Paris, veuve Mazières, 1728. 1 vol. in-8°, maroquin rouge, dos à nerfs orné de caissons dorés, composés de bandes entrelacées avec petites fleurs de lys au centre, bordure dorée formée de deux roulettes de largeur différente à décor de volutes, encadrant une grande plaque dorée à la fanfare avec fleurons à volutes et feuilles d'acanthe, armes dorées au centre, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées, doublures et hardes de papier gaufré doré à décor floral polychrome. Reliure de l'époque, qq. frottements. Titre-frontispice hors-texte gravé par Scotin, bandeau aux armes de la reine gravé en taille-douce par Scotin et 3 figures hors-texte gravée en taille-douce par Scotin, texte encadré d'un filet noir, lettres blanches, (3) ff., xxxvj-727 pp., (5) pp. Quelques rousseurs.
Reference : 25380
Bel exemplaire relié aux armes de Jean-Joseph Languet de Gergy (1677-1753), évêque de Soissons depuis 1715 et membre de l'Académie Française depuis 1721. Il avait été aumônier de la Dauphine sous Louis XIV. Représentant éminent du parti dévot et anti-janséniste, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont une biographie de Marguerite-Marie Alacoque. Cette reliure est ornée d'une plaque peu commune qui s'inspire des reliures à compartiment et des petits fers du décor « à la fanfare » en vogue à la fin du XVIe siècle. Elle revêt en général des exemplaires destinés à la maison du roi (entre 1715 et 1748) en particulier sur les Offices de la semaine sainte. Marius Michel, La reliure commerciale et industrielle, Paris, 1881, pp. 48-52 ; Hobson, La reliure à la fanfare, Londres, 1935, pl. XXIIIa ; Collection Michel Wittock, Christie's, 2004, II, n°177; O.H.R., 2420 (variante du fer n°2).
Librairie Ancienne J.-Marc Dechaud
Jean-Marc Dechaud
10, rue de Chinon
37220 Crissay-sur-Manse
France
02 47 97 01 40
Expert CNES - Membre du SLAM - Conditions de vente conformes aux usages du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne:<br />-Envoi des ouvrages commandés après réglement par le client<br />-Frais de port et assurance aux frais du client<br />-Emballage gratuit<br />-Pour les paiements par chèques en devises étrangères, le montant est majoré de 12 euros pour frais bancaires. <br />
Paris, Veuve Mazières et Garnier, 1728 In-8 de (4) ff., XXXVI, 729, (3) pp., maroquin rouge, riche reliure à compartiments composée d'entrelacs de doubles filets dorés ornés de feuillages, rinceaux et fleurons, fleurs de lys aux angles, dentelle d'encadrement fleurdelisée, armes couronnées dorées au centre, dos à nerfs plats orné de caissons frappés de fleurs de lys dorées, roulette dorée sur les coupes et les bordures, tranches dorées sur marbrures (reliure de l'époque).
"Nouvelle édition au format in-8. Texte encadré, français et latin sur deux colonnes. Titre à décor rocaille, vignette d'en tête pour l'épître dédicatoire à la Reine à ses armes et 3planches hors texte, Entrée du Christ à Jérusalem, Cène, et Résurrection, le tout gravé en taille-douce par J. B. Scotin (1678-1740). Lettrines et culs-de-lampe sur bois. Cette édition de l’Office de la Semaine sainte est dédiée à la Reine par sa libraire, la veuve Mazières († 1748). Née Pierre-Paule Garnier, mariée à Raymond Mazières en 1705, elle lui succéda en 1715, à l’enseigne de la Providence, rue Saint-Jacques, et prit le titre d’imprimeuse et libraire de la Reine, associée à son neveu Jean-Baptiste Garnier de La Heusse à partir de 1723. Dans sa répartition d’activité des femmes libraires, Roméo Arbour la cite en exemple parmi le 3e groupe, ""celui des grandes carrières qui se sont fait remarquer, pendant de longues années, par l’abondance et la qualité de leur production"" (p. 23). Sous l’Ancien régime, ""les seules femmes autorisées à exercer les métiers du livre sont les veuves; elles peuvent remplacer leur mari défunt pour faire vivre leurs enfants et maintenir vivante l’entreprise familiale. Elles ne seront admises dans la communauté qu’au début du XVIIIe siècle"" (ibid., p. 13). On en compte 966 au XVIIIe siècle. ""En 1697, 15 des 36 ateliers typographiques existant à Paris étaient dirigées par des veuves, et qu’en 1701, on en comptait encore 15 – probablement les mêmes – sur 46 imprimeurs"" (ibid.). Très bel exemplaire aux armes de la reine Marie Leszczynska (1703-1768), (O., H. R., Reliures armoriées françaises, 2507, fer n° 1). Selon Quentin Bauchart, l'épouse de LouisXV avait une prédilection pour les ouvrages traitant de religion et d'histoire. Sa bibliothèque ne fut jamais d'apparat ou de convenance, comme en témoigne cette confidence glissée dans une lettre qu'elle adresse en 1732 au cardinal de Fleury : ""La solitude de Versailles est affreuse. J'aimerois, quasi mieux, être dans un couvent. Si je n'avois mes livres et mon ouvrage, je n'y pourrois pas tenir"". Parmi les 45 titres aux armes de la reine répertoriés par le bibliographe, prennent place deux éditions de l'Office de la Semaine Sainte données par la veuve Mazières, dont la nôtre (n° 4) et une seconde (n° 5), datée de 1729. Reliés de la même façon avec ""de riches compartiments à entrelacs"", l'existence attestée de différents exemplaires met en lumière les processus d'acquisition de plusieurs volumes d'un même titre, reliés de manière similaire, pour l'usage de la Maison de la Reine. G. D. Hobson classe ces reliures, couvrant souvent au XVIIIe siècle des almanachs ou Semaines saintes, parmi les ""fanfares de type tardif"". Le décor aux petits fers des fanfares originales est désormais mis en place à partir de plaques (cf. Les reliures à la fanfare. Le problème de l'S fermé, Londres, 1935, pl.XXIII b pour une reliure identique à la nôtre, aux armes de Marie Leszczynska sur un ouvrage daté de 1728). E. Quentin-Bauchart, Les Femmes bibliophiles de France, Paris, 1886, t. II, pp.37-54. - R. Arbour, Dictionnaire des femmes libraires en France (1470-1870), Genève, 2003, p. 378."
Phone number : + 33 (0)1 42 89 51 59