Un ouvrage de 143 pages, format 220 x 275 mm, illustré, relié cartonnage couleurs, publié en 1957, Editions des Arts et Manufactures, bon état
Reference : LFA-126736705
Tracés, exécutions, plantations
Lettre de France, L'Art de Vivre à la Française
M. Olivier Auriol de Bussy
04 74 33 45 19
Vente par correspondance, lors de salons à l'extérieur ou au Château de Vallin lors de manifestations culturelles. Nous vous accueillerons notamment les 21, 22 et 23 mars 2025 (de 13 h 30 à 17 h 30 h) à l'occasion de "Livres au Château", exposition-vente de plusieurs milliers d'ouvrages, organisée au Château de Vallin, demeure historique des XIVe et XVIIIe siècles, située à Saint Victor de Cessieu, proche de La Tour du Pin, en Isère. (entrée libre)
Reference : LCS-18476
Provenance: Rothschild; Baron Alexis de Rédé. Vredeman de Vries, Jan (1527-1609), Floris, Cornelis (1514-1575) et Galle, Philippe (1537-1612). - Hortorum viridariorumque elegantes & multiplicis formae… Anvers, Philippe Galle, 1583. In-folio oblong (260 x 323 mm). Titre-frontispice et 20 planches de jardins, numérotées. Edition originale. Berlin Kat. 3390 ; Hollstein XLVIII, 470-490. - [Relié avec] : du même : Jardins. Anvers, Philippe Galle, c. 1583. 6 gravures numérotées. Edition originale. - [Relié avec] : du même : Artis Perspectiuae plurium generum elegantissimae Formulae, [graphic], multigenis Fontibus, nonnullisq[ue] Hortulis affabre factis exornatae, in comodum Artificum, eorumq[ue] qui Architectura, aedificiorumq[ue] comensurata uarietate delectantur, antea nunquam impressae. Anvers, Gerardus de Jode, 1568. Titre-frontispice et 17 gravures. Edition originale. - [Relié avec] : du même : Puits et fontaines. Anvers, Philippe Galle, 1573. 24 gravures numérotées sur 12 feuillets, minime déchirure à une planche. - [Relié avec] : Floris, Cornelis. Veelderleij niewe inventien van antijcksche sepultueren diemen nou zeere ghebruijkende is met noch zeer fraeije grotissen... Anvers, Jerôme Cock, 1557. Titre et 15 planches gravées montrant des décorations fantastiques, et des monuments funéraires dans le style grotesque. Edition originale rarissime. Reliure en vélin ancien, gardes renouvelées. Titre de la première suite frotté et effrangé avec déchirures marginales et pliure et joint à la garde ; taches à quelques planches. 257 x 326 mm.
“Important album of 5 suites of 16th century Dutch engravings by Vredeman de Vries et Conerlis Floris comprising 3 engraved titles and 82 engravings of gardens, fountains and wells, and grotesque tombs. All bound in an old parchment binding». Rare première édition de cette série de 20 planches de jardins associées aux ordres dorique (6), ionique (7) et corinthien (7) : parterres, allées, cours, avec en arrières plans de beaux édifices. Beau titre gravé, sur fond architectural fleuri. Le graveur n'a pas été identifié. Some of the plates have later been copied by Hans Puechfelder and are used in his work on gardens, published in 1591. «Un cabinet de curiosités à ciel ouvert. La Nature conduite par la providence Divine est admirable, en comprenant sous la connexité des cieux, sur la superficie & estendue de la terre tant de sortes d’animaux & vegetaux. Des Vegetaux & plantes, eu esgard aux diverses parties du monde & provinces, le nombre n’en peut estre exprimé, & en une telle multitude & amas il y auroit de la confusion, n’estoit que l’art & industrie humaine, pour perfectionner la Nature a excogité divers compartimens & parterres en forme de croix, de roses, de cœur &c. quelques fois separés, quelquefois entremeslés, pour loger lesdites plantes, comme dans des chambrettes & lieux de reserve.» Daniel Loris, Le thrésor des Parterres de l’univers, 1629. Dans Le thrésor des Parterres de l’univers Daniel Loris, médecin des ducs de Wurtemberg, invoque la nécessité de perfectionner la nature en compartimentant l’espace, en concevant des «chambrettes » et « lieux de réserves » jardinés destinés à recevoir une collection de végétaux cultivés remarquables. Un « programme » pour « Jardins de plaisir, tracés en compartimans, & garnis de plantes, & arbres curieux » nous est donné, il s’apparente à celui des cabinets de curiosités. Le mot allemand Wunderkammer signifie « chambre de merveilles » et désigne les collections des princes d’Europe à partir des années 1560-1570. Ce phénomène repose sur un regain d’intérêt pour l’antique, pour les sciences naturelles et la géographie. L’organisation du jardin, telle qu’on la perçoit notamment dans les œuvres de du Cerceau, s’établit clairement selon une composition à un ou plusieurs axes de fuite. Mais cette perspective n’unifie pas la surface du jardin d’une façon tout à fait linéaire. La juxtaposition des parterres, comme le pavement des scènes de Serlio préfigurées par les peintures du quattrocento, compartimente et séquence l’espace du jardin. Le livre IV du Regole generali di architettura publié en 1537 comprend six illustrations de parterre, quatre carreaux rompus et deux dédales. Serlio produit les plus anciens modèles pour la compartimentation et l’ornementation des jardins qui nous soient parvenus. De fait, il s’intéresse à la scénographie de ces espaces et il l’écrit : Li giardini sono ancor l’oro, parte de l’ornamento della fabrica, per il che queste quatro figure differente qui sotto, sono per compartimenti d’essi giardini, ancora che per altre cose potrebbono seruire, oltra li dua Labirinthi qui adietro che a tal proposito sono. Ainsi, le jardin de la Renaissance, lieu théâtral a fortiori, est une scène d’illusion en perspective. Dans ce « site idéal », ce microcosme, espace fictif unifié par la « construction perspective », chaque chose, même la plus curieuse, peut trouver sa place. Les premiers jardins botaniques naquirent à partir du milieu du XVIe siècle et se multiplièrent sur une période assez courte. L’invention des jardins botaniques résulte d’un projet de « didactique du regard» qui s’appuie sur un dispositif scénographique. Rappelons que Daniele Barbaro, un des concepteurs de l’Horto de’i simplici de Padoue (1545), est un traducteur de Vitruve. Dans La Prattica della Perspettiva (1569), il est aussi l’auteur d’une réflexion sur la scénographie comme perspective artificielle ; mais ce n’est pas cet effet de scène qui domine à Padoue. Le jardin est compris dans un cercle de 84 mètres de diamètre, qui symbolise l’univers. À l’intérieur du cercle est inscrit un carré divisé en quatre Spaldi représentant les quatre continents d’où proviennent les plantes. Vus à vol d’oiseau, les Spaldi offrent une profusion de formes et de couleurs obtenues par le fractionnement caractéristique du Parterre de carreaux rompus – ainsi nommé par Charles Estienne dans La Maison rustique (1583). De fait, la parcelle cultivée dessinée à partir d’un pourtraict devient un ornement du jardin. Mais à Padoue, le parterre n’est pas seulement l’élément d’une architecture de jardin à effets décoratifs. Les formes particulières et diverses des Compartiments aident à reconnaître et à situer les espaces. Ainsi, la scénographie codifierait visuellement l’emplacement où se cultive telle ou telle plante et faciliterait l’apprentissage de la botanique basé sur l’identification des végétaux ; il pourrait s’agir d’une forme d’Art de la mémoire ou de méthode des lieux. L’ordonnancement mis au point à Padoue va se retrouver dans presque tous les jardins botaniques fondés aux XVIè et XVIIè siècles. Les formes élaborées dans ces institutions sont les modèles de la plupart des jardins de plantes médicinales et de plantes curieuses. Le succès de ces « théâtres de terre » encourage donc à la création de collections privées. Selon Claudia Lazzaro, ces espaces nommés giardini variati par Ulisse Aldrovandi, se distinguent des giardini volgari et des medicinali purement pratiques. Agostino del Riccio recommande de suivre le modèle du jardin des plantes de Florence pour la plantation de végétaux exotiques et nouveaux. Une série de planches exécutée pour le jardin botanique de Pise comprend certains modèles de parterres répétant exactement les motifs de Serlio. D’après Lucia Tongiorgi Tomasi cet exemple montre le transfert de l’institution vers le jardin aristocratique. En effet, cette compilation est à la base d’une autre série de dessins réalisée par Bartholomeus Memkins, et destinée au jardin de l’électeur Palatin Ludwig VII de Bavière, amateur de plantes rares. Memkins propose de cultiver une seule plante sur chaque planche du compartiment. Les travaux de Lucia Tongiorgi Tomasi et d’Ada Segré ont montré le détail de la composition des parterres. Sur la période qui nous intéresse, plusieurs traités d’architecture, d’agriculture ou d’horticulture - Serlio (1537), Estienne (1584), de Serres (1600), Vinet et Mizault (1607), Lauremberg (1631-2), Ferrari (1633) - montrent des plans destinés au dessin des parterres. Un recueil de projets de jardins dessiné par Hans Vredeman de Vries (1587) demeure un précieux témoignage et une source d’inspiration. Un seul véritable livre de modèles rédigé par Daniel Loris en 1629 est connu, il rassemble une suite de plus de deux cents motifs. Des compositions complexes, raffinées et souvent « contre-nature» qui nient parfois l’ordre régulier de la perspective artificielle. Ces modules juxtaposés à l’échelle du jardin, la virtuosité du tracé convertissaient certainement un certain aspect répétitif en une profusion de formes et de couleurs, probable allégorie de « la puissance germinative de la nature ». Aussi, la multiplicité des éléments perceptibles devait effacer et dissoudre dans la masse le dessin des motifs. De fait, la compartimentation en des carreaux garnis de plantes rares cultivées sur des planches aux formes chaotiques, est aussi, en tant que « processus sériel », un phénomène excessif. La compartimentation, outil de la pensée rationnelle, fut-elle détournée par le mouvement maniériste ? Compartir un jardin en diverses fleurs et figures. Durant la deuxième moitié du XVIe siècle les compositions à base de fleurs se caractérisaient certainement par leur légèreté. Les floraisons encore très proches de leurs parentes sauvages étaient relativement discrètes tant par la taille que par l’abondance. En résumé, l’évolution des parterres de fleurs se fait du Préau, d’origine médiévale, vers le parterre de bulbes des premières années du XVIIesiècle. Dans les années 1550 on fabrique encore les couronnes et les bouquets de fleurs sauvages dans des préaux en carreaux rompus. On y apprécie l’effet mil fleur ou esmaillé qu’évoque ici Maurice Scève et ailleurs Ronsard ou Catherine des Roches : Les jardins agencer en maints lieux tournoyés De promenoirs croisés de berseaux voutoyés, D’herbes, plantes, semés communes, & satives, Et odorantes fleurs de mille couleurs vives. À propos de la dernière suite, de Cornelis Floris: «These panels belong to a series of sixteen diverse ornament and tomb designs after drawings by one of the most prominent architects and sculptors in the Netherlands at the time, Cornelis Floris. Floris drew inspiration from the grotesque ornamentation unearthed in Roman ruins and from the work of contemporary Italian artists influenced by the motifs. These lighthearted inventions were intended to inspire craftsmen and artists”. (Met Museum). Exceptionnel ensemble à grandes marges réunissant 5 éditions originales rares et rarissimes ornées de 82 gravures du XVIe siècle sur les jardins, et leur embellissement: puits, fontaines etc… Provenances: Rothschild; Baron Alexis de Rédé.
Rarissime plaquette décrivant les jardins disparus du comte d’Albon, illustrée de 19 planches très finement exécutées. A Tempé, et se trouve à Paris, chez Moutard, 1784. In-8 de (4), 43 pp. et 19 planches dont 3 dépliantes. Conservé dans sa brochure bleue d’origine, non rogné. Dos fendillé. 215 x 137 mm.
Rarissime exemplaire de cette plaquette, publiée sous l’anonymat, donnant une description de Franconville (Val d’Oise) et surtout des fameux jardins du comte d’Albon, aujourd’hui disparus. Cohen 624-625 ; De Ganay 117 ; Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes, 3543. Les jardins, qualifiés à l'époque d'extravagants, avaient été créés par le comte d'Albon, après qu'il ait fait l'acquisition d'une très grande propriété appartenant à Cassini de Thury, le directeur de l'Observatoire. L’illustration se compose de 19 planches très finement exécutées par Benoit, Le Pagelet, la comtesse d’Albon et F. Marie de Lussy et gravées par Benoit et Le Pagelet. Elles représentent des vues de chalets et de fabriques des jardins du comte Claude-Camille-François d’Albon (1753-1789) : temples, pyramides, obélisques, caverne, etc. ainsi qu’une curieuse expérience d’aérostation. En effet, le comte d'Albon avait fait décoller un ballon de ses jardins, qui fut retrouvé cinq jours plus tard de l'autre côté de Montmorency. Ces planches avaient d’abord paru dans un recueil intitulé « Vue des monuments construits dans les jardins de Franconville-la-Garenne » (Paris, Moutard, 1784). « Ces jardins, dans le genre anglais, étaient tellement remarquables par leur beauté, qu’on a publié ‘Vues des monuments construits dans les jardins de Franconville-la-Garenne » (Michaud). Bon exemplaire de ce livre rare consacré à l’art des jardins, conservé dans sa brochure d’origine. Seuls deux exemplaires de cette rarissime plaquette sont conservés dans les institutions françaises : à la B.n.F. et à la Bibliothèque de Dole.
Edition originale et premier tirage des 21 ravissantes estampes de vues des jardins et bâtiments de Chantilly, l’un des exemplaires sur grand papier vélin. A Paris, chez Desenne, Gattey, Guyot et à Chantilly chez M. Hédouin, 1791. In-8 de (2) ff., 1 plan dépliant, 60 pp., 20 planches hors texte. Plein maroquin vert, plats ornés d’un décor de croisillons dorés au semé d’étoiles avec roulette d’encadrement, dos à cinq nerfs orné de cinq pastilles de maroquin rouge cerclées d’or sur un champ de points dorés, pièce de titre de maroquin rouge, coupes décorées, tranches dorées. Reliure mosaïquée de l’époque. 217 x 134 mm.
Edition originale et premier tirage des 21 ravissantes estampes de vues des jardins et bâtiments de Chantilly, l’un des exemplaires sur grand papier vélin. Brunet, IV, 899. Elle est ornée d’un plan dépliant et de 20 planches interprétées à la manière noire par Mérigot et Fils. « La nature et les arts semblent avoir, à l’envi, contribué à l’embellissement de Chantilly. Il est peu de lieux en France qui réunissent autant d’objets de magnificence et d’agrément. Le luxe et la richesse des bâtiments, la variété et la beauté des jardins, l’abondance et la limidité des eaux, l’éclat des divers points de vue, des collections précieuses, des raretés de plusieurs genres... c’est ce qui nous a déterminé à en offrir le tableau... » « On a tiré quelques exemplaires sur papier vélin pour les premières épreuves... » (Préface) Mercier écrivait en 1781 : « Je n’ai encore rien trouvé de comparable à Chantilly aux environs de la capitale. Trente voyages dans ce lieu enchanté n’ont pas encore épuisé mon admiration. C’est le plus beau mariage qu’aient jamais fait l’art et la nature ». « Ouvrage publié par Mérigot et orné de 20 figures très finement gravées à l’aquatinte. C’est le pendant de la ‘Promenade ou Itinéraire des Jardins d’Ermenonville’ ». (Bulletin Morgand et Fatout, n°7744) D’Argenville, dans son Voyage pittoresque des environs de Paris, ne se montre pas moins enthousiaste : « Chantilly réunit tout ce que la nature et l’art peuvent produire d’agréable pour former un des plus beaux lieux du monde. L’art y est même tellement caché, que les aimables aspects qu’il présente de tous côtés paraissent n’être dus qu’à la nature, qui y étale de toutes parts un spectacle varié, également nouveau et toujours charmant. Les plaines, les bois et les coteaux que renferme le parc y offrent les plus agréables paysages du monde. Les cascades, les parterres, les îles et les bosquets forment ensemble la vue la plus délicieuse qui puisse s’offrir à l’imagination ». « Parmi les curiosités de la nature et de l’art qu’on y admirait au siècle dernier, et dont quelques-unes ont été respectées par la tourmente de 1793, nous citerons, d’après d’Argenville : la Galerie des cerfs, contigüe à la serre de l’Orangerie ; les Bosquets, séparés de l’Orangerie par un petit canal et remplis de portiques de treillage, de bassins, de jets d’eau et de jeux divers... ; les Cascades de Beauvais, assemblage de mascarons, de coquilles, de rocailles, de jets d’eau... ; le Jardin ou Parc de Sylvie, où s’élève la petite maison du même nom, près de l’étang... ; le Jeu de l’oie, pratiqué dans un bosquet avec des pierres marquant les numéros et des figures d’oie montées sur des piédestaux ; le Jeu de l’arquebuse, formé d’une croix de gazon... ; la Ménagerie ; la Laiterie, etc. A ces diverses curiosités citées par d’Argenville en 1768, il faut ajouter le Jardin anglais et le Hameau formé de quelques maisonnettes rustiques dans le goût du Petit Trianon. Ces deux embellissements sont dus au prince Louis-Joseph, qui les fit exécuter vers 1780 ». (Larousse du XIXe siècle). Précieux exemplaire, de premier tirage, imprimé sur grand papier vélin, conservé dans son élégante reliure en maroquin vert mosaïqué et décoré de l’époque. Il provient de la bibliothèque The Honorable Lord Gray avec ex libris.
En séduisantes reliure hollandaise de l’époque au chiffre couronné. Amsterdam, Marcus Doornick, [1676]. - [Relié avec :] Commelyn, Johannes. Nederlantze hesperides, Dat is, Oeffening en Gebruik van de Limoen en Oranje-Boomen Geftelt na den Aardt, en Climaat der Nederlanden. Amsterdam, Marcus Doornick, 1676. 2 ouvrages en 1 volume in-folio de: I/ 1 frontispice, (2) ff., 144 pp. (1) f., pp. 145 à 224, 31 planches hors-texte dont 4 remontées; II/ 1 frontispice, (2) ff., 47 pp., (2) pp., 26 planches hors-texte. Veau fauve moucheté, double encadrement de filet or, large chiffre couronné frappé à froid sur les plats, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tanches jaspées. Reliure hollandaise de l’époque. 358 x 215 mm.
[video width="1920" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2024/02/CAUSE.mp4"][/video] Réunion des premières éditions de deux ouvrages illustrant la flore et les jardins hollandais du XVIIe siècle. - Première édition du plus attractif des ouvrages hollandais du XVIIe siècle consacré aux jardins. Ce recueil illustré avec art par Hendrick Cause (1648-1699) est dédicacé à Guillaume d’Orange (le futur roi anglais). Il présente 31 estampes à pleine page dont la finesse évoque la maîtrise de De Pass. Deux estampes représentent le jardin royal de Saint-Germain-en-Laye et celui du Prince d’Orange à Soestdijk. 13 estampes doubles sont consacrées aux fruits et aux fleurs: roses, pavots, iris, jacinthes, narcisses, hellébores, lis martagon, œillets, pivoines, fritillaires, anémones, nigelles, aquillées, cyclamens, tulipes…, peuplées d’insectes et de papillons. 16 estampes à pleine page présentent enfin les plans élaborés de 32 jardins. Nissen; Benezit, II, 601; Hunt, 344. - Première édition de l’ouvrage de Johannes Commelin (1629-1692) consacré aux citronniers, aux orangers et aux jardins d’hiver et d’été d’agrumes au Pays-Bas. Il renferme 26 estampes à pleine page d’agrumes et d’orangeries, gravées sur cuivre sur les dessins de C. Kick. Cet ouvrage illustré constitue un document d’importance pour l’histoire de la culture sous serre des agrumes dans le nord de l’Europe au XVIIe siècle. Nissen, 390; Hunt, 345. Précieux recueil sur très grand papier présentant deux ouvrages de botanique hollandais préservés dans leur séduisante reliure de l’époque au grand chiffre couronné.
Edition originale des Jardins d’Ermenonville. Premier tirage des 25 ravissantes estampes gravées par Mérigot. A Paris, chez Mérigot père, Gattey, Guyot et à Ermenonville, chez Murray, 1788.In-8 de 68 pp., (2) ff. de partition de musique sur papier bleuté et 25 planche numérotées de 0 à 24. Plein veau fauve de l’époque, filet à froid encadrant les plats, dos lisse orné de filets pleins et au pointillé doré formant faux-nerfs, pièce de titre de maroquin rouge, coupes décorées. Charnières anciennement restaurées. Reliure de l’époque. 219 x 138 mm.
Premier tirage des 25 ravissantes estampes de vues des jardins et bâtiments d’Ermenonville, « le domaine préféré de Jean-Jacques Rousseau », dessinées et gravées à la manière noire par Mérigot fils, d’après les dessins de la famille de Girardin. Cohen 704 ; Brunet, IV, 899 ; Berlin Katalog, 3476. Deux feuillets de partition de musique, « Chanson du Berger de la Grotte verte », dont la musique et les paroles sont du marquis de Girardin, accompagnent le texte. Descendant de la famille florentine des Gherardini, Girardin « acheta en 1762 la terre d’Ermenonville. Elle n’était alors qu’un marais impraticable formé d'eaux impures séjournant sur des terres tourbeuses » (A. Castellant, J.-J. Rousseau : hommage national, 1887). « Il profita des loisirs de la paix pour embellir sa terre d’Ermenonville, suivant un plan qu’il s’était tracé, et il réussit à faire accepter à Jean-Jacques Rousseau une retraite dans cette propriété. L’amitié de ce grand écrivain fut une des gloires du marquis de Girardin et un bonheur pour ses fils, qui reçurent quelques leçons de l’auteur de l’Emile. Après la mort de ce philosophe, le marquis de Girardin lui fit élever un tombeau dans la partie de ses jardins connue sous le nom de l’île des peupliers. » L. Louvet, Bibliographie générale. Il fit aménager une rivière factice parcourue de fabriques d’inspiration italienne et médiévale, intégra au paysage la route de Senlis à Meaux, transforma le potager en pièce d’eau alimentée par le petit étang qui s’y déversait en cascade, corrigea le dessin de l’étang supérieur et les mouvements de terrains, fit élever des fabriques (la Glacière, le temple de la philosophie moderne), et par contre toucha à peine au Désert, se contentant d’y bâtir un ermitage. Il plaça de très nombreuses inscriptions, françaises, latines, anglaises, italiennes, permettant aux promeneurs de comprendre la signification des tableaux créés par le maître des lieux. Achevé en 1777, le domaine connut donc l’apogée de son succès avec le séjour de J.-J. Rousseau qui composa dans ce cadre une partie des Rêveries du promeneur solitaire, et qui fut enterré dans l’île des peupliers le 4 juillet 1778. Cet itinéraire, qui aurait été rédigé par Stanislas Xavier de Girardin, fils du marquis, décrit ainsi l’un des lieux les plus célèbres de France, créé par René de Girardin. Séduisant exemplaire en pleine reliure de l’époque.