Cognac, Le temps qu'il fait, 1989, 12 x 19, 83 pages cousues sous couverture rempliée illustrée. Traduit du russe et présenté par Véronique Lossky. EDITION ORIGINALE française.
Reference : HCTLITT990717
ISBN : 2969530788
Couverture en partie insolée.
Le Plaisir du Texte
M. Fabrice Sivignon
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France
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1872 Le poète s'excuse de répondre si tard à son invitation et regrette de ne pouvoir l'accepter. ...J'aurais été on ne peut plus heureux de me réunir chez vous à des personnes pour lesquelles j'ai toute admiration et toute sympathie ; mais (...) à mon très grand regret, le déplorable état de ma santé me prive de ce grand plaisir...Poète amoureux de la rime, Théodore de Banville est l'auteur de recueils en vers tels Odes funambulesques (1857) qui fit l'admiration de Sainte-Beuve ou les Exilés (1867). Nous lui devons également des pièces comme Le cousin du roi (1857) et Gringoire (1866) ainsi que l'ouvrage Trente-six ballades joyeuses (1873) dans lesquel il fait revivre à merveille l'esprit de Villon.
Le poète écrit au comédien Péricaud et lui explique quil na pas reçu les places : …Si je puis vous féliciter ce nest que daprès la rumeur publique, car le même malentendu continue ! Je nai nullement reçu mes places pour la première représentation du Cardinal Dubois, dans lequel, à ce quon me dit, vous avez été si remarquable… Il constate que seules les places du théâtre du Château dEau …ségarent en route !... Il constate que …la plupart des théâtres ont maintenant le parti de mettre les coupons sous enveloppe et de les envoyer par la poste, comme une lettre ordinaire, ce qui est certainement le plus sûr. Enfin, (…) pour quils marrivent avec certitude, il est indispensable quils soient adressés à mon domicile, et non ailleurs …Louis Péricaud (1835-1909) comédien, dramaturge, metteur en scène, est lun des administrateurs du Théâtre du Château dEau. Il devient régisseur général du Théâtre de lAmbigu Comique en 1890.
12/04/1865 Le poète accepte de céder ses fonctions au jeune Henri en tant que rédacteur à lArtiste, revue hebdomadaire datant de 1831. Il informe donc son ami …Voici ce dont je jouissais pour et par lArtiste. Javais :1° A lOdéon : Deux Places de Galerie pour chaque première représentation.2° Au théâtre Français : Deux places de Balcon, lune au premier rang, lautre au second rang, pour chaque première représentation.3° A lOpéra, mes entrées obtenues par lartiste et sur une lettre de vous. Plus dans lorigine, un fauteuil dOrchestre à chaque première représentation…En ce qui concerne lOpéra, …Ce fauteuil avait disparu, sans quil me fût possible dobtenir aucune explication à ce sujet… Il le prie donc de lavertir …quand lentrée à lOpéra aura été transportée de mon nom à celui de Henri, parce qualors je pourrai tenter de lobtenir par quelque autre moyen. Je ne puis du tout faire cette démarche avant le transfert, puisque, comme vous le comprenez bien, pour pouvoir demander mes entrées à lOpéra, il faut que je ne les aie plus…
19/10/1863 Le poète est sincèrement touché par les éloges de son ami … tes paroles fraternellement sympathiques mont apporté une véritable joie. Ton jugement est de ceux auxquels je tiens le plus, et personne autant que toi na qualité pour savoir ce quil est possible de mettre de poésie au théâtre. Je ny suis moi quun passant, tandis que tu y as conquis une place solide, autant que cela se peut dans ce temps de lanternes magiques… sans magie ! Jaurai dix occasions de te rendre avec justice et avec bonheur les applaudissements que tu mas donnés. A toi toujours et de tout coeur...
Beau prologue de 80 vers, composé en l'honneur de la réouverture du Théâtre de l'Odéon à Paris :...Quand la chaleur intense vous faisait fuir Paris comme une pénitence, À Trouville, à Deauville où rit le flot amer, / En respirant lair pur et salé de la mer, / Le poète oubliait sa divine folie (...) / Et la Parisienne agile, aux molles poses, / sur la blonde falaise égarait ses bas roses. (...). / Mais après avoir ce loisir, il est temps / Que la Muse renoue à la fin sa ceinture, / Et lOdéon ce soir fait sa réouverture. Oui le gaz se rallume et nous vous revoyons, / Paris, âmes, beautés que dorent les rayons, / Penseurs qui de lesprit subissez les brûlures, / Femmes aux doux yeux clairs, aux belles chevelures, / Car le vieil Odéon vous aime, et vous laimez ! / Ah ! Cest quépris des mots comme de la musique, / Amant de toute ivresse idéale ou physique, / Apte à savourer tout comme à tout concevoir, / Le vrai Parisien de Paris aime à voir / La noble Poésie en sa splendeur première, / Le front ceint de laurier, vivre dans la lumière. / Car la déesse habite en ce clair monument, / Qua toujours protégé son sourire charmant, / Chanteuse aux fiers accents, dont la mère est oiselle, / Bohême au front céleste, elle est ici chez elle. / Mais, dites-vous que veut son caprice jaloux / Et comment cet hiver la courtiserez vous ? / On a dit de tout temps : « Menteur comme un programme ». / Nous nen ferons donc pas. Bouffonerie et Drame, / Alerte comédie au beau rire ingénu, / Tout ce qui vit sera chez nous le bien venu, / Même la tragédie où Roméo soupire, Car jamais ce mot-là na fait peur à Shakespeare ! (...). Tout sujet nous convient où la passion vibre (...). / Cest ici la maison de Molière, du grand / Corneille, de Racine au doux flot murmurant / De Hugo, dont les mers ont des frissons de cuivre, / Et du premier venu, sil aspire à les suivre ! / O Public ! Nos acteurs au pays enchanté / Arrivent, tous remplis de bonne volonté. / Ils seront, sils se peut, charmants, sublimes, drôles, / Imprévus ; en tous cas, ils sauront bien leurs rôles, / Et sefforceront même, à tout événement / De parler sans emphase et naturellement, / Nos actrices remède à tes mélancolies, / Si jen crois la rumeur publique, sont jolies, / (...). Songe, / Que, grâce à ton esprit inventif et subtil, / Tu peux en bel or pur transformer le plomb vil ; / Que lapplaudissement, qui nous berce et nous flatte, / fait de la pauvre étoffe une pourpre écarlate, / Et devient, sans féerie, un talisman pour nous ! / Accepte nos colliers de verre et nos cailloux / Tout comme sils étaient des diamants de lInde, / Et que ton âme soit comme une Rosalinde / Qui lit complaisamment les sonnets dOrlando ! / Mais cest assez parler. Quon agisse. Au rideau !...