Son fils Guillaume (futur architecte et Grand Prix de Rome) est prisonnier « au camp n° 2 à Port Saint Vincent » ; il lui indique son quotidien. « Il ne paraît pas très malheureux. Vous connaissez son caractère. Il y a en lui un fond de gaité et d’ironie qui est une forme de courage. La providence a fait qu’il a retrouvé dans son infortune son ami René Coulon (le futur architecte et designer) qui est son meilleur camarade de l’atelier Defrasse et qui est aussi un garçon plein de bon sens et de fantaisie. Ils ont institué des jeux de football, de rugby et même des cours d’architecture, d’histoire religieuse. Ils mettent en commun leurs ressources. Cela doit être un joli spectacle que de voir ces jeunes français qui narguent leur misère… ». Il l’encourage à aller voir à Cahors, son ami Monzie (Anatole Monzie, homme politique français, à cette époque Maire de Cahors), de visiter à Montal, l’église et le château d’Assier. On joint 2 très intéressantes lettres autographes signées de sa femme, également relatives à son fils Guillaume qui malgré sa situation de prisonnier en Allemagne, est très occupé avec son ami René Coulon, par une fresque qu’ils réalisent conjointement, pour la chapelle française [de Soest] et par des décors de théâtre. [La Chapelle française de Soest est une chapelle catholique dans l'Oflag (VI-A) de Soest en Westphalie, créée et décorée par des officiers français emprisonnés pendant les années de la guerre 1940-1945. Les images murales furent réalisées par les deux architectes. A cette action l’Académie française leur décerna le prix Général-Muteau en 1942]. Elle lui indique que l’emploi du temps de son mari est très chargé, devant organiser plusieurs conférences à Toulouse, Lyon, Marseille et enfin en Suisse, où elle le rejoindra. Elle interroge et sollicite Brayer pour lui indiquer s’il avait connaissance d’artistes en détresses cachées, « que nous pourrions soulager en leur faisant bénéficier de fonds américains destinés à des intellectuels et à des artistes dans le besoin ». Il y est également question de sa fille Simone Demangel, une des grandes figures de la Résistance héraultaise.
Reference : 59C24
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