Paris, Plon, Nourrit, 1892,, in-8 broché, VII + 356 pp. Non coupé. Couverture en bon état, intérieur en très bon état avec de rares rousseurs.
Reference : 45344
LE SERPENT QUI PENSE
M. ERIC BIBAULT
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Plon, 1892, in-8°, vii-356 pp, notes, pièces justificatives, index, broché, bon état (Ouvrage couronné par l'Académie française, prix Thiers)
"Rien que pour l'Espagne, de 1789 à 1804, on compte environ une douzaine d'ambassadeurs et de chargés d'affaires, sans parler des agents secrets. Il ne semblait pas facile, en effet, de faire accepter à un peuple catholique comme l'Espagne et à une famille royale de la race des Bourbons, les changements politiques et religieux qui s'accomplissaient en France et qui aboutissaient à la persécution du clergé et à l'exécution du chef de la Maison de Bourbon. Et de fait, au début, Charles IV vit de fort mauvais œil les empiétements de l'Assemblée constituante sur le pouvoir royal. Il était de cœur avec le ministère du 11 juillet, et lorsque Louis XVI, poussé par l'Assemblée, voulut rappeler d'Espagne, où il était ambassadeur, le duc de la Vauguyon, qui avait fait partie de ce ministère, Charles IV fit tout pour changer la résolution de son royal cousin, et n'y ayant pu réussir, conserva tout son appui au duc, qui resta en Espagne et y devint l'agent sinon accrédité, du moins officieux de l'émigration. Peuple et noblesse n'étaient pas moins que le souverain favorables aux proscrits ; prêtres et émigrés n'étaient pas moins accueillis à bras ouverts en Espagne qu'en Angleterre : M. de Grandmaison donne là-dessus les plus curieux détails; et en revanche il n'était sorte d'avanies dont on n'abreuvât les agents constitutionnels. Le roi d'Espagne protesta énergiquement contre le 10 août et contre le procès de Louis XVI, et quand le 31 janvier eut consommé le crime, il n'hésita pas à mettre ses troupes en mouvement et à déclarer la guerre h la Convention. Mais ce beau zèle ne dura pas. Fut-ce le sentiment de l'impuissance d'un gouvernement qui, malgré les trésors de l'Amérique, n'avait ni flotte ni armée ? Fut-ce la déplorable influence d'un favori qui déshonorait le pays après avoir déshonoré le roi ? Toujours est-il que l'Espagne fut une des premières puissances qui recherchèrent la paix avec la France, et non seulement la paix, ce qui pouvait s'expliquer par sa situation financière et militaire, mais l'alliance. Et l'on vit ce scandaleux spectacle d'un roi Bourbon mettant sa main dans celle des assassins du chef de sa famille, et d'un pays essentiellement monarchique devenu, suivant le mot énergique et sanglant de Burke, "le fief du régicide" Pendant dix ans, le gouvernement français, qu'il s'appelât Directoire ou Consulat, n'eut pas de serviteur plus dévoué, nous dirions volontiers de plus plat valet que le gouvernement espagnol... C'est le récit de toutes ces tergiversations et de toutes ces hontes que M. Geoffroy de Grandmaison vient de faire, dans un livre plein de faits, très documenté, écrit à l'aide de recherches persévérantes aux archives des affaires étrangères. On le lit avec un vif intérêt..." (Max de La Rocheterie, Revue des questions historiques, 1893)
Plon, Nourrit, 1892. In-8 broché de 356 pages, couverture imprimée. Dos légèrement passé, intérieur frais, en grande partie non coupé.
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P., Plon, 1892, in-8, VII+356pp broché