4 vol. in-12 reliure demi-basane marbrée, Chez Marc-Michel Rey, Amsterdam, 1777, xi-338 pp. (dernier f. de table paginé 337-338 monté par erreur en fin du tome 4) ; 2 ff., 255 pp. ; 2 ff., 240 pp. ; 2 ff., 318 pp., avec 5 planches hors texte, non signées
Reference : 60167
Exceptionnel exemplaire tout à fait remarquable pour les diverses longues notes manuscrites, couvrant plusieurs des gardes blanches (et quelques marges), rédigées par l'avocat poète et militant jacobin André Mercier du Rocher. Il y évoque notamment ses souvenirs et rapporte les témoignages vécus d'une connaissance directe de Jean-Jacques Rousseau. Né à La Rochelle, André-Charles-François Mercier du Rocher (1753-1816) est bien connu pour son parcours politique mais également pour son Journal ainsi que pour ses Mémoires, source importante pour l'histoire de la Révolution Française en Vendée.Dans le tome premier on peut lire cette note manuscrite importante : "Lorsque j'arrivai à Paris au mois de mai 1780, un des commis de la Douane se présenta au Bureau de la Diligence rue contre escarpe pour fouiller les paquets des voyageurs. Lorsqu'il voulut bouleverser les miens, je lui observai que je n'avais ni sel ni tabac, ni marchandises de contrebande ; n'importe dit-il, il faut voir il tombe sur cet ouvrage, en lut le frontispice et s'écria : L'Emile de Rousseau ! Monsieur c'est un livre prohibé, et il s'en serait emparé si deux de mes compagnons de voyage, un capitaine de la Marine Royale et [ Puyard ? ] de Montjourdain qui a péri depuis avec tant d'autres gens lettrés, ne s'y fussent opposés. Ce livre était donc bien confisqué partout !". L'annotateur signale également qu'un "M. C*** a imprimé un Emile chrétien en 3 vol. in-12 dont le librairie Crapet place St Michel à Paris ne put se défaire au très bas prix d'une livre dix sousn dans l'année 1787", et copie en regard un extrait d'une "Epître à la Raison" évoquant Voltaire, tirée du Mercure de février 1785. En dernière garde du même tome, Mercier du Rocher commente une note de la page 28 : "On ne se tue point pour les douleurs de la goutte dit l'auteur. J'ai connu à Paris un homme très [ ... ] des Principes de J. J. Rousseau, qui s'est coupé le cou avec un rasoir pour éviter les douleurs de la gravelle. Il se nommait Murice, il avait été Prêtre et curé et avait abandonné sa cure pour vivre en laïque avant 1780".En garde du tome second, on découvre une autre longue et remarquable note manuscrite : "j'ai rencontré le onze 8bre 1806, à Paris, un M. De Vouron, fils naturel du Duc de Grammont, c'est un homme d'une figure agréable, et d'une éducation soignée, c'est la Bonté, la douceur, la Bonhomie personnifiées. Il a vécu très familièrement avec J. J. Rousseau et a demeuré ensuite [ chez ] un des ennemis de Rousseau, c'est tout dire, chez Palissot qu'il n'aime pas autant que le Bon Jean-Jacques. Il m'a raconté plusieurs particularités de ce dernier. Avez-vous lu Télémaque lui demandait J.J. (De Vouron était alors jeune). Oui, Monsieur Rousseau. Comment trouvez-vous ce livre ? Il est bon, dit Vouron, mais... "Quoi ? Mais, repart vivement Rousseau ? Il manque de feu, dit Vouron. Monsieur, répond J. Jacques, le feu y est sous la cendre. Une autre fois, M. de Vouron se promenant seul rencontra Rousseau seul aussi. Comment, dit le Philosophe, jeune homme, vous êtes seul ? Vous êtes bien seul aussi, Monsieur Rousseau. Oh ! je suis plus âgé que vous ; et puis [j'ai ] l'expérience des hommes. M. de vouron dit un jour à Rousseau qui se plaignait de ses malheurs, c'est le sort des grands hommes ; vous devez vous attendre à cela. Mais répondit Rousseau d'un air fâché, vous n'êtes pas consolant Monsieur de Vouron. Cette réponse montre clairement que Rousseau voulait être plaint plutôt que flatté. Il était logé près d'un Maréchal Ferrant. En rentrant chez lui il failli avoir la cuisse cassée d'un coup de pied de cheval qui ne fit que l'effleurer. Rousseau racontait cet accident avec des yeux affectés d'un sentiment si extraordinaire que Vouron ne put s'empêcher d'en rire. Le Philosophe se tut alors en se regardant à un Miroir. M. de Vouron dit M. Palissot très aimable, il la [illisible] avec François de Neufchâteau, qu'il croit plutôt un politique qu'un homme de Lettres."Etat très satisfaisant (manques en coiffe, accroc à un dos, reliure un peu frottée, ex-libris ms. "ex bibliotheca A.C.Fr. Mercier du Rocher, Rupellensis, 1782"). Dufour, 201 ; McEachern, Emile, 29
SARL Librairie du Cardinal
M. Vincent Guérin
contact@librairie-du-cardinal.com
09 82 20 86 11
Conformes aux usages de la librairie ancienne. Après avoir noté la référence de l'ouvrage (au moins le titre et l'auteur), contactez-nous par téléphone ou e-mail pour réserver l'ouvrage. Nous vous communiquerons le montant total, frais d'envoi compris (en colissimo suivi ou recommandé). Les frais d'envoi sont à la charge de l'acheteur, l'emballage est gratuit, le paiement se fait au choix soit directement par carte bancaire (nous contacter, nous vous enverrons un lien de paiement sécurisé), soit par chèque ou virement bancaire. L'ouvrage est envoyé dès l'encaissement.
4 vol. in-8 reliure début XIXe demi-maroquin à grain long (dimension : 19 x 12 cm en marges), dos lisse richement orné, initiales D.C. au dos en queue, Chez Jean Néaulme, A La Haye [ Paris ], 1762, I : 1 f. (titre), viii pp., 1 f. (Explication des figures et Fautes d'impression), 466 pp. et 2 ff. n. ch. (privilège et errata) avec deux planches hors texte ; II : 2 ff., 407 pp. avec une planche hors texte ; III : 2 ff., 384 pp. avec une planche hors texte ; IV : 2 ff., 455 pp., avec une planche hors texte
Très jolie reliure pour ce rare exemplaire de l'édition originale de l'un des plus fameux ouvrages du XVIIIe siècle. Dans son grand format in-8 publié à Paris par Duchesne, l'exemplaire est parfaitement conforme à la description fournie dans l'impressionnante bibliographie de Jo-Ann E. McEachern (édition 'IA'). Notre exemplaire propose la variante signalée de la planche de Thétis, ainsi que les 4 cartons signalés dans les deux premiers tomes. La bibliographie de McEachern détaille la controverse entre l'antériorité de l'édition in-8 et de l'édition in-12, et démontre que si cette dernière fut imprimée la première, c'est bien l'édition de plus grand format qui fut publiée la première, à la requête de l'éditeur, probablement pour des raisons financières. C'est ainsi que les exemplaires distribués le 23 mai 1762 à la Maréchale de Luxembourg étaient au format in-octavo, lequel mérite ainsi le titre d'édition originale. On pourra également relever que c'est un exemplaire similaire (avec la mention 'natura genitos' en épigraphe) qui fut condamné par l'arrêt de Parlement du 9 juin 1762 à être lacéré et brûlé de la main du bourreau. Agréable exemplaire (mouill. angulaire intérieure dans les tomes 2 et 3, sans le f. blanc précédant la tables des matières du tome III, comme souvent, très bon état par ailleurs) joliment relié. Very nice binding for this rare copy of the first edition of one of the most famous works of the 18th century. In its large in-8 format published in Paris by Duchesne, this copy conforms perfectly to the description provided in the impressive bibliography by Jo-Ann E. McEachern ('IA' edition). McEachern's bibliography details the controversy between the anteriority of the in-8 edition and the in-12 edition, and shows that if the latter was printed first, it is the larger edition which was first published, at the request of the publisher, probably for financial reasons. Thus the copies distributed on May 23, 1762 to the Maréchale de Luxembourg were in octavo format, which thus deserves the title of the original edition. We can also note that it is a similar version (with the mention 'natura genitos' in epigraph) which was condemned by the decree of Parliament of June 9, 1762 to be lacerated and burned by the hand of the executioner. McEachern, Emile, IA
[Chez les Libraires Associés] - LEVESON, M. C***** de ; [ LEVESON, Charles de ]
Reference : 54176
(1764)
Par M. C***** de Leveson, Licencié en la Sacrée Faculté de Paris, 2 vol. in-12 br. sous couv. d'origine, Chez les Libraires Associés, Paris, 1764, xii-339 pp. ; 2 ff., 358 pp.
Rare exemplaire de cet ouvrage chrétien inspiré par l'oeuvre fameuse de Jean-Jacques Rousseau, publiée en 1762 : "Emile, quelle intitulation ! dira tout-à-coup quelqu'un, après avoir lu le fameux Ouvrage qui a paru sous ce titre, sans faire attention à l'épithète qui suit, c'est-à-dire, Emile Chrétien". Bon état (sous ses couv. d'origine avec qq. mq. en dos, essais de plume en garde, une petite mouill. marginale, très bon état par ailleurs) pour ce rare ouvrage à ne pas confondre avec l'ouvrage "Emile Chrétien, consacré à l'utilité publique" rédigé par Johann Formey et auquel il emprunte une partie de son titre.