La Rochelle, 15 novembre 1777. 36 pp. in folio relié par un lacet de soie verte.
Reference : 8495
Copie de rapports fait à la demande du ministre de la guerre Montbarrey et remis par l'intendant Meulan Dablois, à la suite de plaintes de 11 militaires renvoyés de l'hôpital militaire sans avoir été guéris. Rapport signé de Charles-François Billotte, commissaire aux Armées, rapportant les dépositions du sr de Viellefont, médecin en chef de l'hôpital et l'étude au cas par cas des soldats concernés (états de service, date d'entrée, diagnostic des maladies, soins apportés etc...).
LAM. Livres Anciens et Modernes.
M. Gilles Hassan
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Chatoyant manuscrit enluminé orné de 6 peintures à pleine page d’une qualité d’exécution remarquable. Paris, vers 1485. Petit in-8 de 150 ff. sur peau de vélin, le premier et le dernier blancs. Exemplaire réglé. Ecriture gothique à l’encre brune, le calendrier en français en encre bleue, rouge et or. Justification du calendrier : 80 x 50 mm, 17 longues lignes, Justification du texte en latin : 81 x 50 mm, 16 longues lignes, écriture textura, ff. 25v et 86v blancs. Veau brun, plats entièrement ornés d’un décor doré, large motif losangé au centre portant un supra-libris, dos à nerfs, tranches dorées, traces de liens. Reliure lyonnaise du milieu du XVIe siècle. 155 x 103 mm.
Chatoyant manuscrit enluminé orné de 6 peintures à pleine page d’une qualité d’exécution remarquable et de coloris chatoyants, témoignant de l’art des artistes enlumineurs français sous le règne de Charles VIII. Le texte : Ff. 1-12v Calendrier en français avec un saint pour chaque jour de l’année à l’encre or, bleue et rouge dérivé de Perdrizet 1933 (présence de Sainte Arragonde le 30 janvier, de Saint Amant le 6 février, de saint Vaast le 8 août). Ff. 13-18v Péricopes des 4 évangiles. Ff. 18v-25 Obsecro te et O Intemerata rédigés au masculin. Ff. 26-86 Heures de la Vierge à l’usage de Paris. Ff. 87-105v Psaumes de la Pénitence suivis avec s. Denis, s. Gervais, s. Prothais et s. Germain. Ff. 106-112v Heures de la Croix et Heures du s. Esprit. Ff. 113-148v Office des morts à l’usage de Paris. Ornementation : l’ornementation comprend 6 grandes miniatures à pleine page de belle facture. F. 13 Saint Jean l’évangéliste sur l’île de Patmos avec l’aigle et un gros rocher derrière lui. F. 26 Annonciation : la Vierge a les mains croisées sur sa poitrine, son livre est déposé derrière elle, l’ange la salue. F. 87 David vainqueur de Goliath dans un beau paysage formé de collines bleues et vertes. F. 106 Crucifixion : la Vierge et Saint-Jean prient à gauche, le centurion et ses soldats sont sur la droite. Le centurion porte une ceinture nouée. Le ciel est rempli de petits points d’or. F. 110 Pentecôte : la scène est construite sur une diagonale. La Vierge prie devant suivie des apôtres. Saint-Jean est à côté d’elle et Saint-Pierre derrière elle. F. 113 Job sur le fumier avec un ami qui porte une ceinture nouée. Superbes bordures sur quatre coté des miniatures avec troncs écotés et un hybride au f. 13, un héron au f. 87, une femme hybride sur fond d’or au f. 110, un hybride aux ff. 26 et 113 sur fond de parchemin compartimenté. Bordures latérales au f. 18v, 22v, en tête des Heures ff. 48v, 60, 65, 68, 71v, 75, 81v. Initiales sur 1 et 2 lignes à fond rouge et bleu lettre en or, initiales sur 3 lignes parisiennes fond d’or lettre en rouleau blanc et rose et fond rouge lettre en rouleau blanc et bleu. Très beau manuscrit en parfait état enluminé par un artiste à plusieurs noms. J. Plummer et J. Lauga le nomment le Maître du Morgan 26 et situent le début de sa carrière à Langres (J. Lauga, Les manuscrits liturgiques dans le diocèse de Langres à la fin du Moyen Age. Les commanditaires et leurs artistes, 2007, Université de Paris IV, direction F. Joubert, vol. 1, p. 273-284, vol. 2, notice 58, p. 577-611, notice 56, p. 541-560). J. Plummer et Fr. Avril lui attribuent le Jeu des échecs moralisés (Paris BnF., Ms. Fr. 2000). Fr. Avril lui donne le nom de Maître du Romuléon du Musée de Cluny d’après les fragments (Cl. 1804 et Cl 1819) de Limoges, Niort Rés. G.2.F. L’artiste s’inspire de modèles germaniques. Ainsi la comparaison de Jésus devant Pilate du Morgan 26 est l’exacte réplique d’une gravure d’Israël van Meckenem reproduite dans le Bartsch ilustrated 493 (fig. 354-355) comme l’a reconnu J. Lauga. Les échecs moralisés portent les armes de Nicolas d’Anjou, petit fils du roi René fils de Jean de Galabre qui meurt en 1473 mais le style évoque plutôt les années 1480 comme le suggére N. Reynaud en 1993 (Les manuscrits à peintures en France 1440-1520, cat. 213). L’auteur propose que le manuscrit laissé en souffrance aurait pu être achevé pour René II de Lorraine. M. Herman propose à la suite de Fr. Avril que le manuscrit ait été offert par Yolande D’Aragon à son fils René II de Lorraine (« Enluminure et commande de manuscrit enluminés », Langres à la Renaissance, cat. expo. 19 mai au 7 oct. 2018 Musée d’Art et d’histoire de Langres, Ars-en-Moselle, Langres 2018, p. 336-340 notice 83). N. Reynaud lui attribue le codex 2538 de Vienne La Guerre des Juifs qui semble avoir été peint pour Louis de Laval ou François de Laval. Le manuscrit a été copié par Pierre Rouche de Langres qui a également travaillé à Paris. I. Delaunay propose de l’identifier à Pierre Garnier peintre au service du roi René de 1476 à 1480 qui vient s’installer à Paris vers 1485 (Echanges artistiques entre livres d’heures manuscrits et imprimés produits à Paris vers 1480-1500, Paris université de Paris, ss. La direction de f. Joubert, thése 2000, t. I, p. 186, t. II, p. 57-60). De plus il s’inspire d’un artiste actif à la cour de Lorraine : Georges Trubert. Il reprend ses cadrages à mi-corps dans plusieurs de ses manuscrits. On retrouve le même rocher derrière saint Jean dans les Heures à l’usage de Langres Pierpont Morgan Library M. 26 et la miniature du même sujet dans Chaumont 34. Des petits points dorés pour éclairer le ciel sont communs à la Piéta de New York. Les visages rosés sont très beaux. L’artiste enlumine d’autres manuscrits parisiens (Paris, BnF. Ms. Latin 13295 et 1423). Le manuscrit a été revêtu au milieu du XVIe siècle d’une élégante reliure décorée de style lyonnais. Provenance : de la bibliothèque Marie//de/Lisle avec supra libris partagé entre les deux plats.
Ce manuscrit doit être très certainement le plus grand en format et sans doute le plus abouti des Heures peintes par le Maître de Jean Charpentier. France, Tours, vers 1485-90. Manuscrit enluminé sur peau de vélin, en latin et en français ; 1 miniature pleine page, 8 grandes miniatures et 21 petites miniatures par le maître de Jean Charpentier. 96 feuillets le dernier blanc, 5 feuillets vierges, manque des feuillets uniques après les feuillets 13 et 17, et 2 feuillets après les feuillets 37 et 43, cahiers principalement de 8 feuillets (sauf i-ii 6 , xiv 2) ; 22 longues lignes à l’encre carbone ; réglures à l’encre rouge ; foliotation au crayon ; cursiva formata ; calendrier en rouge, bleu et noir, titres en en rouge, bouts-de-lignes et initiales sur une et deux lignes d’une conception délicate en or liquide sur des motifs rouge-brun et bleus, 21 petites miniatures avec bords illuminés aux trois-quarts, les miniatures font de 7 à 10 lignes, principalement 8 lignes, deux d’entre elles sont des initiales historiées (feuillets 82 et 87v), les bords peints représentent des motifs de feuilles d’acanthe colorées et des motifs de fleurs et fruits partiellement colorés sur un fond d’or, dont des dragons, des oiseaux, des représentations grotesques ornementales, des créatures hybrides, etc. , 9 miniatures très grandes ou pleine page avec bordure totale encadrant toute la page par des compartiments légèrement arqués, le tout doté généralement d’une grande initiale et de 4 lignes de texte sous la miniature, la première contenant les premiers mots du texte peints dans le cadre inférieur, (en excellent état avec de grandes marges, quelques petites taches inconséquentes et petites taches dans les marges). Grand in-8 relié en maroquin rouge anglais vers 1700, dos à 5 nerfs à compartiments dorés, titre « hores.mss », riche décor à la Duseuil sur les plats, trois encadrements dont deux à la roulette, motif central quadrilobé orné de rinceaux, feuilles et fleurs, le même fer est apposé de moitié au centre de chaque côté du second encadrement, roulette sur les coupes, tranches dorées, gardes de papier marbré, petit manque en coiffe supérieure, coiffe inférieure légèrement fendue, nerfs et coupe frottés, conservé dans une boîte de palissandre probablement anglaise datant de la fin de l’époque victorienne, vers 1870- 80, incrustations en ivoire, sycomore et bois fruitier imitant les reliures à la cathédrale, bordé de velours rouge, fermoir défectueux et étui dans l’ensemble très fragile. 213 x 152 mm. (calendrier: 125 x 80 mm).
[video width="1920" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2024/06/Heures-a-lusage-de-Catherine.mp4"][/video] Véritable livre d’images, dans un état exceptionnel, ce manuscrit doit être très certainement le plus grand en format et sans doute le plus abouti des Heures peintes par le Maître de Jean Charpentier, un proche suiveur du peintre et enlumineur tourangeau Jean Fouquet et proche collaborateur de Jean Bourdichon. Pour un manuscrit relativement court, le livre contient un grand nombre de miniatures, 9 pleine-page et 21 vignettes accompagnées d’un riche décor secondaire. Il est en excellent état et a été créé sur commande probablement pour une femme nommée Catherine, dont le nom apparaît plusieurs fois. Pourrait-il s'agir de Catherine Le Camus, l’épouse de Jean Charpentier, d’où provient le nom de maître à l’artiste ? D’une perfection technique indéniable, les miniatures contenues dans les présentes Heures dites de Catherine Le Camus présentent une palette lumineuse et une utilisation brillante de l’or liquide. Texte : − ff. 1-6v : Calendrier en latin et français − ff. 7r-10: Péricopes évangéliques. − ff. 13-43v : Heures de la Vierge, à l’usage de Rome − ff. 44 : Heures de la Croix − ff.44v-46v : Heures du Saint Esprit − ff. 47-56v : Psaumes pénitentiels suivis des litanies. − ff. 57-80v : Office des morts à l’usage de Rome − ff. 82v-84v : Diverses oraisons : « Deus qui voluisti » et « Obsecro te ». − ff. 87-95v : Suffrages. Iconographie: L’identification de l’artiste s’est faite sur plusieurs décennies, un artiste anonyme a été pour la première fois reconnu par François Avril dans une publication de 1976. En 1982, John Plummer divise un corpus de manuscrits très proche par le style pictural entre deux enlumineurs qu’il dénomme les « Maître du Morgan 96 » et « Maître du Morgan 366 ». En 1993, Nicole Reynaud signale que les manuscrits new-yorkais sont « trop apparentés dans la modestie de leur ambition pour ne pas être issus d’un même atelier qu’il est plus prudent d’étudier comme un ensemble unique », l’œuvre de l’atelier dès lors regroupé autour du « Maître de Jean Charpentier », nom d’emprunt donné à partir d’un livre d’heures exécuté pour Jean Charpentier, notaire et secrétaire du roi de France Charles VIII. Beaucoup des livres d’heures produits étaient à l’usage de Tours mais l’atelier semble avoir travaillé dans une zone plus vaste qui allait de l’Anjou au Poitou en passant par le Comté de la Marche et même Rouen. Le style est caractérisé par une large palette de couleurs avec des ors liquides, du bleu, vert, rouge et mauve ; des personnages aux postures fières, la peau blanche, le front large et des drapés somptueux (voir l’Annonciation). Les compositions trahissent l’influence de Jean Fouquet et la technique se rapproche du Maître d’Adelaïde de Savoie (actif à Angers et Poitiers entre 1450 et 1470). - Liste des miniatures pleine page : – f.13r : Annonciation – f.23v : Nativité – f.26r : Annonce aux bergers – f.29r : Adoration des mages – f.31v : Circoncision – f.24r : Mort de la Vierge – f.44v : Pentecôte – 92r : David et Bethsabée – f.47r : Job sur son fumier recevant ses trois amis. Provenance: ce manuscrit fut réalisé pour une femme appelée Catherine et citée dans les prières figurant sur les feuillets 82 et 88v. Sainte Catherine est également la première Sainte figurant dans les suffrages des feuillets 93-93v. Il serait heureux de rapprocher cette Catherine à la femme de Jean Charpentier, Catherine Le Camus. Elle aurait pu recevoir ce livre en cadeau ou l’aurait commandé après avoir admiré le manuscrit de son mari que notre artiste avait réalisé. Bibliographie: - Avril (François), « Manuscrits à peintures d’origine française à la Bibliothèque nationale de Vienne », Bulletin Monumental, 134 : IV (1976), p. 333-335 et fig. 2 et 3 (329-338). - Plummer, The Last Flowering, French Painting in Manuscripts, 1420-1530, from American Collections, 1982, cat. 59-61, p. 44-46. - Avril et Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520. Quand la peinture était dans les livres, 1993, cat. 158-159, p. 288-290.
De la bibliothèque Eymar de Vesc, évêque de Vence de 1494 à 1507. Bourges, s.d. [vers 1490]. In-8 de (170) ff. sur peau de vélin. 14 grandes miniatures, 10 petites. Quelques frottements aux miniatures. Maroquin brique, important décor de filets et fleurons dorés sur les plats, dos à 5 nerfs orné de filets et fleurons dorés, cadre intérieur de même peau orné de roulettes dorées, contre-gardes et gardes d’étoffe vermillon, tranches dorées. L. Peeters. Boekb. Antw. 174 x 117 mm.
[video width="1920" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2024/09/LDM1.mp4"][/video] Bourges, s.d. [vers 1490]. In-8 de (170) ff. sur peau de vélin. 14 grandes miniatures, 10 petites. Quelques frottements aux miniatures. Maroquin brique, important décor de filets et fleurons dorés sur les plats, dos à 5 nerfs orné de filets et fleurons dorés, cadre intérieur de même peau orné de roulettes dorées, contre-gardes et gardes d’étoffe vermillon, tranches dorées. L. Peeters. Boekb. Antw. 174 x 117 mm. Précieux livre d’heures sur peau de vélin, à belles marges, orné de 24 miniatures attribuées au Maître du Spencer 6 et à Jean de Montluçon. Texte manuscrit en textura à l’encre noire et rouge sur une colonne de 17 (calendrier) et 14 longues lignes par page. Rubriques, petites capitales et bouts-de-lignes en bleu, rouge et noir avec rehauts de jaune. Nombreuses initiales dorées sur fond vieux rouge. Réglures à l’encre parme. Composition : - f. 1 blanc - Calendrier, complet (f. 2r-13v), comprenant notamment saint Guillaume, évêque de Bourges (10 janvier, à l’encre rouge), saint Lunaire, évêque en Bretagne (1er juillet), la translation de saint Martin, évêque de Tours (4 juillet), saint Gilles, abbé (1er septembre), saint Maurille, évêque d’Angers (13 septembre), saint Maurice d’Agaune (21 septembre), saint Hubert, évêque de Liège (4 novembre) - Péricopes des quatre Évangiles (f. 13r-21r) - Heures de la Vierge, à l’usage de Bourges (f. 22r-83v) - « Oratio de beata Maria » : « Salve Regina », « Ave Regina cælorum », « Regina cæli lætare », « Interveniat pro nobis » (f. 83v-85r) - f. 86 blanc - Psaumes de la pénitence, suivis des litanies, avec saint Privat martyr, sainte Lauriane (culte à Bourges), saint Ursin évêque de Bourges, saint Guillaume évêque de Bourges, saint Austrégésile évêque de Bourges, sainte Radegonde reine de France, etc. (f. 87r-108r) - Heures de la Croix puis du Saint-Esprit (f. 109r-116v) - Office des morts, à l’usage de Bourges (117r-151r) - « Obsecro te » (f. 151v-155v) - Suffrages à saint Jean-Baptiste, saint Jean l’Évangéliste, saint Sébastien, sainte Anne, saint Nicolas, saint Claude, saint Roch, sainte Madeleine, sainte Catherine, sainte Marguerite et sainte Barbe (f. 155v-165r) - « Stabat Mater » (f. 165v-168r) - f. 169 et 170 blancs. Notre manuscrit est orné de 14 grandes miniatures cintrées dans des encadrements à décor polychrome de semi-lobes, de bandes, de losanges, d’arabesques, de feuilles et de fleurs, rehaussé d’or: - saint Jean l’Évangéliste sur l’île de Patmos (f. 14r) - l’Annonciation (f. 22r) - la Visitation (f. 43v) - la Nativité (f. 58r) - l’Annonce aux bergers (f. 64v) - l’Adoration des mages (f. 68v) - la Présentation au Temple (f. 72r) - la Fuite en Égypte (f. 75v) - la Sainte Vierge et le Christ (f. 79r) - David en prière (f. 87r) - la Crucifixion (f. 109r) - l’Esprit Saint descendant sur la Vierge et les Apôtres (f. 113r) - Job sur un tas de fumier (f. 117r) - la Vierge et l’Enfant (f. 151v). Il comprend aussi 10 petites miniatures carrées ou rectangulaires insérées dans le texte, représentant des saints et saintes : Luc (f. 16r), Mathieu (f. 18r), Marc (f. 20r), Nicolas (f. 158v), Claude (f. 159r), Roch (f. 160v), Madeleine (f. 161v), Catherine (f. 162v), Marguerite (f. 163r) et Barbe (f. 164r). Les miniatures des feuillets 16r, 18r, 20r, 43v, 58r, 64v, 68v, 72r, 75v, 79r, 151v, 160v, 161v, 162v, 163r et 164r peuvent être attribués au Maître du Spencer 6, actif à Bourges entre 1490 et 1510. Les 8 autres reviennent vraisemblablement à Jean de Montluçon, actif à Bourges à la même période. On sait que le Maître du Spencer 6 et Jean de Montluçon, tous deux influencés par Jean Colombe, l’acheveur des Très Riches Heures du duc de Berry, collaborèrent à plusieurs reprises pour enluminer des livres d’heures (voir notamment le Ms 5141 de la Bibliothèque municipale de Lyon). Reliure de Laurent Peeters, exerçant à Anvers. Provenance : Eymar de Vesc, episcopus[m] de Agata, 1480 (ex-libris manuscrit sur le f. 1r) ; on connaît un Aymar de Vesc, évêque de Vence de 1494 à 1507, à la suite de son frère Jean qui fut évêque de Vence de 1491 à 1494 puis d’Agde [Agata] de 1494 à 1525 ; Gabriel Fiorelli a Salien a Droma (ex-libris manuscrit f. 1r recouvrant un autre ex-libris manuscrit partiellement effacé) ; Jacques Seguhet à Grignan en 1764 (ex-libris manuscrit sur le f. 170v) ; Ernest Périer (annotation ; vente à Bruxelles, 29 mars 1946, n° 519), vendu 24000 Fr. prix fort élevé. Bibliographie : J. Plummer, The last flowering: French Painting in Manuscripts 1420-1530 from American collections, 1982 ; F. Avril et N. Reynaud, Les manuscrits à peinture en France, 1440-1520, 1993, p. 338-346 ; K. Airaksinen-Monier, Vision and devotion in Bourges around 1500 : An Illuminator and His World, 2014.
Manuscrit enluminé sur peau de vélin orné de 6 miniatures. France, Abbeville, vers 1480. In-12 de 82 ff. sur parchemin précédés et suivis d’1 feuillet de garde de parchemin. Complet. 19 longues lignes, f. 14 blanc. Ecriture bâtarde à l’encre brune, texte en latin sur une colonne, réglure à l’encre violette, rubriques en rouge, initiales peintes en alternance rouges ou bleues, grandes initiales peintes argentées ou dorées sur fonds brun rehaussé d’or, 2 miniatures à quart-de-page, sans bordures, 4 grandes miniatures à demi-page avec bordures enluminées. Justification du texte 107 x 73 cm. Reliure de cuir brun, double encadrement de filets à froid sur les plats avec fleurons d’angle, dos à nerfs orné à froid. Gruel. 180 x 127 mm.
Chatoyant manuscrit enluminé de belle qualité, évocateur de la peinture abbevilloise des années 1480. Texte F.1 L’an 26 mars 1724 prière (prière rajoutée au XVIIIe siècle). Ff. 2-13v Calendrier le 22 janvier s. Vinchan dialecte picard, 30 janvier sainte Auldegonde abbesse de Maubeuge, 11aout s. Gérin évêque de Cambrai17 septembre s. Lambert évêque de Liège, 22 septembre s. Meuriche dialecte picard, 31 octobre s. Quentin martyr du Vermandois, 3 novembre s. Hubert évêque de Liège, 1er décembre s. Eloy évêque de Noyon, 14 décembre s. Nicaise évêque de Reims. Ff. 15-15v Péricope de l’évangile selon saint Jean Ff. 16-18v Heures de la Croix, lacune de la Crucifixion entre les ff. 14v-15 Ff. 20-22v Heures du Saint-Esprit, lacune de la Pentecôte entre les ff. 18v-19. Ff. 23-51v Heures de la Vierge Ff. 52-62 Psaume de la pénitence suivi des litanies avec sainte Ursule vierge de Cologne. Ff. 62v-77 Office des morts à 3 lectures usage de Tournai, Thérouanne ou Cambrai. Ff. 77v-82 Suffrage et oraison pour père et mère, pour un homme seul, pour une femme, pour parents et amis, pour tous en général, oraison à sainte Anne Saluta est Maria, devote hymme du benoicte saint Esprit Veni creator, s’ensuilt les VII vers de s. Bernard Illumina oculos meos, suffrages de saint André, doulce orayson à la Vierge Marie Ave regina. F. 82v Notes effacées prière. L’ornementation se compose de 6 grandes miniatures enluminées de belle facture. Chacune de ces miniatures est insérée dans une superbe bordure enluminée (décor floral et végétal, bestiaire, décor en trompe l’œil, armoiries peintes dans la bordure inférieure du fo. 23). Elles présentent toutes les caractéristiques de la peinture abbevilloise des années 1480 : -F. 15 St-Jean l’Evangéliste sur l’île de Patmos avec son symbole. L’aigle tient l’encrier dans son bec. Cadre à colonnes bleues et mur de briques. Joli paysage. -F. 23 Annonciation, avec armoiries dans la marge inférieure. L’ange surprend la Vierge dans sa lecture. Voute céleste reposant sur les colonnes du cadre. Vase avec fleurs de lys séparant l’ange Gabriel de la vierge Marie. -F. 52 David et Bethsabée au bain (repeint au visage de Bethsabée ?). David regarde Bethsabée nue, par la fenêtre. Cadre à colonnes et mur de briques au-dessus. -F. 62v Résurrection de Lazare dans un cimetière. Cadre à colonnes et mur de briques. -F. 79 Sainte Anne Trinitaire : sainte Anne tient la Vierge à l’Enfant dans ses bras. -F. 81 Saint André avec sa Croix. Les bordures d’inspiration ganto-brugeoise sont très soignées et présentent des coqs affrontés au f. 52, des oiseaux et un papillon au f. 14. Ce type de bordures a été importé de Bruges vers 1480-1490 à Amiens par le Maître du livre de prière de Dresde (voir B. Brinckmann, Die flämische Buchmalerei am Ende des Burgunderrechs : der Meister des Dresdener Gebetbuchs und die Miniaturisten seiner Zeit, Turnhout, 1997). Des centaines d’initiales peintes agrémentent chacune des pages du manuscrit. Ce charmant manuscrit à l’usage d’Amiens provient de la production abbevilloise des années 1480. L’Annonciation revient à une autre main aux visages plus doux et plus arrondis. Le reste du manuscrit peut être attribué à une seconde main qui trouve sa place dans l’art picard de la fin du Moyen Age comme l’a décrit Marc Gil dans un article inédit. L’art picard des années 1470-1500 se définit « par le refus de l’illusionnisme flamand pour privilégier des effets avant tout décoratifs, une simplification linéaire des formes et une géométrisation du trait dans un graphisme appuyé » (« Le décor peint de la Chapelle Saint-Eloi (1506) : sa place dans l’art picard de la fin du Moyen Age »). On retrouve ce graphisme appuyé dans le livre d’heures d’Abbeville Bm. Ms. 16. Il existe une thèse consultable à l’université de Lille de Marie-Laure Legrain (Les manuscrits à peinture en Picardie, autour d’Amiens e d’Abbeville, à la fin du Moyen Age (1480-1520), Lille, 2006). Quelques noms de peintres actifs dans les années 1460-1480 ont survécu : Jean Hachette, Colart du bois, Jean Lefebvre, Robert de Hesdinoel. Abbeville abrite les hôtels particuliers de grands seigneurs bourguignons puis français : les seigneurs de Créquy, de Gamaches, de la Gruthuse, de Rubempré, de Monchy, de Rambures, de Melun et de Bonflers. (Marc Gil, « Le contexte de la création à Abbeville et à Amiens (v. 1460-1540) », Saint-Riquier une grande abbaye bénédictine, Paris, 2009, p. 211-234). Séduisant manuscrit enluminé caractéristique de la peinture abbevilloise des années 1480. Provenance : f. 3 note manuscrite « Collignon demeurant à la Saline de dieuze en 1800 », armoiries au f. 23 : d’argent à 3 lions de sable, la langue de gueule, ff. 26v-27 « Ce livre appartient a moy François de Fillelay »
Le journal manuscrit des évènements politiques et militaires, de l’année 1688. S. l. n. d. [Paris, vers 1715]. In-folio de (46) ff., 9 double-page aquarellées. Plein maroquin rouge, dentelle du Louvre encadrant les plats, armes royales frappées or au centre, dos à nerfs richement orné de fleurs-de-lys et étoiles dorées, roulette dorée sur les coupes, roulettes intérieure dorée, tranches dorées. Epidermures. Reliure de l’époque. 445 x 307 mm.
Le journal manuscrit des évènements politiques et militaires, de l’année 1688. Calligraphié avec soin à l’encre noire il retrace avec maints détails très précis les évènements troublés de cette période du règne de Louis XIV durant laquelle la France se trouve en guerre avec la plupart des États voisins. « La révocation de l’édit de Nantes le 18 octobre 1685 venait de soulever la conscience protestante… Le 9 juillet 1686, l’Empereur, l’Espagne, la Suède, la Bavière et les princes du cercle de Franconie forment contre lui la ligue dite d’Augsbourg. Lorsqu’un nouveau conflit l’oppose au pape à propos des “franchises” dont jouissait à Rome, le quartier de l’ambassade de France, il saisit Avignon et le Comtat Venaissin. Il fait occuper Cologne et le Palatinat. C’est dans une atmosphère de véritable haine anti-française que l’on apprend, en Europe, le coup de théâtre qui y modifie profondément les rapports de forces : la révolution anglaise de 1688 qui détrône le Stuart francophile et catholique Jacques II pour le pire ennemi de Louis XIV, Guillaume d’Orange. Les hostilités débutent en septembre 1688 et sont aussitôt marquées par son acte atroce : la dévastation systématique du Palatinat décidée par le roi, à l’instigation de Louvois. » G. Duby, L’âge classique, p. 299. Le traité s’inscrit dans ce contexte et relate les principaux évènements. Le manuscrit est illustré de 9 grands plans et vues sur double-page (570 x 440 mm), finement aquarellés à l’époque, en coloris très frais : Vue et plan de la forteresse de Mongast en Hongrie. – Nouvelles fortifications de la forteresse de Mongast. – L’armée impériale devant Belgrade. – Plan détaillé de la ville, du château et des faubourgs de Belgrade. – Plan de Philisbourg, la ville, l’ouvrage couronné, l’ouvrage à corne. – Situation de la ville et du Château de Manheim. – Plan de Manheim et de ses nouvelles fortifications. – Plan de Frankedal. Y figure aussi en bonne place le plan de la place forte de Ath, édifiée par le maréchal de Vauban et « dont la fortification peut servir de modèle parfait de cet art. » Précieux manuscrit de présent destiné à la maison royale revêtu d’une reliure en maroquin rouge de l’époque, ornée de la dentelle du Louvre et des armes du roi Louis XIV.