Paris, A. Fayard, libraire editeur, 1885; in-8, 956 pp., cartonnage. Demi-toile verte reliure en état passable coins usagés un peu écrassé mors un peu fendu texte en bel état - edition populaire - Dessins de L. Tinayre -gravures de j. Tynayre -Deux mois seulement après son retour du bagne de Nouvelle-Calédonie, Louise Michel est prise de la passion d'écrire une première fiction.Elle a tant à dire, elle a besoin de place et son imagination fertile s'accommode aisément du genre le plus populaire qui soit, le roman feuilleton, très en vogue dans les années 1880. Ainsi germe La Misère, roman-fleuve, dont la gestation est rendue difficile par sa mésentente avec son coauteur Marguerite Tinayre (alias Jean Guêtré) qui châtre le manuscrit avant de le confier à l'éditeur Fayard. Mais la force du dévoilement balaie ces frictions et le succès du roman (il aura 40 000 abonnés) doit tout à sa peinture plus vraie que nature, à son écriture hyperréaliste.Si La Misère n'ouvre pas des chemins bordés de roses, c'est que la Commune et le bagne ont détourné le sentimentalisme mystique de la première Louise Michel, au profit d'une parole qui fouille au scalpel une société moribonde et vitriole les mécanismes du vieux monde qui attend sa régénération.
Reference : 202303073
Demi-toile verte reliure en état passable coins usagés un peu écrassé mors un peu fendu texte en bel état - edition populaire - Dessins de L. Tinayre -gravures de j. Tynayre -Deux mois seulement après son retour du bagne de Nouvelle-Calédonie, Louise Michel est prise de la passion d'écrire une première fiction.Elle a tant à dire, elle a besoin de place et son imagination fertile s'accommode aisément du genre le plus populaire qui soit, le roman feuilleton, très en vogue dans les années 1880. Ainsi germe La Misère, roman-fleuve, dont la gestation est rendue difficile par sa mésentente avec son coauteur Marguerite Tinayre (alias Jean Guêtré) qui châtre le manuscrit avant de le confier à l'éditeur Fayard. Mais la force du dévoilement balaie ces frictions et le succès du roman (il aura 40 000 abonnés) doit tout à sa peinture plus vraie que nature, à son écriture hyperréaliste.Si La Misère n'ouvre pas des chemins bordés de roses, c'est que la Commune et le bagne ont détourné le sentimentalisme mystique de la première Louise Michel, au profit d'une parole qui fouille au scalpel une société moribonde et vitriole les mécanismes du vieux monde qui attend sa régénération.
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Paris s.d. [1890], 21,3x14cm, 3 pages in-8 au verso de 4 feuillets de l'Assistance publique de Paris.
Manuscrit autographe complet signé de Paul Verlaine d'une des Chroniques de l'hôpital, 90 lignes serrées à l'encre noire, au verso de feuillets de l'Assistance publique de Paris. Chronique de l'une des hospitalisations de Paul Verlaine, se produisant entre septembre 1889 et février 1890. La mention «?III?» a été rayée au crayon bleu de typographe. Dans leur recueil définitif, le texte se trouve en effet en seconde position. Dans la version publiée par Le Chat noir, le 5 juillet 1890, on ne constate pas de variante avec notre manuscrit. Il s'agit donc du dernier état du texte remis à l'imprimeur. Jacques Borel situe la rédaction de cette chronique lors d'un passage à l'hôpital Cochin en juin 1890. Verlaine a passé de longs jours hospitalisés au cours de sa vie et plus particulièrement à cette époque. Durant ces séjours, il compose les Chroniques de l'Hôpital, des poèmes en prose en huit parties. Il y mêle l'anecdote, les observations de la vie des malades ainsi qu'une fine analyse poétique du milieu hospitalier. Verlaine débute par un constat troublant et désabusé?: «?Décidément, tout de même, il noircit l'Hôpital, en dépit du beau mois de juin [...] Oui, l'Hôpital se fait noir malgré philosophie, insouciance et fierté.?» Malgré le beau temps, la rigidité du système, la misère et la maladie assombrissent la vision du poète?: «?Réprimons toutes objections sous peine d'expulsions toujours dures, même en ce mois des fleurs et du foin, des jours réchauffants et des nuits clémentes, pour peu que l'on loge le diable dans sa bourse et la dette et la faim à la maison.?» La sortie, par expulsion ou pour guérison et la vie à l'extérieur n'offrent pas plus de réconfort que le séjour?: «?Évidemment nous sortirons tôt ou tard, plus ou moins guéris, plus ou moins joyeux, plus ou moins sûrs de l'avenir, à moins que plus ou moins vivants. Alors nous penserons avec mélancolie [...] à nos souffrances morales et autres, aux médecins inhumains ou bons.?» Un sentiment déjà éprouvé lors de ce qu'il appelle «?mes entractes?», temps où il n'est pas hospitalisé. Car à la sortie de l'hôpital, c'est une vie de misère qui l'attend, malgré sa reconnaissance déjà acquise. Sa misère, Verlaine la met en parallèle de celle de la classe ouvrière qui partage ses séjours dans des hôpitaux. Le poète appelle à la résignation ses «?frères, artisans de l'une et de l'autre sorte, ouvriers sans ouvrage et poètes... avec éditeurs, résignons-nous, buvons notre peu sucrée tisane ou ce coco, avalons bravement qui son médicament, qui son lavement, qui sa chique?! Suivons bien les prescriptions, obéissons aux injonctions, que douces nous semblent les injections et suaves les déjections, et réprimons toutes objections?». Avec eux, le poète souhaite profiter de la beauté du mois de juin en reprenant deux vers de la Chanson sentimentale de Xavier Privas?: «?Nous nous plairions au grand soleil. Et sous les rameaux verts des chênes, nous, les poètes, aussi bien qu'eux, les ouvriers, nos compagnons de misère.?» Égaux devant le malheur, qu'ils soient actifs ou oisifs, pourraient-ils ressentir de la nostalgie une fois dehors?: «?Et peut-être un jour regretterons-nous ce bon temps où vous travailleurs, vous vous reposiez, où nous, les poètes, nous travaillions, où toi l'artiste, tu gagnais ton banyuls et tes tods??» Malgré cette rêverie, Verlaine est «?las de tant de pauvreté (provisoirement, croyez-le, car si habitué, moi, depuis cinq ans?!)?» et il conclut, amer par le constat d'une médecine moderne sans humanité?: «?l'Hôpital avec un grand H, l'idée atroce, évocatrice d'une indicible infortune, de l'Hôpital moderne pour le poète moderne, qui ne peut, à ses heures de découragement, que le trouver noir comme la mort et comme la tombe et comme la croix tombale et comme l'absence de charité, votre Hôpital moderne tout civilisé que vous l'ayez fait, hommes de ce siècle d'argent, de boue et de crachats?!?» - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Sans lieu, ni nom ( Miséré), 1934. 1 volume in-4° oblong cousu par une cordelette noire ; couverture beige imprimée et illustrée en noir ; 22 feuillets non chiffrés dont le feuillet de justification, chaque feuillet gravé, de papier japon très mince, est protégé par un feuillet vierge de papier plus épais.Taches d'encre au 1er plat , déchirure sans manque au dos, très pale trace de mouillure angulaire aux 2 derniers feuillets de protection et au 2ème plat, sans atteinte aux gravures; petites piqûres à 3 feuillets, petit arrachage dans la marge interne du 1er feuillet..
Ce rare recueil renferme :Justification- Dédicace ( à Madame Lauth-Sand )- Préface de Hugues Lapaire ( 2 feuillets)- Sur la place (bois de Miséré) -Texte de Jacques des Gachons illustré d'un bois de Miséré- L' Eglise ( bois de Miséré)- Sous la guenillère ( bois de Miséré)- Le Château (bois de miséré)- Nohant , poème d' Emile Vinchon illustré d'un bois de Miséré- Le Pavillon ( bois de Miséré) - Le parc ( bois de Miséré)- Le perron ( bois de miséré)- Sur la Tombe de George Sand .Poéme de Gabriel Nigond orné par Miséré- Sous l' if ( bois de Miséré) - Le Théatre de Maurice ( bois de Miséré)- Marionnettes par Aurore Sand ( 2 feuillets) - Deux Marionnettes du Théatre de Maurice :Balandar et le pompier ( bois de Miséré) - Un coin du salon ( bois de Miséré) - Au Chevet de l' église ( bois de Miséré). Table . Première édition et 1er tirage de cet ouvrage rare entièrement gravé sur bois par le peintre berrichon Adolphe Miséré. Tirage sur japon vergé limité à 170 exemplaires, celui-ci n° 42, avec envoi autographe signé de Miséré ( Reu-CH1)
L'Estaque - Marseille 22 septembre 1877, 13,3x20,8cm, 3 pages 1/2 sur un double feuillet.
Lettre autographe signée d'Emile Zola adressée à Louis-Edmond Duranty, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet.Quelques ratures et corrections ; pliures inhérentes à l'envoi. Cette lettre a été transcrite dans la correspondance complète d'Emile Zola éditée par le CNRS et les Presses de l'Université de Montréal. Longue lettre évoquant la canicule à l'Estaque, Une page d'amour et Edouard Manet. «Il y a quatre mois que nous sommes ici, et je vous avais promis de vous écrire. Mais j'ai tant travaillé et j'ai eu si chaud, que vous m'excuserez de mon apparente paresse. Imaginez-vous que jusqu'au 15 août, la température a été très agréable; il faisait beaucoup moins chaud qu'à Paris et nous respirions chaque soir une brise de mer délicieuse. Puis, voilà que, brusquement, lorsque je nous croyais hors de toutes mauvaises plaisanteries de la chaleur, le thermomètre est monté à 40 degrés et s'y est maintenu nuit et jour. Nous avons ainsi passé deux semaines intolérables. Aujourd'hui, la fraîcheur est revenue, et nous allons rester jusqu'aux premiers jours de novembre pour jouir des charmes d'un bel automne.» En cet été 1877, Zola quitte la tumultueuse capitale pour un séjour de cinq mois à l'Estaque («banlieue de Marseille») en compagnie de son épouse Alexandrine et de sa mère, Emilie Aubert. Cette longue parenthèse méridionale lui rappelle sa jeunesse aixoise: «Je suis d'ailleurs enchanté de mon été. Les pays est splendide et me rappelle toute ma jeunesse.» «Pour finir avec moi, j'ajouterai que j'ai travaillé vigoureusement à mon roman, sans pourtant l'avancer autant que je l'aurais voulu. Ce roman doit paraître dans le Bien Public à partir du 14 novembre. J'en serai quitte pour donner encore un vigoureux coup de collier à Paris.» Le nouveau roman dont il est ici question est Une page d'amour dont l'intrigue et le style tranchent complètement avec le précédent volume des Rougon-Maquart: «Je ne sais vraiment pas ce que vaut mon travail. J'ai voulu donner une note absolument opposée à celle de L'Assommoir, ce qui me déroute parfois et me fait trouver mon roman bien gris. Mais je vais tout de même bravement mon chemin. Il faudra voir.» Mais cette «page d'amour» en cache une autre et, durant ce séjour dans la fournaise marseillaise, Emile Zola songe déjà au tome suivant:«Ce qui mijote dans sa marmite méridionale, ce n'est rien de moins qu'une nouvelle bombe. Non pas Une page d'amour: «c'est une uvre trop douce pour passionner le public». Mais estNana d'ores et déjà annoncée: «Je rêve ici une Nana extraordinaire. Vous verrez ça.» [lettre à Marguerite Charpentier du 21 août 1877]» (Henri Mitterrand, Zola) Même si Une page d'amour n'emporta pas un grand succès auprès du public, la critique fut quant à elle relativement enthousiaste. Ainsi Flaubert écrit-il à Zola: «Lundi soir, j'avais fini le volume. Il ne dépare pas la collection. Soyez sans crainte. Et je ne comprends pas vos doutes sur sa valeur. Mais je n'en conseillerais pas la lecture à ma fille si j'étais mère !!! - Car, malgré mon grand âge, ce roman m'a troublé. Et excité. On a envie d'Hélène, d'une façon démesurée. Et on comprend très bien votre docteur.» (vers le 25 avril 1878) L'éloignement de la capitale n'empêche pas Emile Zola de penser à ses amis restés à Paris: «Je n'ai eu des nouvelles de Manet qu'indirectement, par Duret. Travaille-t-il, est-il dans un bon état d'esprit ? - On m'a dit que la déconfiture d'Hoschedé avait jeté la misère dans le camp impressionniste. Je prévoyais ce plongeon depuis l'année dernière.» «Duret et Duranty envoient [à Zola] quelques échos de la vie des peintres. Duret l'a entretenu de Manet en détail, évoquant les portraits qu'il a commencés, «d'une note hardie et dans le mouvement», mais aussi de son insuccès persistant. [...] Zola apprend d'autre part par Marguerite Charpentier, «la déconfiture» d'Ernest Hoschedé, fastueux commerçant en tissus et en vêtements, grand amateur d'art, et collectionneur de la «nouvelle peinture», qui a jeté une fois de plus la misère et l'inquiétude parmi les peintres impressionnistes. «Il doit deux millions, écrivait Marguerite Charpentier; on a tout vendu chez lui, jusqu'aux robes de sa malheureuse femme qui ne savait rien, et elle s'est sauvée avec ses cinq enfants et est accouchée en chemin de fer.» Non seulement les impressionnistes perdent un client et un amphitryon généreux, qui les recevait royalement dans son château de Montgeron, mais ils prévoient aisément que la vente forcée de ses collections, à l'Hôtel Drouot, va faire chuter leurs cotes dans des proportions humiliantes.» (Henri Mitterrand, Ibid.) Ernest Hoschedé et cette banqueroute préfigurent le personnage de Naudet dans L'uvre qu'Emile Zola publiera en 1896. Longue et intéressante lettre évoquant les passions zoliennes: la Provence, l'écriture et la peinture. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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P., EDHIS, 1979, 2 vol. in-8°, viii-432 et 492-vii pp, brochés, bon état. Peu courante réimpression de la rarissime édition originale publiée à Paris en 1840
Buret critique l'économie libérale et donne des arguments de poids aux militants ouvriers et aux théoriciens socialistes de la Monarchie de Juillet, ainsi qu'aux fondateurs du socialisme scientifique, Marx et Engels. Ce livre est un des plus remarquables de la nouvelle école économique française. C'est la première protestation du travail contre les abus du capital. — "Eugène Buret (1810-1842) récuse une conception de l’économie politique qui se concevrait comme indépendante de la philosophie morale et propose par conséquent de traiter sociologiquement de la question sociale. En particulier, sont extrêmement suggestives les superbes définitions de Buret. La misère : « la pauvreté moralement sentie »; le paupérisme, non plus la misère individuelle, mais « [...] la misère en tant que fléau social, la misère publique », définitions auxquelles Michelet dans “Le Peuple” se référera et dont Proudhon puis Marx probablement, s’inspireront..." (Juliette Grange)
Paris, A. Frank, Bruxelles, C. G. Vogler, 1840. In-8 de (4) ff., 178 pp., (1) f. d'errata, demi-chagrin havane, dos à nerfs orné de fleurons dorés, titre doré, tête dorée, non rogné, couverture imprimée de papier bleu clair conservée (reliure vers 1870).
Rare édition originale rédigée en français de ce livre charnière de la pensée marxiste.« Misère de la philosophie est dans l'ensemble de l'oeuvre de Marx une étape d'une grande importance, c'est une oeuvre à la fois de transition et de maturité. Elle constitue chez lui la première synthèse entre une philosophie méthodique et une économie politique à la fois objective et concrète » (Henri Mougin, préface à Marx, Misère de la philosophie, Paris, 1977).À l'automne 1843, journaliste fuyant la censure, Karl Marx (1818-1883) s'installe à Paris. D'abord élogieux à l'égard de Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) qu'il rencontre l'année suivante, son jugement devient rapidement plus critique. En 1846, depuis Bruxelles où il s'est installé en février de l'année précédente après son expulsion, Marx propose à Proudhon de participer au Comité de correspondance communiste. Dans une lettre de refus, l'anarchiste français fait état de ses points de désaccords avec le philosophe allemand : il l'exhorte à ne pas créer une "nouvelle religion, cette fois-ci athée" et prend ses distances avec l'idée d'un recours à l'action révolutionnaire pour faire avancer la cause du prolétariat. Enfin, Proudhon révèle à son cadet qu'il s'apprête à publier un livre proche de ses préoccupations, Système des contradictions économiques ou Philosophie de la misère, pour lequel il avoue naïvement : "J'attends votre férule critique".C'est donc à Bruxelles durant l'hiver 1846-1847 que Marx rédige en français son essai, véritable écrit de combat. Il y réfute de manière cinglante les fondements philosophiques et économiques de la doctrine proudhonienne et le caractère utopique de celle-ci. Il rejette notamment son refus de la grève ou son idée de taxe à la consommation et montre qu'il confond valeur d'usage et valeur d'échange.Proudhon songea d'abord à une réfutation en règle de Marx, annotant un exemplaire, mais il opta finalement pour un mépris hautain face à l'échec commercial du pamphlet. Dans ses Carnets, le Franc-comtois aura cette formule lapidaire : "Marx est le ténia du socialisme".Très bel exemplaire, non rogné et avec sa couverture, complet du feuillet d'errata.Des bibliothèques Georges Flore et Geneviève Dubois et Hans Lutz Merkle (1913- 2000) ("FeuerbacherHeide") avec ex-libris.Maximilien Rubel, Bibliographie des oeuvres de Karl Marx, 55.