Ces belles lettres sont relatives à des séances de pose organisées par Mac-Avoy, pour la réalisation des portraits de Montherlant, de Gide, de Somerset Maugham, de Honegger et Tristan Bernard. 5 février 1955. Il lui adresse ses notes prises en espérant que ces « conversations, lors des séances qui sont d’involontaires séances d’aveu » partagées, auront un intérêt et pourront être publiées. Il lui adresse donc son premier article qu’il titrera : « Séance de pose avec Henry de Montherlant à cause de l’actualité toute particulière de l’auteur de Port-Royal ». Etant bien entendu que si ce projet était accepté, et approuvé par Montherlant, « car je ne voudrais pas manquer à la délicatesse en relatant des propos tenus par lui sous le signe de l’amitié, et qu’il pourrait désirer ne pas voir imprimés », il poursuivrait ses articles pour les autres conversations. Pour terminer, il lui conseille afin d’étayer l’article, d’y ajouter les croquis ayant servi « à l’élaboration d’un portrait » et qui ne sont d’ailleurs, « jamais montrés au public ». 11 février 1955. Son ressenti selon la réponse de son correspondant à sa lettre, laisse percevoir de la part du rédacteur, une légère réticence à publier cette relation concernant Montherlant, même si cette réponse lui apparait bien sympathique. « Elle est, à l’égard de Montherlant, "très confiante", si vos relations avec lui le sont moins. Dois-je conclure de ce que vous me dites que vous ne tiendrez pas à publier "la relation" de mes séances de pose avec lui, même s’il y consentait ?». Ne renonçant pas malgré cette petite contrariété, il lui adresse quelques notes sur ses séances ave Gide. « Au moment de rédiger pour vous un article en bonne règle, j’ai relu ces notes, et j’ai eu l’impression qu’elles avaient un côté direct, vivant, vrai, que des remaniements, des retouches et des bichonnages risqueraient de tuer. J’ai fait profit des conseils que Gide même me donnait dans une lettre absolument inédite que vous verrez citée… ». Il lui avoue que sincèrement, « ces notes ont le mérite d’avoir été rédigées, si je puis dire, à "chaud" – et les paroles de Gide d’être citées mot à mot… ». Il lui recommande toutefois de lui indiquer au crayon en marge de son texte, « ce qui pourrait paraître de trop ? ou inopportun ? ». Il termine en lui indiquant qu’il tiendra à sa disposition pour illustrer son article sur Gide en premier lieu, « la reproduction du portrait », puis « la reproduction d’études » et enfin « les photos inédites « dont je parle, prises à St Paul ». 14 mars 1955. Il pense que le décès de Paul Claudel (23 février 1955), « et la pressante actualité Claudel » a dû accaparer le rédacteur et ne lui a pas permis de se prononcer au sujet des notes concernant Gide, qu’il lui avaient adressées. Il lui demande toutefois de prendre connaissance de son « bref manuscrit », incluant la lettre inédite de Gide. « Il me semblait qu’elles gagneraient, en vérité et en pittoresque, à être publiées telles que je les rédigerai au moment même où j’exécutais son portrait – et je vous demande votre avis ». Il l’interroge de nouveau. « Où bien n’avez-vous pas répondu parce que, ayant demandé que je vous communique d’autres textes, sur mes séances avec Somerset Maugham, Honegger etc. Vous les attendiez pour vous prononcer sur l’ensemble ? De mon côté, j’attendais de savoir si le ton de Gide vous agréerait pour poursuivre… ».
Reference : 87C20
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