Il le remercie du soutien apporté à l’un de ses confrères. « Bien que M. Tournemire (le compositeur et organiste français Charles Tournemire) ait encore échoué cette fois, il est très reconnaissant de ce que vous avez bien voulu faire pour lui, et me charge de vous exprimer tous ses remerciements. Il parait qu’il avait affaire à très forte partie, et que le compétiteur heureux avait pour appuis le marquis d’Audiffret (L’inventeur de la comptabilité publique française, auteur du Système financier de la France, (1787-1878) et M.Baroche (l’homme politique français Pierre-Jules Baroche). Ce sont là des influences contre lesquelles (la dernière surtout) il est difficile de lutter… ».
Reference : HCLM44
Librairie Monogramme
Mme, M. Marie Claire et Daniel Brukarz
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Très belle lettre. Sa santé ainsi que celle de sa femme l’ont éloigné de « toute espèce d’activité humaine », et c’est seulement maintenant qu’il lui répond. « Votre pièce n’est pas encore tout à fait réussie, bien qu’elle soit déjà infiniment supérieure à sa première version […] Cependant je ne puis rien vous promettre, car j’ai pris la résolution de remettre provisoirement mon activité de metteur en scène. La vie est trop lourde à mener sur deux fronts, et je cherche un travail qui m’éloignera peut-être pendant quelques temps de mon ambition… ».
Important témoignage de la résistance en Alsace encore non libérée, rédigé avec précisions par Marcel Kibler, alias « Commandant Marceau » qui fonda avec Paul Dungler, alias « commandant Martial », le premier réseau de résistance, la 7ème d’Alsace qui sera enregistrée sous l’appellation Martial-Kibler à Londres. Ce compte rendu relate l’essentiel des opérations dans l’ordre où elles se sont déroulées au fur et à mesure de l’action, action brillamment soutenue par plusieurs chefs de groupes qui sont intervenus pour la réussite de cette opération. Il décompose son historique en trois parties : « la situation générale », « le plan de défense », et enfin « l’attaque du maquis ». Cette dernière partie sera la plus longue et la plus circonstanciée concernant cet évènement de la Seconde Guerre mondiale en Alsace.
Rare de cet intérêt
Superbe lettre. Probablement rédigée en vue de l’organisation d’une exposition ou d’un Salon. Il a reçu deux lettres et en adresse un compte rendu à son « cher Boitard ». « Voici le résumé de deux lettres que je reçois, une de Saintin (le peintre Louis Henri Saintin), une de Delaunay (le peintre Jules-Elie Delaunay). Saintin ne pourra rien envoyer mais il travaille ardemment ses amis pour les faire envoyer. Delaunay m’annonce que Cabanel n’enverra pas le Moise et demande s’il faut lui faire envoyer un Orphée (autre envoi de Rome, moins intéressant). Je réponds oui, il dit que Dubufe (le peintre Edouard Louis Dubufe) enverra probablement un de ses meilleurs portraits d’homme, le portrait de Barre le sculpteur, et qu’il a une odalisque très importante. Dans le genre de la dernière du Salon mais qui appartient aux Goupil (Adolphe Goupil, fondateur de la société internationale Goupil & Cie, l'un des plus gros marchands d'art du XIXe siècle). Ces derniers veulent bien nous la prêter ainsi que plusieurs autres jolis tableaux nouveaux mais à une condition, c’est que nous nous engagions formellement à retourner ces tableaux chez eux pour le 25 Décembre. En voici la raison, ces tableaux sont vendus à un grand marchand anglais qui ouvre une exposition le 1er Janvier. Ils ne peuvent manquer de les lui expédier à cette époque (cette mesure n’est applicable parmi les tableaux des Goupil qu’à l’odalisque de Dubufe et aux quelques tableaux choisis dont je vous ai parlé). Je crois qu’il n’y a pas à hésiter à accepter cette condition qui démontre de la part de Goupil un grand désir de nous être agréables. Mais je ne puis trancher cette question. Répondez donc un mot à ce sujet à Mr Boussod (Léon Boussod), l’associé des Goupil rue Chaptal 9, en lui disant que je viens de vous transmettre l’aimable proposition qu’il avait fait à Delaunay et que vous l’acceptez avec la condition en le remerciant beaucoup. Priez-le alors de vous envoyer à l’avance pour le livret la liste spéciale de ces quelques tableaux… ». Il termine sa lettre en apportant les précisions suivantes « Delaunay remue ciel et terre, il est transformé en homme actif et ardent. Il travaille pour nous faire deux choses, aura-t-il fini ? Dite à Doré (l’illustrateur et peintre Gustave Doré) de le pousser. Gérome (le peintre Jean-Léon Gérome) doit être à Paris, que Doré lui écrive donc pour les Gladiateurs et qu’il insiste à mort. Car Delaunay m’annonce le combat de coqs mais pas un mot des Gladiateurs. Gardez-vous d’en parler aux Goupil. Delaunay espère aussi un tableau de Dupray (le peintre Henri Dupray), un jeune célèbre... ».
1833 est l’année de la création de « Lucrèce Borgia » et c’est aussi l’année du début de sa liaison amoureuse avec Juliette Drouet. Jolie lettre à propos d’un article à faire insérer dans un journal. « J’ignore s’il y a quelques conditions pécuniaires attachées à l’insertion des articles nécrologiques dans votre utile recueil. Si cela était, soyez assez bon pour me faire savoir qu’elles sont celles qui faudrait remplir pour l’insertion de l’article ci-joint, il y sera fait droit sur le champ. Dans le cas où l’insertion serait due par une simple obligeance, permettez-moi de vous recommander la note ci-incluse et de profiter de cette occasion pour vous remercier d’avoir bien voulu m’envoyer votre journal jusqu’à ce jour… ».
[DAUDET Alphonse] GILLE (Philippe), écrivain et librettiste d’opéra français (1831-1901).
Reference : 62C28
Très belle lettre. Il témoigne à « son cher ami » toute son admiration et le félicite pour le succès de son œuvre « l’Immortel », paru en 1888. « Je suis ravi et point du tout étonné du succès de ce chef d’œuvre que tu appelles notre livre ; c’est une joie pour moi de voir mon nom à cette première page et je ne puis m’empêcher quand je passe devant l’étalage d’un libraire d’ouvrir l’Immortel pour voir si on n’a pas oublié d’y imprimer ta dédicace. L’effet est énorme, j’ai reçu hier une lettre de Camille Doucet (le poète et dramaturge français) qui, au fond, trouve que je l’ai peut-être un peu trop défendu; j’ai vu hier Meilhac (Henri Meilhac) qui trouve que c’est charmant […] Les membres de l’Institut qui ne se confondent pas avec les académiciens sont ravis Delibes en tête. Tout le monde est d’avis que c’est un bijou et que tu n’aurais pour entrer à l’académie qu’à faire psitt ! psitt ! et que l’omnibus s’arrêterait. J’en suis très persuadé surtout si tu faisais précéder ta candidature de l’annonce d’un second volume; tu aurais là une variante de ventes sans précédent ». Il poursuit en lui précisant avec humour qu’il passera le voir prochainement « Nous allons partir pour Versailles ce qui ne permettra guère à ma femme d’aller vous féliciter Madame Daudet et toi, moi plus facile à enlever à la maison, je vous tomberais dessus un de ces très prochains jours à déjeuner, sans crier garde; je n’ai pas d’ennemis et je ne crains pas de faire une gaffe en arrivant au milieu de tes invités, quels qu’ils soient, et puis si gaffe il y avait, tu me ferais grimper au grenier et tu me ferais monter de la nourriture, parceque tu es bon au fond quoi qu’on en dise sous la coupole !... ».