Nouvelle édition, collationnée sur les meilleurs textes, 1 vol. in-8 reliure de l'époque plein veau cerise, dos lisse orné d'enlacements de cercles, filets dorés d'encadrement en plats, toutes tranches dorées, coupes et chasses ornées, reliure signée de Héring & Muller, Furne, De Bure, Paris, 1831, XIV-583 pp. avec portrait de Montaigne sur chine monté en frontispice
Reference : 63422
Jolie reliure signée de Hering & Muller. Ancien ouvrier de Thouvenin, Muller s'établit en 1830 en association avec Héring au 24 rue Coquemard à Paris, puis en 1834 il reprendra l'atelier de Thouvenin, mais décède en 1836 et eut pour successeur Niédrée (Fléty, 133). Bon état (reliure un peu frottée, coins frottés, ex-libris gravé en garde) pour cette jolie reliure d'époque signée, au dos orné d'un motif peu commun.
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Le seul exemplaire - parmi ces 25 - répertorié relié en maroquin vert de l’époque à large dentelle. Paris, Jean-François Bastien, 1783. 3 volumes in-4, plein maroquin vert, plats ornés de larges dentelles dorées, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, pièce de titre et de tomaison de maroquin rouge, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure de l’époque en maroquin vert à dentelle. Tome Ier: faux-titre; titre; portrait de Montaigne, xxiv pp. et 492 pp. Tome II: iv pp., 732 pp. Tome III: Faux titre, titre, 605 pp. 262 x 205 mm.
L’un des 25 exemplaires des Essais de Montaigne tiré in-4 en grand papier de Hollande en l’année 1783. «Imprimée sur très beau papier, et beaucoup plus soignée pour la correction que plusieurs autres du même éditeur. Elle contient une bonne table, et l’on y a suivi l’orthographe ancienne…» (Brunet, III, 1839). «Très bonne édition sans notes ni manchettes, sans les traductions des citations mais en en précisant les auteurs. L’édition de Bastien fit date dans la transmission des Essais. Il opéra en effet un retour aux sources, au-dessus de Coste, pour retrouver le texte de Montaigne: «J’ai, autant qu’il a été en moi, rendu cet auteur à lui-même». (Cf. P. Bonnet «un singulier éditeur de Montaigne au XVIIIe siècle», BSAM, 5è série, n° 13.) «Le charmant projet que Montaigne a eu de se peindre naïvement comme il l’a fait; car il a peint la nature humaine […] Un gentilhomme campagnard du temps de Henri III, qui est savant dans un temps d’ignorance, philosophe parmi les fanatiques, et qui peint sous son nom mes faiblesses et mes folies, est un homme qui sera toujours aimé.» Voltaire, 1734. Un bréviaire d'humanisme. Montaigne n'avait pas tort de dire de ce livre « consubstantiel à son auteur » que « qui touche l'un touche l'autre ». Comme il apportait non un système, mais une série de réflexions qui devaient leur unité à leur lien étroit avec son « moi », admirateurs et détracteurs ont exalté ou attaqué, dans les Essais, non une doctrine, mais une tournure d'esprit et une qualité d'âme. Les esprits critiques, plus soucieux de comprendre que de construire, épris avant tout de sincérité et de liberté, tels Voltaire ou Sainte-Beuve, ont aimé Montaigne et salué en lui leur maître. Les esprits rigoureux et systématiques, les êtres avides d'absolu, ceux qui ne croient pas pouvoir s'épanouir sans se donner et se dépasser, tels Pascal, Malebranche (ou Rousseau), irrités par son allure vagabonde, son penchant à l'égoïsme ou par la sérénité avec laquelle il accepte le relatif, ont haï et vilipendé Montaigne comme un représentant séduisant de leurs plus dangereuses tentations. Mais ses ennemis ont subi son influence et ses admirateurs l'ont trahi. Immense est envers lui la dette des classiques, qui se sont pourtant indignés de son désordre dans la composition et de son indiscrétion à étaler son « haïssable moi » jusqu'en ses particularités les plus vulgaires (telles que l'abondance de ses poils, son goût pour les melons, ou son incapacité à marcher sans se crotter !) Assez étrange, en revanche, fut l'enthousiasme du XVIIIe siècle qui, de ce conservateur, de cet ennemi de la violence et de la passion, de cet homme prudent et modéré, finit par faire le patron des réformateurs intempérants, des athées convaincus et même des révolutionnaires. Ces paradoxes témoignent de la vitalité et de la fécondité d'une œuvre dont il serait difficile d'exagérer l'importance. Les Essais, qui ont assimilé et nous ont transmis, sous une forme abordable et même charmante, tout l'acquis de l'Antiquité, sont en même temps la première en date et la plus décisive des œuvres modernes. Sans eux, aurions-nous les analyses lucides et vigoureuses de Pascal, la remise en question cartésienne, la sagesse de Molière et son sens du «naturel », la malice de La Fontaine, l'ironie de la critique voltairienne, le respect de Rousseau pour l'instinct et la nature, le culte gidien de la sincérité et les méandres subtils de l'analyse proustienne ? À propos de nos plus grands chefs-d'œuvre, on évoque Montaigne, parce que, le premier, il représente avec éclat la tendance fondamentale du génie français qui, de Pascal à Bergson, en passant par Racine, Vauvenargues, Stendhal ou Maine de Biran, produisit tant de psychologues et de moralistes. Malgré ses allures désordonnées et son mépris de la logique, ce gentilhomme gascon était bien français, par son esprit critique, sa méfiance à l'égard des grandes constructions métaphysiques, son bon sens et sa malice ; par son amour de la vie, son goût pour les plaisirs des sens et ceux de la conversation et par sa sociabilité comme par sa bonne grâce, sa franchise et son sens du courage, de la loyauté. Mais en même temps il fut admiré des Anglais au moment où ses compatriotes le dédaignaient et il ne fut pas sans influencer Goethe. C'est que, ennemi de tous les particularismes et faisant sien le fameux vers de Térence : « Homo sum et nil humanum a me alienum puto », il fut un humaniste au sens plein du mot ; l'adjectif humain vient spontanément à l'esprit pour le caractériser, peut-être parce qu'il n'a pas essayé de brusquer la nature pour la hausser au-dessus d'elle-même, mais aussi parce qu'il a su l'observer assez finement pour trouver le secret d'une harmonie qui, tout en donnant une bonne place aux plaisirs et à la douceur de vivre, n'exclut pas les joies et les efforts qui font la dignité d'une vie d'homme. Précieux et superbe exemplaire relié en maroquin vert de l’époque à large dentelle provenant des bibliothèques de la Princesse de Faucigny-Lucinge, puis Rothschild. Parmi les 25 exemplaires imprimés sur grand papier de Hollande en 1783, celui-ci est l’unique répertorié relié en maroquin vert de l’époque à large et belle dentelle.
Paris, Librairie des Bibliophiles - E. Flammarion, successeur, sans date. 7 volumes : 11 x 17,5 cm. I/ 221 pp. II/ 350 pp. III/ 335 pp. IV/ 352 pp. V/ 336 pp. VI/ 354 pp. VII/ 317 pp. Reliures en demi-veau beige, plats marbrés, dos lisses, pièces de titres maroquin orange, capitales dorées, gardes marbrées. Bon état.
10 A Genève: Chez Jean-Samuel Cailler, 1779. Dix vol. in-16: 9 x 14,5 cm. I/ LXXII, 280 pp. ; II/ 6 ff., 345[1] pp., 1 f. ; III/ 3 ff., 380 pp. ; IV/ 3 ff., 399[1] pp. ; V/ 2 ff., 390 pp. ; VI/ 3 ff., 366 pp., 1 f. ; VII/ 3 ff., 379[1] pp. ; VIII/ 3 ff., 380 pp. ; IX/ 3 ff., 368 pp. ; X/ 3 ff., 376 pp. Volumes sous couverture cartonnée marbrée d'époque, pièces de titre en papier rouge, titre écrit à la plume. Quelques très rares rousseur, petites déchirures aux IV, p. 267 et VIII, p. 149, sinon ensemble bien complet, propre et en bon état.
Athènes, 1984. Broché 24x17cm, 150 pages, bibliographie.
MONTAIGNE ET LA CULTURE GRECQUE : Les sentences grecques de la "librairie" de Montaigne - Les modèles classiques dans "Les Essais" - Montaigne et l'histoire grecque - Socrate chez Montaigne et Pascal - La critique d'Aristote dans "Les Essais" - Culture classique et aspirations pédagogiques : deux idéaux humanistes de la Renaissance française / ART ET PROBLEMATIQUE CHEZ MONTAIGNE : art et nature chez Montaigne - La naissance de l'idée du bon sauvage au temps des grandes découvertes : Montaigne et les cannibales - De l'abstrait au concret : aspects de la pensée et du style de Montaigne - La culture du Moi dans l'élaboration de l'art de vivre de Montaigne - Pascal critique de Montaigne : "Il en pense qu'à mourir lâchement et mollement par tout son livre".
Essais de Montaigne précédé de mémoires sur la vie et les ouvrages de Michel de Montaigne. Les Essais est l'œuvre majeure de Michel de Montaigne ; elle fut publiée pour la première fois en 1580. L’œuvre traite de nombre de sujets, sans ordre apparent : médecine, arts, livres, affaires domestiques, histoire ancienne, chevaux, maladie entre autres, auxquels Montaigne mêle des réflexions sur sa propre vie et sur l'Homme, le tout formant « un pêle-mêle où se confondent comme à plaisir les choses importantes et futiles, les côtés vite surannés et l’éternel1. Montaigne consacre aux Essais un constant travail d'écriture et de réécriture à partir de 1572, continué pratiquement jusqu'à sa mort. Les Essais, véritable introspection constamment renouvelée sur la vision du monde de Montaigne, sa vie, ses sensations d'homme, sont cependant devenus un livre universel, « le seul livre au monde de son espèce », un livre unique qui met sous les yeux du lecteur non pas simplement un homme en train de se décrire, mais une vie en train de se faire. Tome I, II, IV, VII, VIII, IX & X ( dernier avec table) 7/10 vol. in-12, 15x8, reliés pleine basane époque, tranches jaspées, solidement reliés, 365, 413, 363, 298, 364, 370 & 418pp Londres, Jean Nourse & Vaillant, 1754 ref/23.5