A Londres, chez J. de Boffe, sans date (1795). In 8, 143 pp., broché, couverture muette de l’époque.
Reference : 7670
"Edition originale. Ouvrage attribué tantôt à Charles-Alexandre de Calonne, ancien ministre de Louis XVI et animateur de la contre-révolution, tantôt à Joseph de Calonne, son frère, abbé émigré à Londres et dirigeant une fabrique de faux assignats. L'abbé de Calonne était à Londres à cette époque et collaborait au Courrier de Londres. Or, nous dit Barbier, c'est ouvrage est constitué d'articles publiés dans ce même journal (il écrit Courrier de l'Europe, erreur ou lapsus ?). Néanmoins, l'abbé de Calonne ne semble jamais avoir rien publié. Charles-Alexandre de Calonne vivait également à Londres et avait déjà un parcourt politique très riche et de nombreux écrits à son actif. L'ouvrage fut réimprimé en 1796 ce qui suppose que l'ouvrage eut un certain succès. La balance penche, à notre avis, vers ce dernier, écrivain politique et talentueux polémiste dont on peut reconnaître le style dans cet ouvrage. C'est sur les idées elles-mêmes que l'on peut à coup sûr lui attribuer l'ouvrage. Au centre de sa pensée, il y a l'idée que la Révolution était un danger non seulement pour la France elle-même mais pour l'Europe entière. Son engagement aux côtés des princes le ruina. Calonne revient sur l'échec militaire des puissances alliées et montre une certaine amertume devant la désertion des têtes couronnées (pp. 21). Pour lui, les événements récents ne changent rien à la donne politique de l'Europe ; tant qu'il n'y aura pas de gouvernement stable en France - et la constitution est ennemie de la stabilité -, la paix n'est pas possible. Calonne dénonce quatre facteurs de troubles : le mécontentement général, l'inquiétude sur les propriétés, la perplexité sur les finances publiques, le sentiment religieux. La conclusion est que seule une monarchie tempérée peut convenir à la France, un pouvoir royal encadré par les lois. Autant dire, que du côté des princes, les idées de l'ancien serviteur de la monarchie furent accueillies froidement. [Barbier, IV, 631-632. Monglond, III, 629. Martin & Walter, 5835]."
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Londres, J. de Boffe, s.d. (1795) in-8, 143 pp., typographie en petit corps, basane fauve marbrée, dos à nerfs orné de filets dorés, pièces de titre crème et verte, encadrement de simple filet à froid sur les plats, tranches rouges (reliure de l'époque). Mouillures claires angulaires au premier ouvrage.
Édition originale.Ouvrage attribué tantôt à Charles-Alexandre de Calonne, ancien ministre de Louis XVI et animateur de la contre-révolution, tantôt à Joseph de Calonne, son frère, abbé émigré à Londres et dirigeant une fabrique de faux assignats.L'abbé de Calonne était à Londres à cette époque et collaborait au Courrier de Londres. Or, nous dit Barbier, c'est ouvrage est constitué d'articles publiés dans ce même journal. Néanmoins, l'abbé de Calonne ne semble jamais avoir rien publié. Charles-Alexandre de Calonne vivait également à Londres et avait déjà un parcourt politique très riche et de nombreux écrits à son actif. L'ouvrage fut réimprimé en 1796 ce qui suppose qu'il connut un certain succès.La balance penche, à notre avis, vers ce dernier, écrivain politique et talentueux polémiste dont on peut reconnaître le style dans cet ouvrage. C'est sur les idées elles-mêmes que l'on peut à coup sûr lui attribuer l'ouvrage. Au centre de sa pensée, il y a l'idée que la Révolution était un danger non seulement pour la France elle-même mais pour l'Europe entière. Calonne revient sur l'échec militaire des puissances alliées et montre une certaine amertume devant la désertion des têtes couronnées (p. 21). Pour lui, les événements récents ne changent rien à la donne politique de l'Europe ; tant qu'il n'y aura pas de gouvernement stable en France, la paix ne sera pas possible.Barbier, IV, 631-632. Monglond, III, 629. Martin & Walter, 5835.RELIÉ À LA SUITE : [AUGET DE MONTYON (Jean-Baptiste-Robert) :] Rapport fait à Sa Majesté Louis XVIII. Londres, 1796, xij pp., pp. 9-304, avec un saut de chiffrage de 136 à 167, sans manque. Deuxième édition, publiée la même année que l'originale (qui porte l'adresse de Constance). Il s'agit de la réponse donnée par Auget de Montyon au Tableau de l'Europe de Calonne, publié à Londres en 1795, et tournant autour de l'absence de constitution de la France monarchique avant la Révolution. Montyon, qui avait suivi Louis XVIII en émigration, donne une réponse allant dans le sens des idées du comte de Provence. Il faut rappeler que la thèse soutenue dans cet ouvrage était que la monarchie avait vécu sans Constitution depuis son origine. L'exercice quelque peu fastidieux auquel se prête l'auteur consiste donc à démontrer qu'il a bien existé des lois constitutionnelles sous la monarchie. Sa seule concession, qui permet d'ailleurs d'expliquer l'explosion révolutionnaire, c'est que ces lois n'ont pas nécessairement été appliquées par les rois. Le débat illustre bien les discussions qui devaient avoir lieu dans les milieux émigrés sur les causes de la Révolution française. Martin & Walter, 25097. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT