« Il y a longtemps que j’ai donné à l’abbé Michon mon opinion sur la graphologie. Je la considère de plus en plus comme une science exacte… ».
Reference : 92C19
Librairie Monogramme
Mme, M. Marie Claire et Daniel Brukarz
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Lettre à quatre mains, rédigée en partie par Colette et en partie par son époux Henri de Jouvenel. Elle est adressée à Marguerite Moreno Chez les Zoaques. Il s’agit de la demeure de Sacha Guitry et de Charlotte Lysès.Elle évoque un séjour prochain dans sa propriété de Rozven, acquise par Missy en 1910 et que cette dernière lui laissa lors de leur rupture : « Tu vois, j’ai déménagé, les Boudet [ ?], qui habitent comme tu sais rue Cortambert, te prient à dîner jeudi 10 ( ?) parce que je vais à Rozven. »La lettre est signée Collerette. La partie rédigée par Henri de Jouvenel est un curieux poème bachique dont nous n’avons trouvé aucune occurrence : « Démone aux almes cheveux vieux sourire au haut gout de l’acajou vineux qu’habite un démiurge incertain. Ex quel vins ! Je suis la Grèce et toi l’Épire qu’attends-tu pour nous réunire (sic) ? … vieux vampire circoncire L’ennui royal et dur dont le dard noir me point. Je voudrais bien mettre quelque chose pour Sacha mais quand il saura que je ressemble à la momie de Ramsès II ça ne lui fera plus plaisir. »Quelques gouttes ont taché l’enveloppe. Reste d’onglet en marge.
BOULLANGER (Nicolas Antoine), ingénieur, homme de lettres et philosophe français (1722-1759).
Reference : HCLM6
Jolie lettre dans laquelle il fait part de ses tracas à son correspondant « J’ai encore reçu ces jours-ci, la lettre ci-jointe qui est sans doute une fuite du billet daté du 13 de ce mois, que je vous ai déjà communiqué. Rien ne peut m’être plus désagréable et me faire plus de peine après les soins que je viens tout récemment de me donner encore. Cette tracasserie ne peut m’arriver dans une plus mauvaise circonstance, ayant depuis mon retour un crachement de sang que je n’avais pas eu depuis 7 ans. On a été obligé de me saigner hier, ce qui m’ôte encore le peu de force que j’avais. Je crois devoir vous prévenir de cet accident, attendu qu’il me sera impossible d’aller sur ma route de plus de six semaines ou un mois d’icy (sic). Je suis chagrin de tous ces contretemps. Surtout à cause des envieux. Je vous prie donc de recommander particulièrement ma route à mon controlleur (sic). Je la lui recommanderai aussi : c’est un jeune homme et du mérite et il peut bien faire, s’il ne veut pas se dissiper, un mot de votre main ne sera pas pour cela de trop. »
FREMIET (Emmanuel) sculpteur français (1824-1910). Lettre autographe signée. S.l.n.d. 2 p. in-8. IL répond à la demande de sa correspondante, concernant les modalités d’inscription aux cours pour sa fille. « Mademoiselle votre fille aurait seulement au moment du cours à se faire inscrire à l’administration et le jour de l’ouverture du cours à y arriver de bonne heure afin d’y prendre possession d’une bonne place… ».
Belle et foisonnante lettre de Colette à son amie Marguerite Moreno. Colette est malade, seule à Paris avec sa petite fille de 2 ans : « J’ai la grippe depuis… depuis que je ne t’écris plus. Tu comprends, les premiers symptômes de cette grippe, déclarée depuis 48 heures, m’ont empêchée de t’écrire depuis ? mois. O Moreno toi-même indigne ! j’attendais la fin de la guerre. J’aurais aimé t’écrire : « ouf ! c’est fini, ça va mieux. » Seulement comme j’ai besoin que tu m’écrives, je déroule mes anneaux, mes anneaux grassouillets, et je viens quêter une lettre. »Dans cette missive, s’invite le spectre de la Grande Guerre à travers l’attente du retour de son époux (Sidi) : « Sidi ? je l’attends. Nous sommes suspendus, lui et moi, à une fallacieuse permission de huit jours, qu’on lui tend et lui retire, comme une dragée au bout d’un fil. Ça me dégoute. Mapauvre Sultane-à- Moustaches … Robert, son frère, se conduit magnifiquement. Cité à l’ordre de son régiment, en passe d’être nommé sergent, spécialité de reconnaissance dangereuse accomplies tout seul, c’est un très chic enfant. » Henri de Jouvenel sera blessé, Colette partira alors incognito sur le front pour retrouver son époux. De ce voyage en enfer, elle ramènera des chroniques poignantes qui seront publiées notamment dans le journal Le Matin.Elle évoque son professeur et complice de mime Georges Wague : « Les ??? ? ils répètent. C’est ce qu’on peut dire de plus agréable, pour eux, - et pour nous, puisqu’on va se rincer les conduits, comme dit Wague, avec une pièce nouvelle. J’ai trop de choses à te dire. J’éclate. Et c’est pour çaque je ne te dis rien. »Trace d’onglets en marges des feuillets et de l’enveloppe.
BORNIER (Henri de), dramaturge, poète, écrivain et critique théâtral français (1825-1901).
Reference : HCLM19
A propos du journaliste, librettiste français Jules Prevel. « Je viens de montrer à Mr Thierry votre lettre pour Jules Prevel, Mr Thierry trouve comme moi cette lettre un peu sèche. De plus, avoir donné sa démission ne prouve point qu’elle n’ait pas été acceptée. Il est préférable, je crois, que la rectification vienne du théâtre français. Mr Thierry va en parler à Léon Guillard (auteur dramatique, archiviste français et lecteur au Théâtre français (Comédie-Française) depuis 1855) qui voit journellement Jules Prevel. Nous avions été affligés de la note du Figaro, et Mr Thierry m’avait autorisé à rectifier dans un article que je viens de donner à la France sur la direction de Mr Thierry, article qui paraitra bientôt, je suppose […] Le Théâtre français est en ébullition, nous allons voir des choses curieuses. Parmi les choses que j’y regretterai je vous prie de croire qu’une certaine Cassandre est au premier rang… ».