ne cherche pas la mort ; il sait déjà ce que c'est". La Russie... est aussi un reportage. On y rencontre même le modèle de l'interview : celle qu'il prend au tsar. La Russie lui arrache ce cri : le voyage est un drame. "La découverte progressive des coulisses monstrueuses d'un théâtre charmeur. Enguirlandé de faveurs, de fêtes, de pittoresque, le touriste ébloui se laisse cacher les déportations, la psychiatrie politique, la bureaucratie policière, la misère des populations. La Russie n'est qu'un royaume des façades ivre de knout où l'esclave à genoux rêve la domination du monde... Custine a sans doute mal vu, mais bien deviné. Non content de dénoncer le péril russe, il prévoit la capitulation des médiocraties occidentales". (En Français dans le texte, n° 262). Le livre connut un grand succès en France et fut interdit en Russie. Balzac, qui passait la fin de l'été 1843 à Saint Petersbourg chez Madame Hanska, le lit en cachette et le blâme ouvertement. Il supprimera lâchement la dédicace à Custine qu'il comptait mettre en tête du Colonel Chabert. Le bruit a même couru que le romancier fut sollicité pour écrire une réfutation de La Russie en 1839. Peu à peu on oublia ce texte. En 1930 paraît à Moscou une nouvelle traduction du livre qui condamne le gouvernement des tsars. En 1946, l'U.R.S.S. paraît constituer pour l'Europe une menace semblable à celle de la Russie de 1839 et l'on imprime à Paris des extraits du Voyage. Après la France, l'Amérique s'intéresse à lui. On le relit, on en parle. Diplomates, journalistes et hommes politiques de tous bords s'en font à peu de frais un allié. - Quelques légères éraflures, petite réparation ancienne sur le faux-titre et le titre du tome 1 (dues au relieur ?), pas de rousseurs.