Paris, François Huby, 1613. 1 vol. in-4°, veau brun, dos à nerfs sans ornementation avec titre doré, double filet doré sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées. Reliure de la fin du XVIIe siècle restaurée. (2) ff., (1) f. blanc, (1) f., 120 pp., ff. 61 à 78, f. ch. 99, puis 80 à 87, ff. ch. 77 à 94; 62 ff., puis ff. ch. 61 à 76; 12 pp. Signatures : at4 [A-P]4 [q-s]4 t2 +4 [*-***]4 [u-z]4 a2; [a-o]4 p2 Q4 [S-X]4; [A-C]4. Collationné complet. Quelques rousseurs et mouillures à qq. ff, déchirures avec légère perte de texte et taches aux ff. 10 et 11 de la seconde journée, et déchirure sans manque au feuillet 40.
Reference : 27550
Edition originale rare de cette composition littéraire dans le goût des romans de chevalerie, destinée à remettre en scène dans une fiction narrative en prose et en vers le fameux carrousel de 1612 qui avait été donné trois jours durant sur la place Royale (actuelle place des Vosges) à Paris pour fêter le double mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche et de sa soeur Elisabeth avec Philippe IV d'Espagne. Ce gigantesque spectacle rassemblant près de 20,000 cavaliers pavoisés et des centaines de chars décorés avait été donné devant des milliers de spectateurs parisiens médusés. François de Rosset avait inventé le canevas de ces fêtes, assisté de différents poètes en vue de l'époque pour les pièces en vers : Jean de Lingendes, François de Malherbe, Pierre Motin ou encore François Maynard. La performance équestre avait été organisée par Vitry le capitaine des gardes, aidé de Pluvinel. Paul Lacroix donne une analyse assez détaillée de l'ouvrage de Rosset dans le Bulletin du Bibliophile de 1861. Il y explique que ce roman "n'est qu'une froide et languissante allégorie chevaleresque, imaginée pour encadrer les personnages qui avaient paru en costume d'apparat aux fêtes du camp de la place royale". Une relation officielle plus succincte en avait été donnée en mai 1612 par Laugier de Porchères (Le Camp de la Place Royale, Paris, J. Micard et Toussainct du Bray, 1612). P. Lacroix avance l'hypothèse que Rosset qui "avait été le principal organisateur, ne voulut pas laisser à un autre l'honneur et le profit de son travail" et qu'il en avait ainsi conçu le projet de ce roman, rédigé à la hâte et pour lequel il avait obtenu un privilège le 25 juin 1612. L'impression fut confiée à plusieurs imprimeurs, comme en témoigne la composition particulièrement chaotique du recueil. Ses propres vers, ainsi que ceux de Malherbe, Maynard, Motin et quelques autres, étaient naturellement insérés dans le corps du récit. Malgré son côté indigeste, Lacroix reconnaît que cet ouvrage est "un de ceux qu'on peut étudier avec fruit pour connaître les costumes, les armes et les accessoires des fêtes publiques, qui transportaient le théâtre en plein air et représentaient des tableaux et des scènes historiques pendant plusieurs journées consécutives". Cette édition eut deux émissions : une première à l'adresse de la veuve de Pierre Bertrand, à la date de 1612, et une deuxième (François Huby, 1613) : dans cette dernière, seuls les feuillets du premier cahier (titre, dédicace et privilège) ont été recomposés, le reste du volume ayant été laissé en l'état malgré ses nombreuses contradictions de numérotation. Arbour, 6944; Lever, 381; Cioranescu, 60191; Lelong, 26317; Bourgeois & André, 3243; Lachèvre, Poésies libres, 339; P. Lacroix, Bull. du Bibliophile, 1861, p. 232, n°167; Libr. Forgeot, cat. Fêtes & Entrées (2007), n°14.
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